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Thierry Lepaon reste en sursis à la tête de la CGT

syndicalisme

Lien publiée le 11 décembre 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Thierry Lepaon reste en sursis à la tête de la CGT

Le syndicat réunira le 13  janvier  2015 son comité confédéral national, qui décidera du sort du secrétaire général 

Dans le combat acharné qu'il mène pour garder son poste, Thierry Lepaon a perdu une nouvelle manche. A l'issue d'une réunion de près de dix heures, mardi 9  décembre, la commission exécutive (CE) de la CGT – qui comptait peu d'absents parmi ses 56  membres – a convoqué pour le 13  janvier 2015 une réunion extraordinaire du comité confédéral national (CCN), le parlement de la centrale, composé des secrétaires généraux des 33 fédérations et des 96 unions départementales. Les partisans du départ du secrétaire général ont marqué un point décisif, puisque le CCN, dont l'ordre du jour sera fixé par une CE le 16  décembre, dispose de l'arme suprême. En vertu de l'article  30 des statuts, il peut révoquer le secrétaire général et le bureau confédéral.

Réserve du PCF

M.  Lepaon avait tout tenté pour éviter une réunion statutaire du CCN. Le 3  décembre au soir, il s'était employé à obtenir le soutien de six importantes fédérations, traditionnellement proches du Parti communiste – métallurgie, énergie, transports, cheminots, travailleurs de l'Etat, santé –, en faisant miroiter au patron des métallos, Philippe Martinez, en échange de son appui, la perspective de lui succéder au congrès d'octobre  2016. "  Ce sont des fédérations légitimistes, qui peuvent le soutenir d'autant plus facilement qu'elles peuvent avoir des choses à se reprocher au regard des avantages qu'elles offrent elles aussi à leurs responsables  ", explique un proche du secrétaire général. Le 5  décembre, devant son bureau confédéral, qu'il avait réussi à diviser, M.  Lepaon avait sorti sa botte secrète  : au lieu de convoquer un CCN statutaire, il réunirait de manière informelle, pour débattre et non pour décider, les patrons de fédération et d'union départementale. Cette réunion aura bien lieu, lundi 15  décembre, mais en prime le CCN se tiendra un mois après.

Depuis le 5  décembre, l'horizon s'est de nouveau obscurci pour M.Lepaon. "  Cela remonte fort de la base, observe un membre de la CE, avec beaucoup de syndicats qui demandent son départ.  " Le syndicat national des journalistes (SNJ-CGT) a réclamé publiquement sa démission, jugeant "  inacceptables au regard de l'histoire et des valeurs  " de la centrale les différentes affaires qui touchent le secrétaire général – depuis les travaux dans son logement de fonction (105  000  euros) et ceux dans son bureau au siège de la CGT (62  000  euros), jusqu'à son indemnité de départ quand il a quitté le comité régional de Basse-Normandie (qui serait en définitive de 27  000  euros).

Le PCF, qui ne fait plus depuis belle lurette la pluie et le beau temps à la CGT mais a encore une influence dans quelques fédérations, se garde de le soutenir. Interrogé le 7  décembre sur l'avenir de M. Lepaon, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, s'est borné à indiquer  : "C'est aux organisations de la CGT - de répondre - , je respecterai totalement l'indépendance de leur décision." Et le 8  décembre, les fédérations de la fonction publique ont imputé à M. Lepaon la responsabilité de leur recul de 2,3 points lors du scrutin qui s'est terminé le 4  décembre.

" Il est apparu sonné, cassé "

La réunion de la CE, mardi 9  décembre, s'est déroulée dans un climat lourd. "  A plusieurs reprises, Thierry est apparu sonné, cassé  ", note un dirigeant. Michel Faivre-Picon, le président de la commission financière de contrôle, a présenté un rapport sur les différents "  dysfonctionnements  " en suggérant des pistes pour améliorer la "  transparence  " des décisions. M.  Lepaon a lu la lettre de démission d'Eric Lafont, l'administrateur trésorier, à qui il avait fait porter le chapeau de ses déboires financiers. "  C'est un fusible qui saute un peu tard, commente un membre de la CE, mais cette démission a pu lui rallier quelques soutiens.  "

Trois courants se sont dégagés, selon un membre de la CE  : "  Il y a ceux qui ne comprennent pas tout et qui disent qu'il faut que Thierry reste. Il y a ceux qui disent que son maintien va être difficile pour la crédibilité de la CGT, mais que ça vaut mieux plutôt que de retomber dans une crise. Et il y a ceux qui disent qu'il faut qu'il parte.  "

Catherine Perret s'est ainsi distinguée en demandant la démission des membres du bureau confédéral, à l'exception de Thierry Lepaon… A la fin de l'année 2013, elle avait mené les négociations sur la formation et avait imposé à M. Lepaon, favorable au diapason de son bureau à une signature, le refus de l'accord. Cet épisode a représenté un tournant qui a accéléré la perte de légitimité et d'autorité du secrétaire général.

"  La balance penche plutôt pour un départ de Thierry Lepaon, souligne un membre de la CE. Mais d'ici au 13  janvier, il va prendre du recul et il va manœuvrer pour tenter de se maintenir.  " Mardi soir, Jean-Pierre Page, un ancien responsable du département international, a mis en ligne une pétition signée par 30 responsables d'unions locales et départementales, dénonçant "  des pratiques irresponsables, étrangères à la conception d'un syndicalisme de classe forgé pendant plus d'un siècle par des dévouements, desengagements et de l'abnégation  ". Elle demande le départ des coupables et un congrès extraordinaire pour revenir aux fondamentaux.