[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Le livre I du Capital de Marx

Marx

Lien publiée le 26 décembre 2014

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

 http://denis-collin.viabloga.com/news/le-livre-i-du-capital-de-marx

Depuis 1850, Marx s’est engagé dans l’œuvre de sa vie, la Critique de l’économie politique. Une Introduction est publiée en 1857, puis une Contribution à la critique de l’économie politique. Relisant Hegel, il reprend tout son travail dans ce que l’on connaîtra sous le nom de Grundrisse. Mais ces “ fondements ” sont abandonnés à la tour. En 1865, Marx consent à publier le livre I du Capital (Traduction J. ROY – Édition Flammarion Champs 2 vol.). Trois autres livres étaient prévus, mais Marx ne pourra pas mener sa tâche à bien. Des manuscrits de son ami, Engels tirera les livres II et III du CapitalLe Capital n’est pas un traité d’économie politique mais une “ critique de l’économie politique ”, à trois sens du mot : premièrement, il passe au crible les résultats de l’économie politique classique ; deuxièmement, il en exhibe les présuppositions théoriques et en détermine les limites ; troisième il en prépare le dépassement.

1.      La cellule de la société bourgeoise

A.      Marchandise et valeur

§ La richesse sociale apparaît d’abord comme une immense accumulation de marchandises. Mais loin d’être une chose simple, un objet qu’on achète ou qu’on vend sur un marché, la marchandise révèle toute sa complexité dès qu’on entreprend de l’analyser. Elle est la “ cellule  ” fondamentale de la société bourgeoise. Comprendre “ l’économie ””, c'est-à-dire comprendre le mode de production capitaliste, c’est comprendre ce qu

§ ’est la marchandise.Le produit du travail apparaît d’abord comme marchandise. Or la marchandise présente une double face. D’un côté, elle est une chose utile, destinée, par ses qualités, à satisfaire un besoin humain particulier. D’un autre côté, elle est une pure quantité abstraite, échangeable contre n’importe quelle autre marchandise. En tant que valeur d’usage, je veux acquérir la marchandise pour la consommer ou l’utiliser. En tant que valeur d’échange, rien n’est plus urgent que de s’en débarrasser. L’échange marchand est d’abord l’échange marchandise contre marchandise : x. marchandise A = y. marchandise B.

§ La loi qui règle la proportionnalité est celle de la valeur-travail, reprise à Smith et Ricardo : les marchandises s’échangent proportionnellement au temps de travail social qui leur est incorporé. La substance de la valeur est le travail et sa mesure est le temps de travail, non le temps de travail individuel, mais le temps de travail social, tel qu’il apparaît en moyenne sur le marché.

§ La monnaie est l’équivalent général de toutes les marchandises. À mesure que se développent les échanges, les producteurs doivent comparer leurs propres articles en les ramenant à une troisième espèce de marchandise qui acquiert ainsi “ la forme équivalent général ou social.  ”

B.      ”Le fétichisme

§ La marchandise est une chose complexe, “ pleine de subtilités métaphysiques et d’arguties théologiques  ””. La marchandise, en effet, n’’est pas une chose mais la forme d’’un rapport social : “ Le caractère d’égalité des travaux humains acquiert la forme de valeur des produits du travail ; la mesure des travaux individuels par leur durée acquiert la forme de la grandeur de la valeur des produits du travail ; enfin, les rapports entre les producteurs, dans lesquels s’affirment les caractères sociaux de leurs travaux, acquièrent la forme d’un rapport social des produits du travail. ”

§ Dans cette métamorphose, les produits du travail se transforment ainsi en marchandises, c’est-à-dire, “ en choses qui tombent et ne tombent pas sous le sens, ou choses sociales  ””. En ce qu'elles tombent sous le sens, les “ choses sociales ”” s'apparentent aux “ choses physiques ””. Mais elles sont aussi des choses sociales. Car “ la forme valeur et le rapport de valeur des produits du travail n’ont absolument rien à faire avec leur forme physique. 

§ ”Pour comprendre comment un rapport social peut prendre la forme d’un rapport entre les choses, il faut chercher une analogie dans le monde religieux. “ Là les produits du cerveau humain ont l’aspect d’être indépendants, doués de corps particuliers, en communication avec les hommes et entre eux. Il en est de même des produits de la main de l’homme dans le monde marchand. C’est ce qu’on peut nommer le fétichisme attaché aux produits du travail dès qu’ils se présentent comme des marchandises, fétichisme inséparable de ce mode de production. ”

§ Ainsi, “ le monde religieux n’est que le reflet du monde réel. Une société où le produit du travail prend généralement la forme de marchandise, et où, par conséquent, le rapport le plus général entre les producteurs consiste à comparer les valeurs de leurs produits, et, sous cette enveloppe des choses, à comparer les uns aux autres leurs travaux privés à titre de travail humain égal, une telle société trouve dans le christianisme, avec son culte de l’homme abstrait, et surtout dans ses types bourgeois, protestantisme, déisme, etc., le complément religieux le plus convenable.  ”

§ ”L’analyse du fétichisme nous a donc conduits au cœur de la théorie marxienne de la connaissance, une théorie qui se présente comme une théorie critique bien que dans un sens différent de celui de Kant.

