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    Croissance: le coup d’arrêt aux USA et au Royaume Uni

    économie international USA

    Lien publiée le 30 avril 2015

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

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    WASHINGTON (Reuters) - La croissance de l'économie américaine a subi au premier trimestre un coup de frein plus brutal qu'attendu, la rigueur de l'hiver ayant pesé sur la consommation et la chute des prix de l'énergie sur l'investissement, mais plusieurs signes montrent que la tendance s'améliore déjà.

    Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a augmenté de 0,2% seulement en rythme annualisé selon la première estimation publiée mercredi par le département du Commerce, après une hausse de 2,2% sur les trois derniers mois de l'an dernier. Il s'agit du chiffre le plus faible enregistré depuis un an.

    Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 1,0%, toujours en rythme annualisé.

    La vigueur du dollar et un mouvement de grève (désormais résolu) dans les ports de la côte Ouest ont aussi pesé sur l'activité économique en janvier-mars, explique le département du Commerce, sans quantifier l'impact de ces différents facteurs sur la croissance globale.

    Ces chiffres tendent à réduire la probabilité de voir la Réserve fédérale entamer dès le mois de juin le relèvement de ses taux d'intérêt.

    "Le coup d'arrêt à la croissance économique américaine en début d'année exclut toute hausse imminente des taux d'intérêt de la Fed", dit ainsi Chris Williamson, chef économiste de Markit à Londres.

    Le dollar est tombé à son plus bas niveau depuis huit semaines face à un panier de devises de référence après les chiffres du PIB et l'euro remontait à plus de 1,1050 dollar, tandis que le rendement des obligations américaines était orienté à la hausse.

    La Fed doit publier un communiqué de politique monétaire à 20h00 à l'issue de deux jours de débats. La majorité des économistes s'attendent désormais à ce que la banque centrale attende septembre pour relever ses taux, alors qu'en début d'année, ils tablaient sur une hausse dès juin.

    E DOLLAR CONTINUERA DE PESER

    Le ralentissement marqué de la croissance sur janvier-mars ne doit pas forcément être interprété comme le reflet d'une dégradation marquée et durable de la santé de la première économie mondiale, tant ont joué sur janvier-mars des facteurs ponctuels, comme la météo et le conflit social dans les ports.

    Plusieurs indicateurs récents sur la construction de logements, l'activité manufacturière, les ventes au détail et l'investissement des entreprises suggèrent que les Etats-Unis sont déjà en train de sortir de leur passage à vide, même si le rebond ne sera probablement aussi spectaculaire que celui observé l'an dernier après un hiver déjà inhabituellement froid.

    Les économistes estiment que cette année, la météo a amputé la croissance d'un demi-point de pourcentage sur janvier-mars et le conflit dans les ports de 0,3 point supplémentaire.

    La consommation des ménages, qui représente plus de deux tiers de l'activité économique totale aux Etats-Unis, a vu sa croissance ralentir à 1,9%, le plus mauvais chiffre depuis un an, après un bond de 4,4% au quatrième trimestre de l'an dernier.

    Ce coup de frein à la consommation s'est accompagné d'une nette augmentation de l'épargne des ménages, à 727,8 milliards de dollars contre 603,4 milliards au trimestre précédent.

    Les dépenses d'infrastructures non-résidentielles, qui incluent l'exploration pétrolière et les installations d'extraction d'hydrocarbures, ont chuté de 23,1%, leur plus forte baisse en quatre ans.

    Conséquence de l'appréciation du dollar et de la grève des ports, le commerce extérieur a amputé la croissance du PIB de 1,25 point de pourcentage sur le trimestre.  

    Le billet vert devrait rester un frein jusqu'à la fin de l'année, amputant la croissance américaine 2015 de 0,6 point selon les estimations des économistes.

    A l'opposé, un mouvement inattendu de reconstitution des stocks des entreprises a apporté une contribution positive de 0,74 point à la croissance.

    Les stocks ont augmenté de 110,3 milliards de dollars, après une hausse de 80,0 milliards au trimestre précédent. Mais ils pourraient peser sur la croissance du deuxième trimestre.

