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Cameron veut limiter les grèves dans le secteur public
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Un seuil de 40 % de grévistes serait imposé pour autoriser l’arrêt de travail.
David Cameron durcit le ton contre les syndicats. A moins de quatre mois des élections, le Premier ministre britannique a remis sur le devant de la scène ce week-end l’un des thèmes chers au Parti conservateur. S’il est réélu le 7 mai prochain, le leader des tories promet de limiter le droit de grève dans le secteur public. Pour qu’un arrêt de travail soit effectif, il faudrait qu’au moins 40 % du personnel syndiqué vote pour la grève. Seule la majorité simple est requise aujourd’hui, sans seuil minimum. Le secteur de la santé, celui des transports, les pompiers ou encore l’éducation seraient concernés. Le chef du gouvernement propose aussi de pouvoir mobiliser d’autres personnes afin de remplacer les grévistes, ce qui est interdit actuellement. Il faudrait aussi attendre au minimum trois mois entre chaque vote des fonctionnaires concernant une grève.
Toutes ces mesures figureront dans le programme électoral du Parti conservateur. David Cameron met en avant une promesse populaire au sein de son électorat, alors qu’une série de grèves a perturbé les services publics l’an dernier, notamment les écoles et le métro de Londres. Les fonctionnaires protestent en particulier contre le gel de leurs salaires. Selon le Parti conservateur, certaines de ces grèves n’auraient pas pu avoir lieu si la règle des 40 % avait été appliquée. Le ministre des Transports, Patrick McLoughlin, a cité en exemple un mouvement social dans les bus de la capitale, programmé pour demain, qui n’a été voté que par 16 % du personnel concerné.
Pression sur l’opposition
Pour les syndicats, il s’agit d’une atteinte au droit de grève lui-même. « Nous avons déjà l’une des législations les plus dures du monde pour les syndicats. Aucune démocratie n’a mis en place ce genre de restriction », a protesté Frances O’Grady, la secrétaire générale du Trades Union Congress (TUC), qui représente l’ensemble des syndicats britanniques, sur la BBC. « La liberté de faire grève fait partie des droits fondamentaux, qui doit être protégée », a-t-elle ajouté. Selon Dave Prentis, du syndicat Unison, la règle que David Cameron veut instaurer reviendrait dans les faits à « rendre impossible toute grève dans le secteur public ».
Le Premier ministre conservateur met ainsi la pression sur l’opposition de gauche, qu’il accuse d’être trop proche des syndicats (ceux-ci financent le Parti travailliste). Les travaillistes ont répliqué en reprochant à David Cameron de se livrer à des « manœuvres politiciennes » à la veille des élections.