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L'Espagne en crise franchit la barre historique des 5 millions de chômeurs

Espagne

Lien publiée le 27 janvier 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.lesechos.fr/economie-politique/infos-generales/monde/afp_00419674-l-espagne-en-crise-franchit-la-barre-historique-des-5-millions-de-chomeurs-280995.php

Le nombre de chômeurs en Espagne dépasse désormais la barre historique des 5 millions, atteignant le taux de 22,85%, un record en près de 17 ans, alors que le pays, au bord de la récession, multiplie les mesures de rigueur pour assainir ses comptes.

La progression est particulièrement dramatique chez les moins de 25 ans, dont plus d'un sur deux (51,4%) est sans travail, et l'Espagne compte désormais 1,575 million de foyers avec tous ses membres au chômage.

Sur les trois derniers mois de 2011, ce sont près de 300.000 personnes qui ont rejoint les rangs des sans-emploi, qui sont désormais 5.273.600.

La situation s'aggrave: au troisième trimestre, le nombre de nouveaux chômeurs était inférieur de moitié (148.000), et au deuxième le chômage avait même légèrement reculé.

Cette fois, le taux est le plus élevé depuis le 1er trimestre 1995. Entre-temps, l'Espagne a vécu son miracle économique grâce au boom de la construction, avant de retomber de manière abrupte avec l'éclatement de la bulle en 2008, au moment-même où éclatait la crise mondiale.

En seulement quatre ans, le pays a multiplié par trois son taux de chômage, depuis son plancher historique de 7,95% en 2007.

"Cela est lié à la contraction de l'économie qui est de train de se produire", explique Javier Velazquez, professeur à l'université Complutense de Madrid.

C'est aussi "la conséquence de toutes les mesures de rééquilibrage budgétaire (appliquées) de manière aussi rapide: évidemment cela génère une contraction de la demande et au final une hausse du chômage", souligne-t-il.

La plupart des 17 régions espagnoles, très endettées depuis l'éclatement de la bulle immobilière, ont lancé ces derniers mois de vastes plans de rigueur pour assainir leurs finances.

La Catalogne, par exemple, a amputé de 10%, soit un milliard d'euros, son budget de la santé, pendant que les régions de Madrid et Valence menaient des coupes dans l'éducation, ce qui a suscité une grogne sociale qui ne cesse de s'amplifier.

Et le gouvernement central, dirigé depuis peu par le conservateur Mariano Rajoy, a lui aussi mis le cap sur l'austérité: il ne veut désormais remplacer aucun départ de fonctionnaire et seul un sur dix dans la santé et l'éducation.

Il a déjà annoncé des coupes budgétaires de 8,9 milliards d'euros et des hausses d'impôts pour 6,3 milliards.

Mais, s'il veut parvenir comme il l'a promis à un déficit public de 4,4% du PIB en 2012, après environ 8% en 2011, ce sont plus de 40 milliards d'euros qu'il devra économiser, dans un contexte de récession, la Banque d'Espagne tablant sur une chute du PIB de 1,5% cette année.

Le Conseil des ministres doit d'ailleurs approuver vendredi son projet de loi de stabilité budgétaire, qui limite le déficit et l'endettement de l'ensemble des administrations du pays.

Tout en saluant ces efforts de discipline du nouveau gouvernement, la Banque d'Espagne, l'Union européenne et le FMI se sont inquiétés ces derniers jours du chômage galopant et ont pressé l'Espagne de réformer au plus vite son marché du travail, jugé trop rigide.

Une loi en ce sens doit être adoptée prochainement.

"La première mesure à prendre est de réduire les coûts du travail, qui sont excessifs, en limitant les indemnités de licenciement, et la deuxième est de se débarrasser des contrats temporaires pour établir un seul contrat à durée indéterminée", estime Javier Diaz-Gimenez, économiste à l'IESE Business School de Madrid.

"La situation est presque insoutenable", reconnaît Javier Velazquez, soulignant que le pays "dépense actuellement entre 3 et 4% de son PIB" pour indemniser et encadrer ses chômeurs.

Mais selon lui "c'est une erreur" d'essayer de répéter le miracle économique des années 1990 en baissant uniquement les coûts salariaux: "c'était un modèle de croissance erroné, car la croissance ne doit pas seulement se fonder sur la hausse de l'emploi mais doit s'accompagner aussi de plus de productivité"