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Tou-te-s dans la rue le 18 mars et le 12 avril contre le pacte de responsabilité, contre le gouvernement, pour les revendications

Par Gaston Lefranc (11 mars 2014)
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Sur fond de rumeur de remaniement, le gouvernement s'enfonce dans une impopularité historique. Selon un récent sondage1, 11% des ouvriers et des employés font confiance à Hollande. Ce personnage suscite le dégoût, et il apparaît pour ce qu'il est : un technocrate falot qui sert, de façon obscène, les intérêts du patronat. Alors que les directions syndicales sont engluées dans le dialogue social, que le PCF va à la soupe avec le PS aux municipales, que l'UMP se roule dans la fange, un boulevard s'offre au FN. Sa dénonciation de l'UMPS et de l'Union européenne fait mouche. Il est aujourd'hui plus que temps de populariser une alternative anticapitaliste concrète et de préparer une contre-offensive à la hauteur des attaques. Cela nécessite de ne pas se placer à la remorque idéologique et politique du Front de gauche et des directions syndicales, mais de prendre des initiatives pour rassembler les travailleurs qui veulent en découdre, en dressant la perspective de la grève générale et du renversement du système capitaliste.

18 mars : journée d'action pour peser sur le pacte de responsabilité ou le combattre ?

Hollande avait déjà fait un énorme cadeau au patronat : 20 milliards par an au titre du « crédit d'impôts compétitivité » (CICE). Il a décidé le 1er janvier d'aller encore plus loin, en proposant un « pacte de responsabilité » de 30 à 35 milliards de diminution de « charges » des entreprises (soit 10 à 15 milliards de cadeaux supplémentaires dès 2015). Face à cette attaque historique, les bureaucrates syndicaux ont d'emblée trahi les intérêts de la classe qu'ils sont censés défendre : le 14 janvier, la CFDT, la CGT, la FSU et l'UNSA ont signé une déclaration commune acceptant de discuter « dans le cadre du pacte de responsabilité »2. Il n'était ainsi pas question de mobiliser pour obtenir le retrait du pacte, mais pour négocier les « contreparties ». Très rapidement, le patronat a mis les points sur les « i » : il n'y aura aucun engagement chiffré de création d'emplois. Cela n'a d'ailleurs aucun sens, puisque les patrons embauchent... quand ils ont intérêt à le faire ! Il est également clair que le gouvernement n'imposera rien de contraignant au patronat, et que l'histoire des « contreparties » relève de l'enfumage pur et simple.

Mais les choses n'en sont heureusement pas restées là. Les fédérations syndicales de la Sécu ont lancé un appel à mobilisation pour le 18 mars, repris ensuite par la confédération FO qui a appelé à une journée nationale de grève contre le pacte. Puis une déclaration commune CGT-FO-FSU-Solidaires3 a appelé à une journée de mobilisation le 18 mars. L'objectif fixé n'est pas le retrait du pacte, mais de peser dans les négociations et de remettre en place la logique de l'austérité. Pour les bureaucrates, il s'agit d'une journée d'action isolée qui ne s'inscrit pas dans un plan d'ensemble.

Et pourtant, la nécessité d'engager vraiment le combat est urgente. Un « relevé de conclusion »4 honteux a été approuvé conjointement par le patronat (MEDEF, CGPME, UPA), la CFDT, CFTC et CGC. Ces organisations « syndicales » avalisent le discours patronal sur la nécessité de restaurer les profits, et donc de baisser les salaires ! Le texte (très court) n'oublie pas de mentionner « la prise en compte de l’exercice de responsabilités syndicales dans le parcours professionnel des salariés » : c'est la logique « gagnant-gagnant »... entre patrons et bureaucrates syndicaux !

Nous devons nous saisir de la journée du 18 mars pour organiser des réunions et convaincre les collègues d'aller manifester contre le pacte de responsabilité et porter les discussions sur les revendications et les moyens de créer un rapport de force pour faire reculer le gouvernement :

  • Retrait du pacte de responsabilité ! Il n’est pas amendable : rupture des « concertations » !

  • Abrogation du Crédit d'impôt compétitivité !

  • Abrogation des 30 milliards d'exonérations de cotisations sociales ;

  • Annulation des 50 milliards de coupes dans les dépenses publiques prévues entre 2015 et 2017 ;

  • Refus de tous les licenciements ! Nationalisation-expropriation, sous contrôle des travailleurs-ses, des entreprises qui licencient !

Pour imposer ces revendications, une simple journée de grève ne suffira pas. Il faut construire un mouvement d'ensemble culminant dans la grève générale, paralysant l'économie et obligeant le patronat et son gouvernement à reculer. Il faudra pour cela faire sauter le verrou des bureaucraties syndicales qui font tout pour empêcher cette confrontation avec le gouvernement. D'où la nécessité de tout tenter pour :

  • construire, à l'intérieur des syndicats, un courant intersyndical lutte de classe organisé face aux bureaucrates ;

  • créer partout où cela est possible des pôles ou comités locaux de lutte qui reprennent à leur compte une opposition frontale au gouvernement sur la base de revendications précises

12 avril : Front politique à gauche de la gauche OU front unique contre le gouvernement ?

Fin janvier, Olivier Besancenot lançait l'idée d'organiser un « week-end de révolte de gauche » pour faire apparaître une « opposition de gauche » au gouvernement. Aujourd'hui, un accord se profile autour d'un manifestation nationale le 12 avril à Paris. Mais le flou règne sur le profil exact de cette manifestation. Cette date correspond à la venue à Paris de Tsipras (dirigeant du parti de gauche antilibéral Syriza en Grèce), et le PCF a l'intention de se servir de cette manifestation pour sa campagne en vue des élections européennes. Le PCF a l'intention de mobiliser contre l'austérité, pour ses solutions keynésiennes, pour une soi-disant « Europe sociale »... qui s’accommoderait des institutions de l’UE capitaliste !

Pour la Tendance CLAIRE du NPA, il est hors de question de cautionner les solutions antilibérales du Front de gauche ou de brasser de vagues généralités, et donc de signer des appels qui se feraient sur de telles bases. Aucun front programmatique n'est possible avec le Front de gauche. Nos solutions sont antagoniques : le Front de gauche prétend nous sortir de la crise par des mesures keynésiennes de redistribution, d'augmentation des dépenses publiques ou de création monétaire massive — et en attendant ses militant-e-s dans les directions syndicales acceptent de « négocier » le pacte de responsabilité. Nous mettons au centre de notre programme la nécessité d'exproprier les grands groupes capitalistes et de rompre avec les institutions de la bourgeoisie (nationale et européenne), comme seule alternative aux politiques d'austérité — et nous mettons au centre la nécessité de rompre la « négociation » de la régression sociale avec Hollande-Gattaz.

Nous manifesterons le 12 avril contre le gouvernement, en revendiquant le retrait du pacte de responsabilité, le refus des licenciements et la nationalisation-expropriation des entreprises qui licencient, la hausse générale des salaires avec un SMIC net à 1 600 € net, l’arrêt des travaux à Notre-Dame des Landes, l’arrêt des expulsions et la régularisation de tou-te-s les sans-papiers.

Gaston Lefranc

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