Sur le fétichisme de la marchandise lire la première Section, Chapitre I, iv.

2.      Le procès de travail

A.      Double aspect du travail

§ Le travail est d’abord l’expression du métabolisme de l’homme et de la nature. “ Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont le corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s’assimiler les matières en leur donnant une forme utile à sa vie. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent.  ”

§ ” Mais il est aussi la manifestation de la subjectivité humaine et c’est en cela qu’il est proprement humain. “ Notre point de départ c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celle du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté. 

§ ”Le travail humain est donc un processus objectif, “ naturel ” en ce qu’il peut être comparé aux processus biologiques naturels. Mais il n’est humain qu’en tant qu’expression subjective, en tant que manifestation de la puissance personnelle du travailleur.

B.      Le procès de travail

§ Ces caractéristiques se retrouvent dans l’analyse du procès de travail. Le procès de travail met en œuvre : 1° la puissance personnelle du travailleur (énergie, capacités intellectuelles, habileté). 2° Des objets de travail (matière première ou matière déjà transformée) qui forment le substrat d’où sortira le produit. 3° Des moyens de travail (outils).

§ Le procès de travail est orienté vers une fin (il s’’éteint dans le produit). L’’objet naturel est converti en produit humain (humanisation de la nature). Le moyen de travail est médiation entre l’’homme et l’’objet physique (naturel). Le moyen de travail prolonge l’’homme. Ce qui est artificiel, pur produit de l’’activité humaine, est ainsi naturalisé (naturalisation de l’

§ ’homme). Le cycle fondamental de l’échange marchand est  : M-A-M. Celui qui possède une marchandise dont il n’a pas l’usage immédiat l’échange contre l’argent afin, avec cet argent d’obtenir une marchandise dont il a besoin et qu’il va consommer. Dans le mode de production capitaliste, ce cycle est inversé : A – M – A’ (avec A’ = A + DA).

§ L’inversion du cycle vital a une signification ontologique et éthique. Le cycle M-A-M correspond à l’économique au sens d’Aristote. Le cycle A-M-A’, au contraire, correspond à la chrématistique qui, pour Aristote, est l’activité “ contre nature ” consistant à rechercher la richesse pour elle-même.

§ Le problème est le suivant  : comment, si on échange des équivalents, peut-on expliquer cet accroissement du capital ? L'accroissement de valeur par lequel l'argent doit se transformer en capital ne peut pas provenir de cet argent lui-même : l’’argent n’’engendre pas de l’

§ ’argent.Reste une dernière supposition : le changement procède de la valeur d’usage de la marchandise, c’est-à-dire de son usage ou de sa consommation. Or il s’agit d’un changement dans la valeur échangeable, de son accroissement. “ Pour pouvoir tirer une valeur échangeable de la valeur usuelle d’une marchandise, il faudrait que l’homme aux écus eût l’heureuse chance de découvrir au milieu de la circulation, sur le marché même, une marchandise dont la valeur usuelle possédât la vertu particulière d’être source de valeur échangeable, de sorte que la consommer serait réaliser du travail et par conséquent créer de la valeur. Et notre homme trouve effectivement sur le marché une marchandise douée de cette vertu spécifique, elle s’appelle puissance de travail ou force de travail.  ”

C.      ”Le mécanisme de l’exploitation

§ L’essentiel est donc dans la compréhension de ce passage de la production marchande simple à la production capitaliste. Le procès de production capitaliste suppose :

-      un capitaliste en puissance (un “ homme aux écus  ””) ;

-      des hommes “ libres  ”, c'est-à-dire séparés de tout moyen de travail.

§     La forme du rapport entre eux est celle d’un contrat entre individus libres qui échangent ce qu’ils ont dans une transaction équitable.

-      L’ouvrier vend sa force de travail à sa valeur (= la somme des valeurs des moyens nécessaires à la production et à l’entretien de la cette puissance de travail).

