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Ca se passe en Europe : en Belgique, un gouvernement « kamikaze »

international

Lien publiée le 20 octobre 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Les Echos) Le nouveau gouvernement déchire déjà la Belgique, avec une grève générale et une polémique sur le passé collabo des mouvements nationalistes flamands.

Le nouveau gouvernement belge, déjà surnommé gouvernement « kamikaze » a démarré sur des chapeaux de roue ! En fin de semaine dernière, le premier ministre libéral Charles Michel a obtenu la confiance d’une majorité des députés (84 voix pour, 58 contre et une abstention), avec pour cadeaux de bienvenu : une grève générale et une violente polémique sur le passé collabo des mouvements indépendantistes flamands. Membre du parti wallon MR, Charles Michel est à la tête d’un gouvernement qui a remisé pour la première fois de l’histoire belge, les Socialistes wallons dans l’opposition. Le MR est associé à trois partis flamands, qui vont du centre chrétien aux ultra-conservateurs de la N-VA, le mouvement nationaliste dirigé par Bart de Wever. L’accord de gouvernement s’est fait sur un programme d’économies de 11,3 milliards d’euros, dominés par des coupes budgétaires dans les dépenses de santé, la retraite et les allocations chômage. Quelques impôts supplémentaires sont adoptés, mais qui épargnent toujours en grande partie le capital. A priori, le programme ne semble pas très brutal, car l’effort est étalé sur 4 ans, mais les syndicats ont réagi au quart de tour, en appelant à une grande manifestation dès le 6 novembre et à la grève générale le 15 décembre.

Toutefois plus que le programme économique, c’est un certain Théo Franken qui tient la vedette. Membre de la N-VA, ce jeune homme a été nommé secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, alors qu’il déclarait en 2011 sur sa page Facebook « comprendre la valeur ajoutée des diasporas juive, chinoise et indienne, mais moins celle apportée par la marocaine, congolaise et algérienne ». Quelques autres propos exhumés tout aussi subtils, une présence à l’anniversaire d’un dirigeant d’extrême-droite ancien collaborateur, il n’en a pas fallu davantage pour que la bataille politique entre le PS francophone et le nouveau gouvernement se transforme en un procès du passé collabo des mouvements nationalistes flamands… Theo Franken s’est excusé, le premier ministre a refusé sa démission, tandis que Bart de Wever a qualifié le débat de « péripéties parlementaires » pour un mec « sympa », à qui on cherche des poux pour des gaffes anciennes. Quelque soit l’avenir de Théo Franken, ces premiers faux pas montre au minimum que la Belgique n’a toujours pas écrit son histoire, avec d’un côté des Wallons qui ont glorifié leur résistance, sans trop interrogé leurs faiblesses, et de l’autre des Flamands, qui ont très longtemps nié les liens entre les mouvements nationalistes et la collaboration. D’après l’historien Marc Reynebeau, il a fallu attendre 2000 pour qu’un historien flamand déclare que la collaboration avec le fascisme allemand avait été une erreur des mouvements indépendantistes.

Italie: le testament au vitriol du «Monsieur Spending Review»

Sa mission devait durer trois ans. Elle s’est finalement conclue après seulement douze mois. Nommé commissaire extraordinaire à la Spending Review (économies budgétaires), le 4 octobre 2013, par le gouvernement d’Enrico Letta, l’économiste Carlo Cottarelli, 60 ans, tire sa révérence. Il préfère retourner au Fonds Monétaire International (FMI) où il a accompli l’essentiel de sa carrière. Dans une interview au «Corriere della Sera», il livre un testament désabusé sur sa mission écourtée par des dissensions publiques avec la garde rapprochée de Matteo Renzi sur la méthode et la substance de sa mission. Sans se prononcer sur le réalisme de son objectif de 15 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques, il juge «très courageux» le projet de budget 2015, transmis à Bruxelles, le 15 octobre, par le gouvernement Renzi.

«Je ne sais pas si j’aurais eu ce courage. Il va certainement dans la bonne direction, même si je ne connais pas encore tous les détails», confie le commissaire sortant au «Corriere della Sera». Entendez : attendons de voir comment seront effectivement appliquées les 15 milliards d’euros d’économies qui risquent de retomber largement sur les collectivités locales. Pour le reste, le «Monsieur Dépenses Publiques» ne cache pas son soulagement… et son dépit face à l’inertie du «monde bureaucratique romain». «Le matin, je me demandais souvent : qu’est-ce que je fais ici ? (…) Quand j’ai voulu réduire l’usage des voitures de fonction, j’ai découvert qu’un règlement de la Marine interdit aux officiers supérieurs de circuler avec un parapluie…» et donc de renoncer aux voitures de fonction, explique, médusé, le commissaire sortant. Qui espère bien ne pas avoir à revenir en Italie, sous la casquette de la Troïka…

Immigration : l’avertissement de Barroso à David Cameron

Jose Manuel Barroso a été très clair hier. Instaurer des quotas pour les immigrés de certains pays d’Europe de l’Est « ne serait pas conforme à la réglementation européenne ». Le président de la Commission européenne, qui termine son mandat dans quelques jours, s’exprimait sur la BBC. Il était interrogé sur les intentions du gouvernement britannique. Selon le « Sunday Times », le Premier ministre conservateur David Cameron envisagerait de limiter l’immigration de travailleurs non-qualifiés en provenance de certains pays de l’Union européenne, en attribuant un nombre déterminé de numéros de Sécurité sociale chaque année. « La liberté de circulation est un principe très important du marché intérieur », a prévenu Jose Manuel Barroso. Interrogé par d’autres médias britanniques, Downing Street n’a pas démenti ces informations. L’entourage du Premier ministre a a précisé qu’il s’agissait d’une option parmi d’autres étudiées par le gouvernement pour réduire l’immigration en provenance d’Europe orientale. David Cameron doit prononcer un grand discours sur l’immigration avant la fin de l’année.

« Nous tenons à mettre l’immigration en provenance de l’Union européenne au cœur de notre négociation avec l’Europe », a déclaré hier le Premier ministre dans une tribune publiée par le « Sunday Times ». David Cameron appelle les électeurs britanniques à ne pas céder aux sirènes de l’Ukip, le parti antieuropéen de Nigel Farage, car cela favoriserait selon lui une victoire du Parti travailliste aux élections législatives de mai 2015. « Seuls les Conservateurs vous proposent un référendum pour ou contre le maintien du Royaume-Uni en Europe en 2017 », a-t-il plaidé. Le patronat britannique a vivement réagi à la perspective de quotas d’immigrés. « Les entreprises sont clairement favorables au maintien de la liberté de circulation des travailleurs au sein de l’Union européenne. Cela renforce l’attrait des investissements au Royaume-Uni et cela crée des emplois », a déclaré hier dans un communiqué Katja Hall, directrice adjointe de la CBI, équivalent du Medef outre-Manche.