    (Marc Angrand pour le service français, édité par Patrick Vignal)

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    (Le Monde) 2015 n’échappera donc pas à la règle. Comme durant ces cinq dernières années, l’économie américaine a calé au premier trimestre. Entre janvier et mars, le Produit intérieur brut (PIB) a enregistré une croissance quasi-nulle de 0,2 %, selon la première estimation publiée mercredi 29 avril par le département du commerce. Un chiffre qui tranche nettement avec les trimestres précédents : la croissance avait progressé en rythme annuel de 2,2 % au quatrième trimestre 2014 et de 5 % au troisième.

    La mauvaise performance du premier trimestre est décevante par rapport aux anticipations des économistes qui prévoyaient une progression de 1 %, mais elle n’est pas réellement surprenante. « La croissance des premiers trimestres depuis 2010 est en moyenne de 0,6 %, alors que sur le reste de l’année, elle s’établit à 2,9 % », note Alec Phillips de Goldman Sachs.

    • Les raisons du ralentissement

    Même si le 0,2 % enregistré cette année reste bien meilleur que les -2,1 % du premier trimestre 2014, le coup de frein est tout de même marqué. Les raisons du ralentissement ne manquent pas. L’hiver dans le nord-est du pays et le Midwest a été une nouvelle fois particulièrement rigoureux. La grève des dockers dans les ports de la côte ouest a également pénalisé l’économie, sans compter la hausse du dollar qui plombe les exportations.

    Mais le ralentissement va au-delà. La consommation, qui représente 70 % de l’activité économique aux États-Unis a, elle aussi, nettement ralenti avec une progression de 1,9 %. Au quatrième trimestre, la hausse était de 4,4 %.

    Fin 2014, les ménages avaient profité des bons chiffres de l’emploi et de la baisse des prix de l’essence pour dépenser. Mais aujourd’hui, le contexte a évolué : les chiffres de l’emploi du début de l’année ont déçu, notamment en mars et les prix de l’énergie ont un peu remonté. Ce changement d’ambiance se retrouve dans le moral des ménages qui a sensiblement baissé en avril, comme l’indiquent les chiffres publiés mardi 28 avril par le Conference board. La part des consommateurs qui estiment que les conditions économiques sont actuellement bonnes a baissé à 26,5 % contre 26,7 % en mars. Quant à l’optimisme sur le marché du travail, lui aussi recul de 21 % à 19 %.

    • Les investissements des entreprises en baisse

    Autre moteur de l’économie, les investissements des entreprises, a aussi calé. Les dépenses en logiciels, recherche et développement, équipements et structures a chuté de 3,4 %. Un effondrement par rapport au + 4,7 % enregistrés lors du trimestre précédent. L’investissement dans les structures non résidentielles, comme l’immobilier de bureau ou les usines chute de 23,1 %. Du jamais vu depuis quatre ans. Le secteur pétrolier est particulièrement touché : avec la chute des cours du pétrole, les entreprises ont réduit de 48,7 % leurs investissements en structures.

    • Les effets de la hausse du dollar

    Les effets de la hausse du dollar commencent également à s’amplifier. La perte de compétitivité des produits américains en Europe et en Asie s’est traduite par une baisse des exportations de 7,2 %, alors que celles-ci progressaient encore de 4,2 % au quatrième trimestre 2014.

    Parallèlement, les importations reculent également (-1,8 %), illustrant le fait que l’économie américaine a connu un réel fléchissement entre janvier et mars. Le creusement du déficit commercial a ainsi coûté 1,25 point de croissance aux États-Unis. Ce coup de mou passager se retrouve dans les ventes finales, qui ont chuté de 0,5 %.

    Le tableau général est sauvé par les stocks des entreprises, dont la progression a contribué positivement au PIB à hauteur de 0,74 %. Sans cela, l’économie américaine aurait reculé de 0,5 %.

    Ce contexte de ralentissement a bien entendu pesé sur l’inflation, qui s’est encore un peu plus éloignée de l’objectif de 2 % que s’est fixé la réserve fédérale (Fed, banque centrale) avec un chiffre de 0,9 % sur les trois premiers mois de l’année. Autant dire que ceux qui croyaient encore à une hausse des taux dès le mois de juin peuvent oublier cette perspective.

    La Fed, qui s’est réunie hier et aujourd’hui, doit communiquer en milieu de journée aux États-Unis pour donner son sentiment sur la marche de l’économie américaine dans la perspective d’un durcissement de sa politique monétaire.

