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Etats-Unis: Bernie Sanders, candidat anti-milliardaires
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http://www.anti-k.org/2015/04/30/etats-unis-bernie-sanders-candidat-anti-milliardaires/
Le sénateur américain Bernie Sanders a lancé jeudi 30 avril une campagne à gauche toute pour l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2016, en dénonçant un système économique « immoral » et trop favorable aux milliardaires. Durée: 00:47
Etats-Unis: Bernie Sanders, candidat anti... par 20Minutes
Le sénateur américain Bernie Sanders a lancé jeudi une campagne à gauche toute pour l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2016, en dénonçant un système économique « immoral » et trop favorable aux « millionnaires et milliardaires ».
Bernie Sanders, 73 ans, se décrit comme un socialiste, et il est le premier candidat à défier officiellement l’archi-favorite Hillary Clinton aux primaires démocrates de 2016.
« 99% de tous les revenus générés dans ce pays vont aux 1% les plus riches », a lancé Bernie Sanders lors d’une courte conférence de presse à l’extérieur du Capitole, à Washington.
Un événement modeste, annoncé la veille et sans fanfare, à l’image de cet iconoclaste qui a bâti sa carrière politique en dénonçant la démesure des dépenses électorales.
« Comment est-il possible que les 1% les plus riches détiennent presque autant de richesses que les 90% les moins riches? », s’est demandé Bernie Sanders.
« Ce type d’économie est non seulement immoral, non seulement mauvais, il est insoutenable », a déclaré le sénateur, qui n’est pas membre du parti démocrate mais siège avec le groupe démocrate du Sénat en tant qu’indépendant, l’un des deux seuls du Congrès avec le sénateur du Maine Angus King.
« Nous ne pouvons continuer à avoir un pays qui a à la fois le plus haut taux de pauvreté chez les enfants parmi tous les grands pays de la Terre, et une prolifération de millionnaires et milliardaires », a-t-il ajouté.
Son entrée dans la course ne menace pas le statut de favorite d’Hillary Clinton, mais pourrait forcer la démocrate à clarifier ses positions sur des sujets importants pour la gauche du parti.
Bernie Sanders a ainsi rappelé son opposition absolue à la conclusion de nouveaux traités de libre-échange, alors qu’Hillary Clinton y semble plutôt favorable.
Ancien maire de la plus grande ville du Vermont, dans le nord-est du pays, Burlington, il a été élu en 1990 à la Chambre des représentants comme indépendant, puis en 2006 au Sénat, où il a été réélu en 2012 avec 71% des voix.
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(Le Monde) Bernie Sanders, le gauchiste de la course à l’investiture démocrate
Une femme était attendue par l’aile gauche du Parti démocrate pour porter le fer contre Wall Street et l’influence des grands groupes sur la politique des Etats-Unis à l’occasion de la campagne présidentielle de 2016. Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, refusant obstinément de se lancer dans la mêlée, c’est son collègue indépendant Bernie Sanders qui disputera à une autre ancienne sénatrice de l’Etat de New York, Hillary Clinton, première candidate déclarée, l’investiture démocrate.
Elu du Vermont, un autre Etat « bleu », la couleur des bastions démocrates du nord-est des Etats-Unis, le junior senator a pour l’instant une chance infinitésimale de l’emporter face à la puissance de feu de l’ancienne secrétaire d’Etat, qui le devance pour l’instant d’une cinquantaine de points dans les enquêtes d’opinion. Barack Obama avait d’ailleurs amicalement plaisanté sur la perspective de sa candidature lors du dîner des correspondants de la Maison Blanche, le 25 avril.
Compagnon de route du mouvement hippie
Peu importe sans doute à Bernie Sanders, tant sa carrière politique défie les lois du genre. Né en 1941 dans une famille juive de cols-bleus de Brooklyn émigrée de Pologne, c’est à l’université de Chicago qu’il embrasse le gauchisme alors en vogue et milite contre la guerre du Vietnam. Compagnon de route du mouvement hippie qui esquisse un retour à la nature dans l’Etat rural du Vermont, selon le National Journal, il y exerce divers métiers et essuie consciencieusement les défaites sous les couleurs du Liberty Union Party, une formation confidentielle née en partie du courant pacifiste et revendiquant un socialisme non violent.
La vie de Bernie Sanders bascule en 1981 lors de l’élection municipale de Burlington, petite ville universitaire et artistique, où son profil singulier n’effraie pas. Il l’emporte avec dix voix d’écart face à un sortant convaincu d’avoir course gagnée, et enchaîne les mandats jusqu’en 1987. Trois ans plus tard, il remporte comme indépendant l’unique siège de représentant du Vermont à la faveur de la guérilla conduite par la National Rifle Association, le lobby des « guns », contre son adversaire républicain opposé aux armes semi-automatiques.
Popularité dans la gauche du Parti démocrate
Troisième socialiste de l’histoire élu à la Chambre, il y défend une remise à plat fiscale, une réforme de la santé et une baisse des budgets de la défense. Au nom de ses convictions pacifistes, il est aussi l’un des rares élus à s’opposer à la guerre contre l’Irak en 1991. Des convictions appréciées dans le Vermont, où il est confortablement réélu pendant quinze ans. En 2006, il se porte candidat à un siège de sénateur devenu vacant, son titulaire, ancien républicain devenu indépendant ayant décidé de ne pas se représenter. En l’absence de candidat solide venu du Grand Old Party, il l’emporte très largement.
Au Sénat, Bernie Sanders connaît son heure de gloire lorsqu’il se lance dans un marathon oratoire passionné, en décembre 2010, pour s’opposer à la reconduction des exemptions fiscales en faveur des plus favorisés, héritées de la présidence de George W. Bush. Son discours est édité et il parcourt les plateaux de télévision. Un an plus tard, il apporte logiquement son soutien au mouvement Occupy Wall Street.
C’est cette trajectoire et sa popularité dans la gauche du Parti démocrate qui le propulsent aujourd’hui à la candidature à l’investiture, comme avant lui le représentant pacifiste Dennis Kucinich, en 2008, ou l’ancien gouverneur de son Etat d’élection, Howard Dean, qui avait lui aussi fait campagne à gauche en 2004. L’un et l’autre sans le moindre succès.
Gilles Paris (Washington, correspondant)