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Maroc: Luttes à Ouarzazate

international Maroc

Lien publiée le 1 juin 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Rapport transmis par un camarade marocain

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La ville d’Ouarzazate est située au Sud-Est du Maroc, au-delà du col du Tichka dans le Haut-Atlas. De nombreuses mines –Imini ; Bouazar ; Imider…- parsèment la région. Mais sa principale activité est le tourisme. Sa capacité hôtelière dépasse les 6 000 lits...

Depuis 1979 date de la création de la Confédération Démocratique du Travail (CDT) initiée au départ par les enseignants, la CDT compte aujourd'hui 36 sections sur la ville : secteurs publics, hôtellerie, sous-traitante, mines...etc.

Depuis des années, Les militants d’Ouarzazate (syndicalistes et politiciens) mènent une lutte acharnée contre la répression du pouvoir et les conditions d’exploitation imposés par les patronats et grandes sociétés:

Les mineurs de Bouazare - mine de Bouazare appartient à la société MANAGEM filiale de SNI, qui fait parti du Holding de la famille royale, près de la ville de Ouarzazate - mènent une lutte tenace. Ils ont été attaqués et tabassés par la gendarmerie royale et les Forces auxiliaires en appliquant les directives du gouverneur de la province d’Ouarzazate. La gendarmerie a sauvagement attaqué les mineurs qui faisaient un sit-in pacifique devant l'administration de la mine, faisant plusieurs blessés graves, et arrêtant les élus syndicaux. Et ceci pour la simple raison que les mineurs ont adhéré à l’union local de la CDT de Ouarzazate (Confédération Démocratique du Travail), qu’ils ont réclamé leurs droits bafoués par l’État et la société MANAGEM surtout en ce qui concerne l’application du code de travail : Licenciement abusif de 85 mineurs , on ne respecte ni les droits syndicaux ni la dignité des ouvriers, on ne paye pas les caisses sociales (CNSS, AMO),pour d’autres on déclare douze ou huit jours quand l’ouvrier en travaille vingt-six. On casse les contrats durables (contrats de trois mois en toute illégalité), Pas de congé, Pas de retraite, Pas de carte de travail, Pas d’ancienneté, On ne remplace pas les filtres protégeant de la poussière mortifère, On vire les malades dès qu’ils dépassent le stade 2 de la silicose, Conditions de travailles très pénibles (1O morts par accident de travail dans la mine entre 2011 et 2012. Au moins trois sont morts en 2013, dont deux, le 18 novembre 2013- jour férié- !)…etc. Personne n’en fait rien! Bien sur il s’agit de la société MANAJEM qui est au dessus de la loi et des institutions et qui fait peur à tous… !

De même dans les Hôtels classés à Ouarzazate Le code du travail n’est pas du tout appliqué :

Les caisses sociales (CNSS-AMO-CIMR…) ne sont pas payés.

Les salaires ne sont pas payés périodiquement.

Attaque massif des droits syndicaux.

Licenciement abusif d’environ 300 ouvriers syndicaux.

Poursuites judiciaire des syndicalistes pour motif d’accusation entre autres l’entrave au libre exercice du travail. Et ce, sur la base de l’article 288 du code pénal.

L’interdiction abusive de manifester ou faire grève à Ouarzazate.

Les jugements en faveurs des employés ne sont pas du tout exécutés…

Les responsables syndicaux subissent continuellement des menaces…

En plus de leurs enfreints des lois, ces sociétés hôtelières classés avaient toujours le privilège de ne rien payer à l’état :

22 établissements hôteliers à Ouarzazate sont excessivement et abusivement endettés envers la CNSS (Caisse Nationale de la Sécurité Sociale) et les impôts.

La dette vis-à-vis de la CNSS a atteint au 11/03/2013 la somme de plus de quatre milliards de centimes!

La dette vis-à-vis les impôts au 11/03/2013 est de l’ordre de presque de deux milliards de centimes!

Ces créances ne tiennent pas compte des crédits vis-à-vis du CIH (crédit Immobilier et Hôtelier) et des autres organismes de crédit de l’état !

Les institutions concernés et compétentes de l’état ne les ont pas poursuivies. Ils sont Bien entendu- comme MANAGEM- au dessus des lois !

Les attaques sauvages de la gendarmerie et de la police contre les mineurs, les ouvriers et leurs leaders syndicaux de la CDT à Ouarzazate (Confédération démocratique du Travail) qui les soutiennent ont entrainé des dizaines de blessés, des poursuites judiciaires, des arrestations…

Les poursuites et arrestations se multiplient et prennent un tournant grave avec le complot mafieux tourné contre le secrétaire général adjoint de la CDT de Ouarzazate, le camarade Hamid Majdi, par ailleurs élu municipal de la ville, membre du PSU (parti socialiste unifié) et de l’AMDH (Association Marocaine des Droits Humains), arrêté à Marrakech le 16 novembre 2012 pour officiellement « possession et trafic de drogue, Haschichs et cocaïnes » ! Depuis - et grâce au soutient local, national et international - il a été relâché sous caution dimanche 18 novembre 2012, saisissant sa voiture et son passeport avant son passage devant les tribunaux.

