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Ukraine: entretien avec un responsable de Borotba

international Ukraine

Lien publiée le 19 novembre 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://servirlepeuple.over-blog.com/article-entretien-avec-un-responsable-de-borotba-la-guerre-en-ukraine-dans-une-perspective-de-classe-125021343.html

Tandis que les médias impérialistes occidentaux annoncent à cors et à cris une énième "invasion russe dans l'Est de l'Ukraine" (en réalité, la Russie qui joue son rôle de base arrière de la rébellion dans le Donbass comme depuis le début), nous avons déniché encore une fois du côté de Borotba ces quelques analyses très intéressantes quant à la NATURE DE CLASSE du mouvement "séparatiste pro-russe", qui confirment nos impressions depuis le début et notreléger penchant en faveur du mouvement en question (sans pour autant nous aveugler quant à ses plus-qu'importants aspects réactionnaires) :

http://borotba.su/class_forces_in_the_ukrainian_civil_war.html

Workers World [organisation marxiste-léniniste états-unienne très "campiste" et évidemment à fond sur le Donbass NDLR] : Une des principales revendications du mouvement de Maïdan était l'adoption d'un accord d'association avec l'Union européenne. Quelles forces en Ukraine poussaient en faveur d'une telle intégration à l'UE ? Quel impact vont avoir les mesures d'austérité impulsée par l'UE et le FMI sur la lutte en Ukraine ?

Victor Shapinov : Certaines personnes pensaient que la prétendue "intégration européenne" apporterait les standards de vie occidentaux en Ukraine. Mais pour voir la réalité en face, il faut regarder la situation en Grèce. L'UE n'apporte pas de hauts standards de vie mais un régime d'austérité coupant dans les dépenses sociales de l’État.

030314 borotbaBorotba a été l'une des principales forces politiques à prendre position contre l'intégration européenne. Nous avons publié une importante et profonde analyse des conséquences du traité d'association et de l'intégration dans le système économique de l'UE. Pour des pays comme l'Ukraine, cela signifie tout simplement livrer sur un plateau le contrôle de leurs marchés à l'impérialisme ouest-européen.

Prenez par exemple l'agriculture. L'Ukraine a une très importante et conséquente production agricole. Mais les produits agricoles venant d'Europe sont moins chers, car ils bénéficient de très grosses subventions de l'Union - entre 40 et 50% dans certains cas. L’État ukrainien ne peut tout simplement pas donner autant d'argent aux agriculteurs, et ces derniers seront acculés à la faillite.

C'est la même chose pour l'industrie. L'Ukraine va être inondée de produits bon marché importés de l'UE et, dans le même temps, elle aura perdu le marché russe et des autres pays de l'union douanière.

Des pays comme la Grèce, l'Espagne ou le Portugal qui vivent aujourd'hui sous des régimes d'austérité sont la périphérie des pays "centraux" de l'UE. L'Ukraine, elle, sera carrément la périphérie de la périphérie, comparable aux pays en développement du Tiers Monde.

Tout ceci est très mauvais pour l'économie ukrainienne, mais très bénéfique pour certaines branches de l'industrie et les gros oligarques. Du fait de la crise capitaliste, ils recherchent le soutien de l'Ouest et des garanties pour la sécurité de leur capital. Ils ont été très actifs pour promouvoir l'intégration européenne.

Quand le mouvement de Maïdan a commencé, toutes les chaînes de télévision étaient en sa faveur. Ianoukovitch était le mal incarné et Maïdan le camp du bien. Pratiquement toutes les chaînes de télé en Ukraine sont la propriété privée de groupes d'oligarques. Tous ont fait la promotion de Maïdan, une énorme propagande en sa faveur.

Lorsque le coup d’État maïdaniste a triomphé, ils ont milité pour l'accord de libre-échange et celui-ci a été signé par l'Ukraine et les Européens. Mais il n'entrera en vigueur qu'en 2016 : même pour l'Europe, les choses ne sont pas si faciles.

Mais si nous parlons des réformes néolibérales en échange des prêts du FMI, celles-ci commencent déjà à être mises en œuvre. La principale figure de ce processus est le Premier ministre Arseniy Iatseniouk, qui est très pro-occidental. Il a annoncé fièrement le plus vaste programme de privatisation du secteur public de toute l'histoire de l'Ukraine.

