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A propos de la Grèce. L’Huma, mieux que la Pravda

Grèce international

Lien publiée le 14 juillet 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.revolutionpermanente.fr/A-propos-de-la-Grece-L-Huma-mieux-que-la-Pravda

Romain Lamel

Le parti de Pierre Laurent, avant-garde éclairée de la falsification stalinienne il y a quelques décennies, renoue avec ses vieux démons à la faveur de la crise grecque : repeindre la réalité en rouge pour qu’elle corresponde mieux à leur réalité.

Comment analyser la capitulation de Syriza lorsqu’on est lui lié politiquement à travers le Parti de la Gauche Européenne (PGE) ou à travers le groupe de la Gauche Unitaire Européenne (GUE) au Parlement de Strasbourg ? Deux stratégies divergent au sein du Front de Gauche. D’un côté, Jean-Luc Mélenchon vilipende le gouvernement allemand pour mieux épargner Alexis Tsípras : « notre soutien à monsieur Tsipras reste entier même si nous sommes critiques quant à l’accord qui lui a été imposé ». L’ancien candidat à l’élection présidentielle a au moins le mérite de reconnaître le jour « très triste » que constitue la signature de l’accord de l’Eurogroupe du 12 juillet. De l’autre, le PCF a choisi de falsifier l’histoire, de repeindre la réalité en rouge pour qu’elle corresponde mieux à sa réalité.

Ainsi, vendredi 10 juillet, alors qu’Alexis Tsipras venait déjà de renoncer à faire appliquer la conviction des Grecs exprimée par référendum cinq jours auparavant, l’Humanité titrait « Les nouvelles propositions de Tsipras font souffler un vent d’espoir sur la Grèce ». La Pravda des années 50 n’aurait peut-être pas osé publier un article dont l’intitulé était aussi éloigné de la réalité des Grecs. Pour ce qui est de la réalité de ces « nouvelles propositions », elles déclenchaient, dès vendredi soir, une mobilisation massive du KKE, d’Antarsya, de la gauche de Syriza et d’autres groupes de l’extrême-gauche grecque.

Pierre Laurent vient de franchir un nouveau cap dans la falsification de l’histoire. Aujourd’hui, la Grèce vient d’accepter 50 milliards de privatisation dont celle de la compagnie d’électricité, une réforme de la TVA, des retraites et du marché du travail dans un sens toujours plus néolibéral. Le communiqué du secrétaire national du PCF va encore plus loin dans le truquage de la réalité. Ainsi, la reddition de Tsipras devient sous la plume de Pierre Laurent « le courage du Premier Ministre Grec ». « Le gouvernement grec a fait un choix responsable, poursuit Laurent, (…) Alexis Tsipras a confirmé son intention de faire porter les efforts sur les Grecs les plus riches et de protéger les classes populaires ». Les classes populaires grecques qui devront payer plus cher leurs dépenses quotidiennes, verront de nouvelles coupes dans leurs retraites, vont devoir travailler le dimanche, vont subir une dégradation de leur accès à l’électricité si cet énième mémorandum est ratifié, apprécieront le « courage », la « responsabilité » et la « protection » de M. Tsípras.

Comment faire confiance au PCF en France ? Lorsque les militants du PCF luttent à juste titre contre la privatisation d’EDF, la TVA sociale et la loi Macron dans l’Hexagone, est-ce que cela signifie que leurs dirigeants seraient susceptibles d’appliquer les mêmes mesures que celles préconisées par Tsipras s’ils parvenaient au pouvoir ? Il est vrai que sous Mitterrand, dans les années 1980, puis sous Jospin, entre 1997 et 2002, le PCF n’avait pas lésiné sur l’austérité et les privatisations…