-      Il la vend pour un temps déterminé (il ne peut pas la vendre pour un temps indéterminé, car il serait alors transformé en esclave).Pendant la période de temps qui appartient au capitaliste, celui-ci a donc le droit d’utiliser cette force de travail comme bon lui semble. Supposons un ouvrier qui vend sa force de travail pour 8 heures. En travaillant 4 heures, il fournit une quantité de travail équivalente à la valeur de son salaire. Les 4 heures suivantes sont alors du travail qui appartient au capitaliste, mais que ce dernier n’a pas payé. Ces heures sont du surtravail et forment la plus-value.

§ Ce processus s’appelle exploitation. Soit pl la plus-value (résultant du surtravail), c le capital constant (machines et matières premières nécessaires à la production) et v le capital variable (correspondant aux salaires). Le capitaliste achète A = c + v. Il obtient une marchandise M. En consommant cette marchandise, dans le procès de production, il obtient M ’ = c + v + pl. En vendant M ’ il obtient A ’. Le cycle du capital s’écrit donc :

A – M– {production= consommation de la force de travail}– M ’ – A’

§ Le secret du capital réside ici : le travailleur ne vend pas son travail, mais sa force de travail. Ainsi “ au moment où nous sortons de cette sphère de la circulation simple […] nous voyons, à ce qu’il semble, s’opérer une certaine transformation dans la physionomie des personnages de notre drame. Notre ancien homme aux écus prend les devants et, en qualité de capitaliste, marche le premier ; le possesseur de la force de travail le suit par-derrière comme son travailleur à lui ; celui-là, le regard narquois, l’air important et affairé, celui-ci timide, hésitant, rétif, comme quelqu’un qui a porté sa propre peau au marché, et ne peut plus s’attendre qu’à une chose : à être tanné.  ””.

§ Le capital n’est pas une chose mais un rapport social qui exprime la séparation du producteur et des moyens de production. Mais ce n’est pas un simple rapport entre individus. Le travail est d’emblée social. L’échange marchand exprime la division sociale du travail. Ce rapport du capital est donc la matrice qui engendre la lutte entre deux classes fondamentales, prolétariat et bourgeoisie.

§ Le procès de production capitaliste est contradictoire. Il recèle en lui-même la possibilité formelle des crises. L’analyse des conditions de la production effective permettra de montrer comment on passe de cette possibilité formelle à la possibilité matérielle.

Lire la deuxième section : La transformation de l’argent en capital.

3.      Exploitation et émancipation

A.      La production de la plus-value absolue.

§ Le mode de production capitaliste est fondé sur la production de la plus-value. Si le cycle vital de l’échange est inversé, cela signifie que “ l’économie ” n’est pas ordonnée par la production des biens de consommation mais par l’extorsion de la plus-value en vue de l’accumulation du capital.

§ L’accumulation du capital est directement liée à l’extorsion du travail gratis. Dans un premier temps, c’est l’augmentation de la journée de travail qui est la principale méthode utilisée par le capital. L’avènement du monde industriel s’accompagne ainsi du développement effréné d’un nouvel esclavage qui condamne les ouvriers à des journées de travail interminables et met au travail de l’usine ou de la mine les femmes et les enfants dès leur plus jeune âge. “ Le capital est du travail mort qui, semblable au vampire, ne s’anime qu’en suçant le travail vivant et sa vie est d’autant plus allègre qu’il en pompe davantage.  ”

§ ”C’est ainsi la question de la durée de la journée de travail concentre l’ensemble des conflits de la société capitaliste. “ Le capitaliste soutient son droit comme acheteur quand il cherche à prolonger la journée de travail aussi longtemps que possible et d’en faire deux jours d’un. D’autre part, la nature spéciale de la marchandise vendue exige que sa consommation par l’acheteur ne soit pas illimitée, et le travailleur soutient son droit comme vendeur quand il veut restreindre la journée de travail à une durée normalement déterminée. Il y a donc ici une antinomie, droit contre droit, tous deux portant le sceau de la loi qui règle l’échange des marchandises. Entre deux droits égaux, qui décide ? La force.  ”

B.      ” La plus-value relative. Coopération et machinisme.

§ La journée de travail n’est pas illimitée et comme chaque capitaliste est soumis à la concurrence des autres capitalistes, la production de plus-value relative prend le pas sur la plus-value absolue. À l’intérieur d’une journée de travail donnée, il s’agit de diminuer le temps nécessaire à la production de l’équivalent du salaire et d’augmenter la part relative du travail gratis. Deux voies sont possibles : premièrement, la diminution de la valeur de la force de travail et, deuxièmement, l’augmentation de la productivité du travail.

§ La diminution de la valeur de la force de travail n’est possible que si la valeur des produits nécessaires à la vie baisse – la baisse des prix des produits agricoles et des produits manufacturiers de première nécessité joue un rôle décisif.

