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Le rapprochement entre Athènes et Moscou inquiète l’UE

Grèce international

Lien publiée le 2 avril 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde du 3 avril 2015) Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, doit se rendre en Russie mercredi 8  avril

Un "jeu" diplomatique pour obtenir une autre aide financière de ses partenaires européens, une erreur stratégique, la recherche d'une alternative ? Bruxelles hésite quant au sens à donner à des initiatives du gouvernement grec vis-à-vis de la Russie. Et l'OTAN s'interroge sur le danger d'un rapprochement qui permettrait à Moscou d'ouvrir une brèche en son sein.

L'annonce d'une visite du premier ministre Alexis Tsipras à Moscou, prévue le 8  avril, a alerté la diplomatie bruxelloise. Avait-elle un lien avec les problèmes de trésorerie de la Grèce alors que les discussions avec les créanciers internationaux du pays piétinaient ? En février, Moscou avait exclu, " à l'heure actuelle ", toute aide financière, même si des membres du gouvernement grec ne cachent pas leurs sympathies prorusses et si le ministre de la défense, Panos Kamménos (membre de la droite souverainiste), avait évoqué la possibilité d'un " plan B " en cas d'échec des discussions avec l'Union européenne (UE).

Divers responsables avaient même laissé entendre que la coalition pourrait demander un secours financier à Moscou si les Européens refusaient de lui verser le prêt attendu de 7,2  milliards d'euros restants, dans le cadre du deuxième plan d'aide internationale. Le 18  mars, avant un mini-sommet, à Bruxelles, entre M. Tsipras, la chancelière allemande, Angela Merkel, François Hollande et les présidents de l'Eurogroupe, du Conseil et de la Commission, le porte-parole du gouvernement grec a indiqué que son pays n'irait finalement pas chercher de financement à Moscou.

" Stratégie dangereuse "

Officiellement, Bruxelles minimise donc la portée du voyage de M. Tsipras, mais ne peut s'empêcher de faire le rapprochement entre cette date et les échéances de remboursement de l'Etat grec : il doit verser 450  millions d'euros au Fonds monétaire international (FMI) le 9  avril, puis trouver près de 2,5  milliards d'euros pour racheter des bons du Trésor, entre le 14 et le 17.

" La stratégie de M. Tsipras est très dangereuse et va à l'encontre des intérêts du peuple grec ", souligne Manfred Weber, chef de groupe du Parti populaire européen au Parlement de Strasbourg. " Il flirte avec la Russie et la Chine et ne cesse d'affronter les seuls partenaires qui seraient en mesure de l'aider ", souligne l'élu conservateur allemand.

Un accord avec la Russie ferait, à coup sûr, capoter les négociations entre Athènes et les Européens. Ils ont indiqué qu'ils ne verseraient pas les 7,2  milliards de prêts tant qu'Athènes n'aura pas soumis une liste de réformes substantielles. Bruxelles table toutefois encore sur un accord au sein de l'Eurogroupe, le 24  avril.

Les partenaires d'Athènes examinent avec un mélange d'inquiétude et de doute d'autres initiatives. Le ministre grec de l'énergie, Panagiotis Lafazanis, s'est rendu récemment à Moscou pour tenter d'obtenir une baisse du prix du gaz acheté à Gazprom et l'implication de son pays dans le projet du nouveau gazoduc Turkish Stream. Ce projet russe est censé remplacer South Stream, qui devait contourner l'Ukraine et a été bloqué par la Commission européenne. Bruxelles ne voit pas d'un bon œil l'approbation explicite par Athènes de ce projet, qui suscite beaucoup d'interrogations. Le tout alors que la Commission poursuit, par ailleurs, des négociations avec Moscou pour assurer l'approvisionnement durable de l'Ukraine.

La possibilité que la Grèce obtienne, comme d'autres pays (Chypre et la Hongrie), une levée de l'embargo russe sur les produits agricoles, décrété en réponse aux plans de sanctions de l'UE, est un autre motif d'énervement. L'Italie de Matteo Renzi, qui s'est rendu récemment à Moscou, ou la Hongrie de Viktor Orban, qui a reçu M. Poutine, ne cachent pas, tout comme M.  Tsipras, leurs réticences quant à un maintien des sanctions contre la Russie. D'autres, en revanche, veulent fermement les prolonger, en juin prochain. Et ils entendent s'assurer, avant de lui donner de l'argent, que M. Tsipras n'est pas un cheval de Troie que Moscou utiliserait à sa guise.