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Aéroports : poursuite de la grève

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Lien publiée le 19 décembre 2011

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

La réaction s'organise : des briseurs de grève sont recrutés, et les politiciens bourgeois crachent leur haine pour les grévistes. Et pas seulement l'UMP. Joly entonne également la chansonnette des "pauvres voyageurs" et préconise de négocier avant de faire grève ...

PARIS, 19 déc 2011 (AFP) - Les agents aéroportuaires poursuivaient lundi leur grève, perturbant le trafic de grands aéroports comme Lyon, Roissy et Toulouse, et aucune issue au conflit ne se dessinait après l'annulation de la réunion de négociation prévue lundi après-midi.

L'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, le quatrième du pays, restait lundi le plus affecté par le mouvement de grève nationale inter-entreprises entamé vendredi par des agents de sûreté, chargés du contrôle des bagages et passagers avant l'embarquement.

A Saint-Exupéry, la situation s'est améliorée, alors que pendant deux matinées consécutives, samedi et dimanche, aucun vol n'avait pu décoller.

"A 11HOO, tous les vols programmés à partir de 08h00 ont pu décoller avec moins d'une heure de retard. L'ensemble du programme normal devrait pouvoir être assuré et atteindre plus de 80% des vols au départ assurés", a annoncé la direction de l'aéroport.

Mais les grévistes ont dénoncé un résultat obtenu grâce à des agents de extérieurs recrutés pour "briser la grève", qui, selon eux, n'ont pas la formation requise, constituant un "manquement à la sécurité", ce que dément l'aéroport.

A Roissy, de nouvelles attentes et retards restaient à prévoir, entre 45 minutes et une heure, selon Aéroports de Paris (ADP).

A 11H00, sur les 630 vols programmés, 165 avaient décollé, selon ADP. Les perturbations étaient concentrées sur les vols internationaux au terminal 2.

A Toulouse-Blagnac, seuls 11 vols sur plusieurs dizaines prévus étaient retardés lundi matin, d'une vingtaine de minutes environ, d'après la direction. Celle-ci a indiqué craindre cependant des retards plus importants dans l'après-midi notamment pour les navettes avec Paris.

Les syndicats des entreprises de sûreté, avaient lancé un préavis de grève national reconductible vendredi dans leurs différentes entreprises (ICTS France, Securitas, Brink's, Alyzia Sûreté, I Sec, Vigimark, Samsic, Serris, Securus), qui emploient 10.000 salariés.

Ils exigent des négociations au niveau de la branche sur les salaires et conditions de travail.

Mais aucune sortie de conflit ne se dessinait lundi à la mi-journée. Après avoir annoncé une réunion de négociation, lundi à 14H30, le patronat l'a annulée.

"Afin de débloquer la situation, le SESA a proposé aux organisations syndicales une réunion de négociation conditionnée à la reprise du travail. Les organisations syndicales ayant refusé de lever leurs préavis de grève, cette réunion a été annulée", a indiqué un communiqué du Syndicat des entreprises de sûreté aérienne et aéroportuaire.

Selon le SESA, qui parle de "10% de grévistes" au niveau national, l'accord salarial de janvier 2011, "prévoit une augmentation de plus de 6 % des salaires sur trois ans": un agent de sûreté aéroportuaire perçoit aujourd'hui "un revenu moyen net de 1.600 euros par mois, soit 40% au-dessus du SMIC mensuel net", a-t-il ajouté.

Le patronat est "prêt à engager une concertation sur le thème des conditions de travail" mais juge "les demandes d'augmentation supplémentaires (...) totalement irréalistes".

Selon les syndicats, les salaires s'échelonnent entre 1.100 et 1.400 euros.

Face à ces perturbations, le gouvernement a relancé l'idée d'encadrer le droit de grève dans l'aérien, comme c'est le cas dans les transports terrestres, option contestée par la fédération FO des transports.

Il s'agirait notamment d'imposer aux grévistes de se déclarer 48 heures à l'avance et aux entreprises d'informer les passagers sur l'état prévisible du trafic 24 heures avant la grève.

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Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, interrogée lundi par i-Télé sur les débrayages dans les aéroports, a préconisé d'obliger à négocier avant d'avoir recours à la grève.

Questionnée sur un service minimum dans l'aérien, l'ex-magistrate a observé: "Il y a une chose plus urgente à faire en France: instaurer l'obligation de négocier avant d'utiliser l'arme constitutionnelle qui est la grève".

Cela "existe en Allemagne et en Scandinavie et cela donne de bons résultats", a-t-elle observé. "Il y a un côté absurde de commencer un conflit par la grève et négocier après".

"En France, il n'y a pas la culture de la négociation préalable. On peut l'instaurer par la loi", a-t-elle dit, comprenant "parfaitement la colère des voyageurs qui voient leurs vacances compromises".

Les agents aéroportuaires poursuivaient leur grève pour le quatrième jour en France, perturbant le trafic de grands aéroports

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- Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la République à la présidentielle, sur Radio Classique: "Il faut un service minimum renforcé", "on ne peut pas accepter d'être pris en otage en permanence. Il n'y a pas assez de concurrence dans beaucoup de secteurs privés."

- Chantal Jouanno, sénatrice UMP, sur LCI : "ça ressemble fortement malheureusement" à une prise en otages des passagers. "La proposition (d'encadrer le droit de grève dans l'aérien) qui est faite est une très bonne chose". "Au moins franchissons ce premier pas, il n'y a qu'en France qu'on voit ça".