Les militantes et militants ont été aussi poursuivie Le 27 /5/2013 de dix plaintes dont neuf déposée par le Pacha de la ville (agent d’autorité local) sous couvert du gouverneur d’Ouarzazate et la dixième par le patronat !
Les plaintes ont inclus tout ce qui vient à l'esprit face à un activiste politique, syndicaliste et militants des droits de l'homme : de l’organisation d’une manifestation non déclarée jusqu’à l’incitation des forces publique à la rébellion passant par l’attroupement sans oublier la tenue des propos diffamatoires et injurieux à des autorités. 

Pour les militantes et militants aussi pour leurs familles, la situation à Ouarzazate est devenue très dure. Le pouvoir ne veut plus d’eux dans cette ville. Les menaces qu’il subisse et que subisse sa petite famille s’accentuent de plus en plus : Les attaques, les menaces, les poursuites, les jugements, les surveillances des agents des services secrets devant la maison, le local et partout ou ils s’en vont…etc. Ce qui a rendu vraiment une vie normale très difficile est même impossible pour. C’est pourquoi, Hamid Majdi était obligé - et c’était très difficile- de s’exiler d’Ouarzazate à la ville de Kelaa des Sraghnas la mi-juin 2013.

Dans un dossier préfabriqué, le tribunal de recours a prononcé, le 06 mai 2014 son verdict contre les camarades du syndicat CDT et du parti PSU comme

Suite:
- Annulation du verdict du tribunal de première instance qui a innocenté les militants…
- condamne les militants de la CDT OUARZAZATE de 6 mois à 1 an de prison avec amendes:

- 1 an de prison ferme et une amende pour Hamid Majdi, Secrétaire général du parti PSU à Kelaa des Sraghnas et Ex secrétaire adjoint du syndicat CDT à Ouarzazate…

- 6 mois de prison ferme et une amende pour le secrétaire général de la CDT et du parti PSU à Ouarzazate Mr Oubouhou Omar… 
- 6 mois de prison ferme et une amende pour le trésorier du syndicat Mr Bouslham Nasri avec d’autres militants…

Après avoir été jugé le 6 mai 2014, par le tribunal 2eme instance de Ouarzazate d’une année de prison ferme et une amende de 500 dirhams, le Secrétaire général du parti PSU à Kelaa des Sraghnas et Ex secrétaire adjoint du syndicat CDT à Ouarzazate…Les camarades sont de nouveau convoqué - dans un autre nouveau procès syndical - à comparaitre devant le tribunal de 1er instance de Ouarzazate le 22 mai 2014, à neuf heure du matin pour -entre autre- « entrave à la liberté de travail, insultes non publiques...), suivant les articles du code pénal 288, 400 et 401… ! Le verdict sera prononcé le 26 juin 2014.

Les militants Omar Oubouhou , Hamid Majdi et Hassan Akrkabe avait été aussi condamné auparavant (16 décembre 2010) avec ses camarades à trois mois de prison avec sursis pour “diffamation, insulte et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions”, suite à une plainte déposée par le gouverneur de la province d’Ouarzazate.

Les militantes et militants d’Ouarzazate sont connus pour leur intégrité et leur combativité pour les droits sociaux, humains et politique. Ils ont dévoilé plusieurs dossiers de corruption au sein du conseil municipal à Ouarzazate, de la province d’Ouarzazate et ils ont pris la défense des mineurs et des employés des Hôtels classés et d’autres institutions en lutte pour le respect du code du travail. C’est pour cela qu’on essaye de les piéger et de les faire taire …

Oui, Patronat et les autorités locales les assiègent et ils ne cessent d’utiliser tous les moyens sordides… Mais malgré tout ils n’ont jamais réussi à leur faire changer leurs positions et leurs convictions pour un Maroc libre et démocratique et pour un monde nouveau et meilleur…

Le grand problème c’est l'isolement, l'enclavement, et la censure qui rendent très difficile la diffusion des nouvelles de la situation et de leurs luttes. 

Nous comptons sur toutes les militantes et tous les militants, les organisations politiques démocratiques, les syndicats, les organisations de droits humains…nationaux et internationaux, pour les soutenir et :

  • Dénoncer les complots contre les militantes et militants du syndicat CDT à Ouarzazate et contre la classe ouvrière et la population à Ouarzazate.

  • Demander une enquête afin d’identifier les responsables du complot criminel contre Hamid Majdi et les poursuivre.

  • Arrêter les menaces et les poursuites contre les militants syndicaux et politiques d’Ouarzazate.

  • Appliquer la loi en vigueur concernant les droits élémentaires des ouvriers (sécurité sociale, salaire, heure du travail, retraite, congés, etc..).

  • Respecter les droits syndicaux et les droits politiques de tous les citoyens.

  • Exécuter les jugements qui sont en faveurs des employés.

  • Respecter le droit à la dignité, la liberté et à la justice sociale.

  • Enquêter sur cette grande répression qui a touché militantes et militants à Ouarzazate surtout à partir du début de l’année 2011…

  • Inciter les médias internationaux à enquêter, à diffuser et à divulguer ces actes graves portant atteinte aux droits humains fondamentaux …

  • Casser l’isolement et la marginalisation de la région d’Ouarzazate.

  • Faire bénéficier la région des retombées de la richesse naturelle des mines, notamment celles du cobalt, d’argent, d’or…etc., exploitées par la société « MANAJEM » dirigée par le Holding de la famille royale…

  • Respecter le droit à la dignité, la liberté et à la justice sociale

Fraternellement

(Comité National de Soutiens des Syndicalistes, de la Population et des Mouvements sociaux d’OUARZAZATE)