    Après ce mauvais premier trimestre, même si un rebond est attendu dès le deuxième, il faudra certainement attendre septembre au mieux pour assister à une hausse des taux.

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    (Le Monde) L’économie du Royaume-Uni, la plus dynamique des pays du G8 en 2014, a connu un ralentissement surprise au premier trimestre. Le produit intérieur brut (PIB) n’a progressé que de 0,3 %, selon les données du Bureau national des statistiques, publiées mardi 28 avril. C’est moitié moins qu’au trimestre précédent et c’est aussi la plus faible performance depuis la fin de 2012. La croissance sur douze mois (d’avril 2014 à mars 2015) s’élève néanmoins à 2,4 %.

    A neuf jours des élections législatives du 7 mai, il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour le premier ministre, David Cameron. « Le pays a peut-être connu un taux de croissance inférieur à celui de la zone euro, pour lequel nous prévoyons + 0,4 % », souligne Elizabeth Martins, économiste à HSBC.

    « Nous sommes à un moment critique, reconnaît George Osborne, le chancelier de l’Echiquier. Nous devons nous rappeler que nous ne pouvons pas considérer la croissance comme une évidence. » Sous-entendu : il serait dangereux de confier les clés aux travaillistes alors que la reprise demeure fragile. Le Labour réplique, lui, que « l’économie n’est pas encore réparée ».

    Baisse de l’activité dans le BTP

    Le ralentissement de la croissance outre-Manche est avant tout à mettre au compte de la morosité du secteur de la construction (– 1,6 % au premier trimestre). L’agriculture et la production industrielle sont aussi en repli, mais plus modestement, respectivement de – 0,2 % et de – 0,1 %. Quant au secteur des services, qui représente la grande majorité de l’économie, il est désormais un peu moins dynamique avec une progression de 0,5 %, contre 0,9 % au trimestre précédent.

    Les chiffres des exportations ne sont pas encore disponibles, mais de nombreux économistes estiment que le renchérissement de la livre sterling face à l’euro a dû avoir un impact négatif.

    Depuis le début 2014, la croissance du pays s’est avérée un peu moins dynamique à chaque trimestre : + 0,9 % au premier trimestre de 2014, puis + 0,8 %, + 0,6 %, + 0,6 % et désormais + 0,3 %.

    La confiance des ménages reste élevée

    Il faut néanmoins prendre ces nouvelles statistiques avec prudence. Il ne s’agit que de la première estimation du PIB, réalisée avec un peu moins de la moitié des données utilisées pour le calcul final. De plus, les chiffres de la construction sont particulièrement volatils.

    D’ailleurs, aucun économiste ne s’alarme. « Nous prévoyons + 2,4 % de croissance pour 2015. Ce sera en baisse par rapport aux 2,8 % de 2014, mais cela reste à un niveau historiquement élevé », estime Alicia Higson, économiste au Centre for Economics and Business Research. Elle souligne que la confiance des ménages reste élevée et que la consommation devrait continuer à soutenir l’économie.

    En revanche, les interrogations s’accumulent pour le moyen terme. Au moment de la crise de 2008 et de 2009, un consensus avait émergé : il fallait « rééquilibrer » l’économie britannique, trop dépendante de la consommation et de la finance, tandis que les investissements manquaient dans le tissu industriel, pour relancer les exportations et améliorer la productivité des entreprises.

    Politique monétaire accomodante

    Pourtant, la reprise est finalement venue de la vieille recette traditionnelle : la hausse de la consommation, aidée par la politique monétaire très accommodante de la banque d’Angleterre. L’immobilier, autre démon du pays, a joué un rôle clé, relancé avec des aides financées par l’Etat.

    Dans le même temps, les exportations n’ont pas décollé. Le secteur industriel reste moins important qu’à son pic de 2008. Le « rééquilibrage » économique n’a pas eu lieu.

    Enfin, la productivité des travailleurs britanniques, qui s’est nettement détériorée depuis le début de la crise, inquiète beaucoup d’économistes. L’explication est simple : le marché du travail s’est montré très flexible, et beaucoup de Britanniques ont retrouvé une occupation depuis deux ans mais avec un emploi précaire et souvent mal payé. Cela a évité le chômage de masse. Mais beaucoup d’emplois se sont avérés peu productifs. A terme, cela pourrait constituer un frein à la croissance.