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    Lepaon: itinéraire d’un bureaucrate vénal ami des patrons

    syndicalisme

    Lien publiée le 3 décembre 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.lepoint.fr/societe/les-premiers-faux-pas-de-thierry-lepaon-en-normandie-03-12-2014-1886584_23.php

    Appartement et bureau rénovés, indemnités de départ... Les "égarements" du cégétiste ne surprennent qu'à moitié ses anciens collègues de Moulinex.

    Chemise blanche, costume noir, Thierry Lepaon, 54 ans, fils de maçon et de cuisinière de lycée, s'est fait connaître comme "le" syndicaliste de Moulinex. Après son embauche comme serrurier en 1983 à l'usine de Cormelles-le-Royal, près de Caen, il s'est rapidement imposé comme leader de la CGT au sein du groupe de petit électroménager français (5 000 salariés, 13 usines en Basse-Normandie).

    La montée en puissance de la CGT, qui passe de 15 % à 40 % des voix aux élections professionnelles à Cormelles, se réalise avec la bénédiction de la direction générale de l'entreprise, soucieuse de mettre fin au monopole de la CFDT dans les usines Moulinex. Fin 1979, une grève de quinze jours avait paralysé la production. Alors chef du personnel de Moulinex, l'ancien militaire Alfred Sirven, que l'on retrouvera plus tard chez Elf, avait fait intervenir un commando musclé pour évacuer l'usine.

    Et le recrutement, le 3 janvier 1983, de Thierry Lepaon, qui a bénéficié d'une rare et petite prime d'embauche (600 francs pour un salaire de 5 477,16 francs), serait l'un des derniers "coups" d'Alfred Sirven chez Moulinex. D'autant que le nouvel embauché voit son ancienneté prise en compte au 3 octobre 1982. Affichant un an de présence dans l'entreprise, il peut se présenter dès novembre 1983 aux élections professionnelles. Cette bienveillance patronale s'est prolongée : à l'usine de Cormelles, on se souvient des whiskies amicaux entre Thierry Lepaon et Pierre Blayau, P-DG de Moulinex de 1996 à 2000, dans les locaux de la CGT, et même du cadeau offert par le patron lors de la naissance de la fille du syndicaliste. 

    Signe de pouvoir

    Quels rapports le cégétiste entretient-il avec sa base ? Lors de la négociation annuelle sur les salaires, il évoque "ses boeufs qui ne sont pas d'accord avec la direction". Pour autant, il s'impose parmi le personnel. "Des syndiqués de base se pressaient pour garer sa voiture lorsqu'il arrivait", assure une ouvrière.

    L'automobile constitue d'ailleurs un signe de pouvoir : devenu délégué central CGT, Thierry Lepaon se rend aux réunions parisiennes dans sa voiture alors conduite par un militant volontaire. Le syndicaliste, également adhérent du parti communiste, s'est rendu aux obsèques de Georges Marchais, ancien secrétaire général du PCF, en novembre 1997 en région parisienne, dans une voiture de location avec chauffeur. Des élus du comité d'entreprise de l'usine de Cormelles-le-Royal, qui avec prudence souhaitent conserver l'anonymat, assurent que ce même comité d'entreprise aurait réglé la location de la limousine.

    "Thierry Lepaon a toujours rêvé d'être cadre sup. Il s'est trompé de syndicat : il était plus fait pour la CGC que la CGT", témoigne un ancien militant de Caen. Présidente d'une association d'anciens de Moulinex, Maguy Lalizel ajoute en 2012 au micro de France 3 Basse Normandie : "Thierry Lepaon, c'est comment je me fais voir, comment me placer. Avec une seule préoccupation : où sont mes propres intérêts ? Loin de l'intérêt collectif."

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    http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20141203triba00851f7b/cgt-lepaon-devra-t-il-quitter-ses-fonctions-le-9-decembre.html

    Le leader du syndicat a perçu des indemnité de départ de la CGT Basse-Normandie avant de devenir secrétaire général de la CGT , a révélé l'Express. Cette nouvelle affaire ébranle le syndicat: Les Echos croient savoir que la Commission exécutive confédérale de la CGT se réunira le 9 novembre "pour prendre toutes les dispositions nécessaires".

    C'est chaud à la CGT! Et ce au plus mauvais moment, alors que demain, jeudi 4 décembre, ont lieu d'importantes élections dans la fonction publique où 5,4 millions d'agents sont appellés à élire leurs représentants syndicaux dans plus de 22.000 instances. Or, la CGT joue là sa première place parmi les organisations représentatives au sein de la fonction publique.

    Après les révélations du Canard enchainé sur les travaux onéreux réalisés dans l'appartement de fonction et le bureau de Thierry Lepaon, les dernières informations de l'Express pourraient être fatales au secrétaire général de la CGT. Lundi 1er décembre, l'hebdomadaire a révélé que le dirigeant du syndicat avait perçu des indemnités de départ de la part de la  CGT Basse-Normandie qui l'employait, avant d'accéder au poste de secrétaire général en 2013. Ce dernier a confirmé l'information, mais "ne se souvient plus du montant".

    Prise des "dispositions nécessaires"

    Pour la Commission exécutive de la confédération, cela pourrait être l'affaire de trop. Cette dernière va se réunir mardi 9 décembre, afin de "prendre toutes les dispositions nécessaires"d'après Les Echos. Le journal assure qu'il n'est pas exclu que la décision "de le débarquer" soit prise ce jour-là.

    Le quotidien économique publie en outre des extraits d'un communiqué diffusé en interne, à l'issue d'une réunion extraordinaire du bureau fédéral, mardi 2 décembre, à l'origine de la réunion de la Commission exécutive, la semaine prochaine. Le document promet que "la transparence complète sera donnée [aux] organisations [de la CGT] sur ces derniers éléments".

    Un secrétaire général élu "par défaut"

    Au-delà des faits reprochés à Thierry Lepaon, c'est tout le malaise ressenti depuis son élection qui transparait. Thierry Lepaon souffre d'avoir été élu par "défaut", la succession del'ancien secrétaire général Bernard Thibault ayant viré au psychodrame, les trois candidats pressentis avaient été successivement éliminés. On a donc fait finalement appel à l'ex-leader des Moulinex. Mais ce dernier n'a jamais réussi à s'imposer. Il a même été à diverses reprises mis en minorité par son exécutif. Par exemple, fin 2013, Thierry Lepaon était favorable à la signature de l'accord sur la réforme de la formation professionnelle. Mais la chef de file de la délégation qui menait les négociation a dit "niet". Thierry Lepaon s'est incliné...

    Et c'est ainsi depuis plus d'un an: la CGT "flotte". Elle multiplie les appels à des journées d'actions qui remportent peu de succès. D'où un gros risque de perte de crédibilité comme l'attestent les reculs électoraux dans des "bastions" comme la SNCF ou EDF.

    La grande peur des fédérations CGT de fonctionnaires est donc que la tourmente qui agite actuellement la centrale fasse fuir les électeurs lors du scrutin du 4 décembre dans la fonction publique... Alors que la CGT espérait progresser.

    Quant à Thierry Lepaon, s'il parvient à "sauver sa peau" le 9 décembre - faute de relève immédiatement disponible -, il peut certainement, en revanche, faire une croix sur la possibilité d'exercer un deuxième mandat à la tête de la CGT.