Nous assistons en Ukraine à la naissance d'une formule politique totalement nouvelle : fondamentalisme de l'économie de marché dans une main, nationalisme et fascisme dans l'autre. L'un et l'autre marchent maintenant main dans la main.

Au début, beaucoup de personnes ont pu dire que Maïdan était un mouvement populaire contre la corruption etc. Mais quelle était la direction politique de ce mouvement ? C'était ce bloc de néolibéraux et de fascistes.

Dès le début du mouvement de Maïdan, le pronostic de Borotba a été que la victoire de celui-ci amènerait ce bloc au pouvoir. Ce sont là comme les deux mains du Capital monopoliste qui tente de préserver son pouvoir politique et économique. Telle était la base politique et sociale du mouvement de Maïdan.

Ianoukovitch n'était pas très efficient pour les monopoles capitalistes. Auparavant ils devaient s'arranger avec lui, mais maintenant - depuis Maïdan - ils détiennent le pouvoir politique direct, comme les oligarques Igor Kolomoïsky (devenu gouverneur de Dniepropetrovsk) ou encore Serhiy Taruta, devenu gouverneur de Donetsk - ce dernier a cependant été chassé par la République populaire.

Certaines personnes de gauche ont qualifié Maïdan de mouvement populaire. Mais le peuple est divisé en classes. Ce n'est pas qu'une question de langue, qu'une partie de la population parle russe et l'autre ukrainien, mais aussi une question de classes. La classe moyenne et la ci-nommée "classe créative" (les petits entrepreneurs free lance, la "nouvelle économie" de start-ups des grandes villes etc.) ont été le noyau dur de Maïdan. Même dans les villes du Sud-Est, vous pouvez trouver des positions pro-Maïdan exprimées par ces couches sociales.

1MaiBorotbaEn Russie il y a eu une soi-disante "marche pour la paix" à Moscou le 21 septembre ; en réalité, pas vraiment pour la paix mais plutôt pour soutenir le pouvoir de Kiev. Elle était très inspirée par la propagande pro-occidentale et dirigée par les libéraux russes. Sa base sociale était là encore la "classe créative".

Ces couches sont liées au capitalisme occidental. Certains de leurs membres travaillent directement dans l'économie contrôlée par les entreprises occidentales, d'autres se tournent vers l'Ouest par leur mode de vie et de consommation. Ils adoptent cette idéologie et pensent que quiconque est contre eux ou n'est pas aussi pro-occidental qu'eux est quelqu'un d'arriéré et primitif.

WW : Quelles sont les forces de classe à l’œuvre dans la résistance au coup d’État - le mouvement anti-Maïdan et les Républiques populaires du Donbass ?

VS : Nous pouvons voir que les personnes qui sont liées à ce qu'on peut appeler l'activité productive réelle - les usines, les mines etc. - sont plutôt impliquées dans le mouvement anti-Maïdan ou partagent ses sentiments.

Nous ne pouvons bien sûr pas dire que c'est une pure contradiction de classe, que c'est simplement la bourgeoisie d'un côté et le prolétariat de l'autre. C'est plus compliqué que cela.

L'agenda politique de Maïdan ne met pas en avant une claire orientation de classe. Il parle plutôt d'un "choix de civilisation". Ils disent que l'Ukraine doit faire un "choix de civilisation" en faveur de l'Europe et de l'Ouest, contre l'Est et la Russie. Même des forces de gauche versent là-dedans et adoptent ce type de langage politique.

Lorsque Borotba était à la tête du mouvement anti-Maïdan à Kharkov, nous avons toujours dit que le mouvement était d'abord et avant tout un mouvement contre les oligarques, avant même d'être antifasciste, parce que ce sont les oligarques qui ont nourri les fascistes, qui les ont soulevé et appuyé, et maintenant nous les voyons même les armer et former des bataillons pour les envoyer dans le Donbass. Nous nous sommes toujours efforcés de mettre en avant un point de vue de classe.

Mais parfois, même sans l'influence de Borotba ou d'autres révolutionnaires, il y a un développement spontané de la conscience de classe.

