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La Turquie veut que l’ASL prenne le contrôle de Kobané
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
ISTANBUL, 28 oct 2014 (AFP)
La Turquie souhaite que l'opposition syrienne modérée prenne le contrôle de la ville de Kobané assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) plutôt que le régime syrien ou les kurdes, a répété mardi son Premier ministre Ahmet Davutoglu.
Les Etats-Unis doivent "équiper et entraîner l'Armée syrienne libre (ASL) de telle façon que, si l'EI s'en va (de Kobané), le régime (de Damas) ne prenne pas sa place et que les terroristes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, la rébellion kurde de Turquie) ne prennent pas sa place", a déclaré M. Davutoglu dans un entretien à la BBC.
"Si l'EI est éliminé, les massacres ne doivent pas continuer", a insisté le chef du gouvernement islamo-conservateur qui dirige la Turquie depuis 2002.
La Turquie refuse catégoriquement de venir militairement en aide aux forces kurdes qui défendent depuis plus d'un mois la ville syrienne kurde de Kobané assiégée par les jihadistes, de peur qu'une telle opération ne profite au régime du président syrien Bachar al-Assad, sa bête noire, et au PKK, qui mène depuis 1984 la rébellion contre Ankara.
Sous la pression des Etats-Unis, le gouvernement turc a autorisé le passage, à une date qui n'a pas été précisée, de 150 combattants peshmergas venus de la province autonome kurde d'Irak, avec laquelle il entretient de bonnes relations.
Il plaide aussi pour le renforcement de l'ASL, émanation de l'opposition modérée syrienne.
Washington a de son côté engagé des discussions directes avec le principale parti kurde de Syrie, considéré par Ankara comme un mouvement "terroriste", et procédé la semaine dernière à un largage d'armes et de munitions destinées à ses forces à Kobané.
Dans son entretien accordé à la télévision britannique, M. Davutoglu a une nouvelle fois écarté toute intervention militaire turque à Kobané et répété ses conditions à une participation à la coalition militaire anti-EI dirigée par les Etats-Unis.
"Nous aiderons toute force, toute coalition, par nos bases aériennes ou tout autre moyen, si nous parvenons à un accord sur l'émergence d'une nouvelle Syrie pluraliste et démocratique et sur la nécessité de combattre" l'EI et le régime de Damas, a-t-il insisté.
La Turquie refuse pour l'heure l'accès de sa base d'Incirlik (sud) aux avions de la coalition qui mènent des frappes aériennes contre les jihadistes.