§ L’augmentation de la productivité du travail est rendue possible, d’une part, par le développement de la coopération, c’est-à-dire l’extension de la division du travail, dont Smith avait déjà vanté les pouvoirs merveilleux. D’autre part, le machinisme va jouer un rôle croissant, dans un mouvement qui révolutionne en permanence les bases mêmes du mode de production capitaliste. La lutte entre le travail et le capital devient l’antagonisme entre le travailleur et le moyen de travail, bien qu’il soit nécessaire de “ distinguer entre la machine et son emploi capitaliste  ””. Non seulement, le machinisme renverse le rapport de l’’homme à ses outils : l’’outil de serviteur de la main devient maître du corps du travailleur. Mais encore, dans le mode de production capitaliste, “ le moyen de travail devient immédiatement le concurrent du travailleur  ”” puisque “ le rendement du capital est en raison directe du nombre d’ouvriers dont la machine anéantit l’existence. ” C’est ainsi que le capital exige sans cesse toujours plus de travail vivant et, en même temps, développe la gigantesque “ armée industrielle de réserves  ” des chômeurs.

C.      Contradictions du mode de production capitaliste

§ Le capital, en tant que rapport social, est une contradiction en procès. D’un côté, il se présente comme agent fanatique de la production pour la production : toujours plus de production pour toujours plus de profit. Mais, d’un autre côté, en tendant à réduire au minimum le coût de la force de travail, il crée un marché toujours trop restreint. D’où les crises périodiques de surproduction.

§ Le travail vivant est la seule source de la plus-value, mais le mode de production capitaliste doit en permanence, par le développement du machinisme, diminuer la part du travail vivant dans la production. Ainsi la “ composition organique du capital  ”” (le rapport entre le travail mort et le travail vivant) doit augmenter, entraînant une “ baisse tendancielle du taux de profit  ” qui signe la condamnation historique du mode de production capitaliste.La contradiction entre la socialisation croissante de la production et l’appropriation privée des moyens de production conduit nécessairement, “ avec la fatalité qui préside aux métamorphoses de la nature ” à une révolution qui renversera les rapports capitalistes.

D.      L’expropriation des expropriateurs

§ La force de travail est la puissance créatrice par excellence  ; comme puissance naturelle elle est capable d’’auto-engendrement, de prolifération gratuite.

·       Dans la division du travail (sociale et technique), la force de travail est mutilée retournée contre elle-même. Le travail, tel qu’il est, est non pas inhumain (il résulte d’une histoire humaine) mais déshumanisant.

-      Il faut donc réconcilier la puissance naturelle de la force de travail et son utilisation humaine (c’est le sens du communisme).

§ Le développement du mode de production capitaliste est d’abord le processus d’expropriation du travailleur individuel. Cette expropriation s’accomplit par le jeu des lois immanentes de la production capitaliste elle-même, à travers la concentration des capitaux. Mais “ la socialisation du travail et la centralisation de ses ressorts matériels arrivent à un point où elles ne peuvent plus tenir dans leur enveloppe capitaliste.  ”

§ En utilisant la formule hégélienne de la négation de la négation¸ on arrive à cette conclusion que l’heure de “ l’expropriation des expropriateurs ”” a sonné. Cette révolution sociale rétablira “ non la propriété privée du travailleur, mais sa propriété individuelle, fondée sur les acquêts de l’ère capitaliste, sur la coopération, sur la propriété commune de tous les moyens de production, y compris le sol.  ”

Lire le chapitre X, section III, “ La journée de travail ”, et le chapitre XV, section IV, “ Machinisme et grande industrie ”. Sur le développement historique du mode de production capitaliste, toute la section VIII, “ L’accumulation primitive. ” Sur les perspectives historiques : chapitre XXII, section VIII, qui sert de conclusion.

Conclusion

Le Capital est un ouvrage inachevé. Cet inachèvement a des raisons théoriques : les difficultés que Marx rencontre quand il veut exposer le fonctionnement d’ensemble du mode de production capitaliste. Néanmoins, l’analyse du développement du machinisme ou encore celle des mécanismes de la concentration et de la centralisation du capital restent éclairantes pour notre présent. De même les développements proprement historiques de Marx ont joué un rôle important sur l’histoire moderne – par exemple chez des auteurs comme Fernand Braudel.

Mais, plus fondamentalement, c’est la portée philosophique de cette œuvre qui doit être soulignée. De l’analyse du fétichisme à la dénonciation des conditions intolérables du travail salarié moderne, c’est en réalité, par un homme des Lumières et par un défenseur du progrès, la critique la plus impitoyable de la domination de l’économie sur la vie.