Prenez Alexeï Mozgovoï, commandant du Bataillon Fantôme dans l'Armée populaire dans le Donbass. Il est très socialisant, anti-oligarques et anti-bureaucrates [NDLR SLP : après recherche internet sur son compte (et en tenant compte du fait que les informations trouvées sont pour beaucoup propagande contre propagande), son "progressisme" réel reste à démontrer (selon nos critères occidentaux en tout cas). Nous avons donc préféré traduire "leftist" par "socialisant" plutôt que "de gauche". Ce dont on est sûr c'est qu'il est violemment en conflit avec les autorités dirigeantes du Donbass qu'il considère comme des traîtres négociant avec Kiev et servant les oligarques et leurs propres intérêts financiers, ce qui peut effectivement être le point de départ d'une évolution politique intéressante]. Son idéal est l'auto-gouvernement du Peuple, comme - selon ses propres dires - dans les soviets (conseils ouvriers) des débuts de la Révolution soviétique.

redstardonbassCe n'est pas parce qu'il a lu des ouvrages, mais simplement parce qu'il a été inspiré par ce mouvement et qu'il a fait ses propres analyses. À présent il y a une bonne base pour travailler avec lui.

Il y a aussi bien sûr une forte influence de la Fédération de Russie et de ses forces. Dans un certain sens c'est une bonne chose, car sans le soutien russe la résistance dans le Donbass aurait déjà été violemment écrasée.

Au départ le mouvement n'avait pas de leaders, pas de structures, rien. C'est un miracle qu'ils aient survécu et construit une véritable armée capable de battre l'ennemi. Sans l'appui de la Russie cela n'aurait pas été possible. C'est une simple réalité.

Mais la Russie n'est pas un pays socialiste, pas même un pays démocratique. Elle tente d'utiliser le mouvement pour servir ses propres objectifs, et elle tente aussi d'imposer des points de vue idéologiques qui désarment les masses contre le capitalisme, comme la religion orthodoxe ou les idées nationalistes russes.

WW : Comment décririez-vous ce nationalisme russe dans le Donbass ?

VS : En Occident, si vous soutenez les Républiques populaires du Donbass vous vous retrouverez toujours face à l'argument que ce ne sont que des nationalistes russes, que le conflit en Ukraine n'est qu'une guerre entre deux nationalismes.

Mais si vous parlez avec des gens du Donbass qui se disent nationalistes russes, les choses sont assez différentes.

Si quelqu'un à Moscou vous dit être un nationaliste russe, il y a 90% de chances pour que ce soit un fasciste. Mais si quelqu'un à Donetsk vous dit être un nationaliste russe, cela veut simplement dire qu'il est pour plus de droits pour la population russophone, pour le droit à l'enseignement en langue russe, et ainsi de suite. Ou simplement qu'il est contre Bandera [nationaliste ukrainien et collaborateur nazi de la Seconde Guerre mondiale] devant sa porte. D'un point de vue économique, c'est un socialiste.

Pavel Gubarev [un leader de la résistance de Donetsk], par exemple, dit être un nationaliste russe mais il dit dans le même temps être un "socialiste orthodoxe" [NDLR : nous ignorons ici s'il fait référence à l'orthodoxie politique ou à la religion orthodoxe, comme on dirait "socialiste chrétien"]. Beaucoup de gens ont ainsi des conceptions hétéroclites et contradictoires.

La lutte idéologique n'en est qu'à ses tous premiers pas. Qui l'emportera et quelle idéologie claire va s'imposer est une question de travail politique, de lutte.

Il est vraiment très regrettable que Borotba ait toujours eu une faible implantation dans les régions de Donetsk et Lugansk. C'est là que le mouvement est le plus fort, si bien que nous n'avons pas eu une très grande influence sur celui-ci. Mais il y a des tendances de gauche dans la direction politique, par exemple le chef du Soviet suprême de Donetsk, Boris Litvinov. Il a dit vouloir "construire une république avec des éléments de socialisme". C'est un ancien membre du PC d'Ukraine [le 8 octobre, Litvinov est devenu président du nouvellement formé Parti communiste de la République populaire de Donetsk].

Nous savons que beaucoup de combattant et commandants de l'Armée populaire sont de gauche voire communistes, pas seulement Mozgovoï mais aussi d'autres qui sont membres du Parti communiste ou se définissent eux-mêmes communistes. Il y a des bataillons dont l'insigne est l'étoile rouge. Beaucoup d'unités combattent sous le drapeau rouge.

Ukr redflagburningC'est là toute la différence... Lorsque j'ai une discussion avec quelqu'un d'extrême-gauche qui me dit "Vous devez soutenir Maïdan ou alors ne soutenir aucun bord", je lui réponds : "Vous ne pouviez pas aller avec un drapeau rouge à Maïdan, par contre il y a des drapeaux rouges partout - et en nombre ! - dans les rassemblements anti-Maïdan". Et ce n'est pas seulement par nostalgie du passé soviétique : c'est aussi le point de vue politique des gens. Les pro-Maïdan ont toujours voulu détruire les monuments de Lénine, et les anti-Maïdan les ont protégés. Même des personnes se définissant comme "monarchistes" sont descendues dans la rue pour protéger les monuments de Lénine. Comme nous pouvons le voir, la situation est extrêmement complexe.

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La situation en effet, c'est le moins que l'on puisse dire, est complexe et cette analyse de classe du conflit par Borotba nous a amené les réflexions suivantes : de fait, la Russie et les territoires russophones de l'ex-URSS sont au jour d'aujourd'hui - de par leurs caractéristiques historiques et sociales - les terrains les plus favorables au monde à une mobilisation de masse de type national-socialiste.

Tous les "ingrédients" sont réunis : des pays autrefois deuxième superpuissance mondiale,vaincus et humiliés au terme de la Guerre froide et où s'est développé en réaction un très virulent nationalisme anti-occidental qui met souvent en avant les "valeurs slaves" contre la "décadence occidentale" (avec tout ce que cela peut impliquer de contraire à certaines valeurs que nous considérons progressistes ici : antisexisme, anti-homophobie, critique des religions etc.), accompagné d'un puissant rejet d'un capitalisme très durement subi ces 25 dernières années mais analysé de manière idéaliste-populiste (à grand et fréquent renfort de "socialisme des imbéciles" antisémite) et de la recherche d'une "voie intermédiaire"entre celui-ci et un socialisme que l'on aurait "connu pendant 70 ans" et qui n'aurait "pas marché"... Une figure typique de ce "national-socialisme" populaire semble être par exemple cet Alexeï Mozgovoï cité dans l'entretien, dont on peut voir (en dépit d'une traduction plus qu'approximative) un aperçu des positions ici.

Et lorsque l'on a compris en marxistes ce qu'est le national-socialisme, il faut alors évidemments'attendre à voir émerger un ou plusieurs leaders "charismatiques" qui se mettront au service du Capital monopoliste russe, dans une démarche de "réaffirmation" impérialiste ultra-agressive (ce que l'on observe déjà, au demeurant, depuis une quinzaine d'années avec Poutine). D'ailleurs les fascistes des pays impérialistes ouest-européens déclinants, qui prétendent eux aussi "régénérer" ces derniers et en combattre la "décadence", ne s'y trompent pas en faisant généralement de la Russie et de son nationalisme leur modèle (comme potentielle alliée ou carrément maîtresse), quand bien même les fascistes ruthènes du Pravyi Sektor ont aussi leurfan club (et de fait, on a beau se pignoler sur les "rouges-bruns" et autres "NR" et leur "poutinophilie", la première fois que des nostalgiques ouverts du IIIe Reich accèdent à des postes de responsabilité en Europe depuis 1945 c'est bel et bien dans le cadre d'une "révolution" et d'un régime à fond pro-occidental, pro-UE et pro-FMI... c'est ballot hein ?).

628x471Mais faut-il alors - pour autant - rejeter en bloc tout ce qui "bouge" dans ces pays, ou (du moins) tout en dehors d'une certaine "scène" plus ou moins anarcho-gauchiste trèsoccidentalisée ?  Certainement pas : ce seraitconsidérer que tout-e un-e chacun-e "sort" pour ainsi dire communiste ou fasciste "tout-e armé-e" de la cuisse de Jupiter. La réalité, c'est que les consciences politiques individuelles sont de la matière brute qui doit être travaillée en permanence par les deux "pôles"les deux intellectuels organiques collectifs que sont le Parti communiste et la fraction la plus agressive et réactionnaire du Grand Capital. Qui suivra ou pas les petitsführer embauchés par le Grand Capital de Moscou dépendra PRINCIPALEMENT - en dernière analyse - de l'activité et du travail politique des communistes ; et c'est en cela que Borotba a 100% RAISON dans son approche matérialiste dialectique de la situation en Ukraine, enrecherchant et appuyant dans le mouvement populaire de résistance contre la junte de Kiev les tendances qui peuvent être gagnées à la conception communiste du monde et constituer unsecteur d'avant-garde (tout en reconnaissant que malheureusement, leur capacité d'action dans le Donbass proprement dit est réduite).

Nous l'avons déjà dit et répété : nous ne soutenons pas les "Républiques populaires" du Donbass en tant que telles ; en revanche nous soutenons à 200% Borotba, nos camarades les plus proches là-bas, et leur position MATÉRIALISTE vis-à-vis de ces "Républiques" et de la situation en général. Et surtout - plus globalement encore, nous subordonneronstoujours la dénonciation de ce "national-socialisme" d'ex-URSS à la lutte implacablecontre les premiers responsables de la situation : les "vainqueurs" de la Guerre froidequi ont plongé ces Peuples dans une misère et une désespérance sans nom !

Nous ne reproduirons pas l'erreur parfois commise par nos prédécesseurs communistes des années 30-40 du siècle dernier : nous ne nous rallierons pas à la défense du "bon" impérialisme "démocratique" occidental contre les "monstres" ("rouges-bruns" slaves ou "djihadistes" musulmans) qu'il a lui-même engendré par sa politique de pillage et de dévastation ; ce qui ne nous empêchera pas de combattre également ces derniers sans la moindre concession*, notamment - bien sûr - s'ils se convertissent en un nouveau phénomène de type hitlérien (comme c'est déjà un peu le cas "en miniature" avec l'"État islamique" au Proche-Orient, face auquel nous défendons la "Stalingrad kurde" de la Rojava). C'est fini, de laisser l'impérialisme "démocratique" occidental se cacher derrière le petit doigt de sa doctebonne conscience** ! "Ni atlantistes ni 'eurasistes' ni neutres" : un seul cample CAMP DU PEUPLE pour le triomphe du drapeau rouge !

En définitive, il se peut bien qu'avec ce conflit en Ukraine nous soyons confrontés àl'occupation de la Ruhr de notre époque : de l'attitude de solidarité claire des communistes que nous sommes et de l'absence totale d'ambiguïté de notre part vis-à-vis de nos propres impérialismes qui ont appuyé le génocidaire social Eltsine et ses oligarques à la Berezovski hier et l'alliance des ultra-libéraux FMIstes et des nostalgiques de Stepan Bandera en place à Kievaujourd'hui, dépendra la voie progressiste ou réactionnaire/fasciste que suivront les masses populaires ukrainiennes en résistance contre ces derniers.

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* En fin de compte, ce que perdent (ou font semblant de perdre) de vue les gauchistes à la "Révolution permanente", "mondialisme.org" (Yves Coleman) ou "lesmaterialistes.com" dans leur analyse des phénomènes réactionnaires (ou en tout cas bourgeois) du "Tiers Monde" (islamisme, nationalismes africains à la Gbagbo, populismes sud-américains à la Chavez etc.) ou d'Europe de l'Est ("eurasisme", "national-bolchévisme")... c'est la plus élémentaire notion de cause-à-effet : ces phénomènes sont les PRODUITS de la situation que l'impérialisme occidental impose à ces pays, et ils ne peuvent pas être critiqués et combattus sans tenir compte de cela ! Le Hamas est un produit de l'occupation sioniste en Palestine, l’"État islamique" est un produit de 10 ans de guerre impérialiste en Irak et les nationalistes russes "eurasistes"/"rouges-bruns" du Donbass sont le produit de 25 ans d'offensive occidentalo-FMIste pour dépecer et piller les anciennes républiques soviétiques, en encerclant la Russie suivant les thèses de l'impérialiste Brzezinski ! Mais que voulez-vous : pour cette "extrême-gauche" de petits bourgeois, l'impérialisme occidental c'est aussi son râtelier !! Alors, il est tellement plus commode de dénoncer ses adversaires...

** Quelque part la Chine, l'Iran ou encore le Capital arabe suraccumulé du Golfe (qui finance le djihadisme) sont un peu dans la position du Japon de la première moitié du 20e siècle : des acteurs qui ÉMERGENT de manière agressive sur la scène internationale ; tandis que la Russie, ancien social-impérialisme soviétique vaincu et humilié au terme de la Guerre froide, serait plutôt dans la position de l'Allemagne du Traité de Versailles, cherchant à se RÉaffirmer. Dans tous les cas, nous voyons bien que face à ces "menaces" agressives dont les actions - en effet - sont souvent fort peu défendables, la tentation d'une "union sacrée" avec nos propres impérialismes occidentaux est une menace très concrète.