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Bernie Sanders crée la surprise chez les démocrates

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Lien publiée le 21 août 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Le sénateur du Vermont soulève l'enthousiasme en défendant un programme très à " gauche "

Vingt-sept mille personnes à Portland (Oregon) ; autant à Los Angeles (Californie) ; quinze mille à Seattle (Washington) ; onze mille à Phœnix (Arizona) ; dix mille à Madison (Wisconsin… A la surprise générale, Bernie Sanders, 73  ans, déplace les foules. Un public qui applaudit à tout rompre quand le sénateur indépendant du Vermont, candidat à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine de 2016, plaide avec fougue pour un salaire horaire minimum de 15  dollars (13,30  euros), la généralisation des congés maladie, la gratuité des études supérieures, la régularisation des immigrés clandestins, ou fait part de ses craintes pour l'environnement.

Longtemps, Bernie Sanders est apparu comme un dinosaure politique, un " socialiste " (quasiment une injure pour les républicains) alors que lui se revendique des sociaux-démocrates scandinaves. Puis est survenue, en  2008, la crise des subprimes, la découverte des pratiques controversées des banques, et le mouvement Occupy Wall Street en  2011. Voilà le terreau sur lequel prospère sa campagne. Le septuagénaire aux mèches blanches rebelles tire aussi profit de la décision de sa collègue du Massachusetts, Elizabeth Warren, la meilleure ennemie de la place financière new-yorkaise, de renoncer à se lancer dans la bataille. L'aile gauche du Parti démocrate se cherchait un héraut, elle semble l'avoir trouvé.

Ce n'est pas la première fois que le destin lui sourit. Sa première élection en  1981, lors des élections municipales de Burlington, la plus importante ville du Vermont, n'avait été acquise qu'avec seulement dix voix d'avance, à la suite de la campagne conduite par la National Rifle Association contre le favori républicain, favorable à un contrôle des armes à feu. C'est cette élection qui a permis par la suite à Bernie Sanders de se faire élire à la Chambre des représentants puis au Sénat.

La victoire annoncée de l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton, 67  ans, la puissance de ses réseaux et sa capacité inégalée à collecter les fonds, ont-elles trop vite lassé ? La popularité nouvelle de l'ancien gauchiste, né dans une famille de cols-bleus de Brooklyn et passé par les campus pacifistes et contestataires de Chicago, témoigne en tout cas d'une frustration vis-à-vis de la favorite. Mme  Clinton a pourtant pris position, elle aussi, pour les régularisations de clandestins, pour une politique carcérale moins répressive et pour l'égalité de traitements entre hommes et femmes. Mais elle reste silencieuse sur certains dossiers devenus des marqueurs pour la gauche américaine, le projet de partenariat transpacifique et celui de l'oléoduc géant Keystone, auxquels M. Sanders s'oppose avec énergie.

Mme  Clinton ne parvient pas non plus à se défaire d'une image de représentante d'une caste privilégiée qu'ont accentuée les révélations sur l'influence et la richesse de la fondation créée par son mari, l'ancien président Bill Clinton, et à laquelle elle a été associée. Enfin, l'ex-secrétaire d'Etat reste pénalisée par les interrogations liées à son usage d'un serveur et d'une adresse mail privés lors de son passage au département d'Etat. Le FBI, la police fédérale, s'est saisi de cette affaire pour vérifier si des courriers contenant des informations classifiées ont pu transiter par ce dispositif. Mme  Clinton l'avait nié dans un premier temps avant de reconnaître qu'elle avait pu recevoir de telles informations sans que leur caractère ait été spécifiquement signalé.

Hillary Clinton toujours favorite

L'enthousiasme que soulève le sénateur du Vermont n'est pas sans rappeler celui qu'un autre élu de cet Etat, l'ancien gouverneur Howard Dean, avait suscité en  2003, à la veille des primaires démocrates de la présidentielle de 2004. Interrogé par le Washington Post, l'ancien stratège de ce dernier, Jœ Trippi, rappelle cependant que cette course à l'investiture était alors beaucoup plus disputée qu'aujourd'hui et que les cadres de l'électorat démocrate étaient alors partagés entre trois candidats (John Kerry, Dick Gephardt et John Edwards). Cette division avait fait le jeu d'Howard Dean jusqu'à ce qu'il apparaisse comme une menace potentielle, ce qui avait remobilisé l'establishment démocrate.

En l'absence de rivaux similaires, Mme  Clinton conserve son statut de favorite. Un seul sondage a donné pour l'instant le sénateur gagnant dans le deuxième Etat qui se prononcera – en février  2016 –, le New Hampshire, proche de son Vermont d'élection. Au niveau national, l'ancienne secrétaire d'Etat continue d'écraser la concurrence démocrate, bien maigre quand on la compare à la pléthore de candidats républicains dont émerge pour l'instant un autre outsider, Donald Trump.

Comme le montre l'analyse des derniers sondages d'intentions de vote, M.  Sanders dispose principalement du soutien d'un électorat homogène, en majorité blanc, masculin et éduqué. Ses discours ne séduisent pas les minorités dont l'apport est -indispensable pour pouvoir -véritablement rivaliser avec Mme  Clinton.

A la machine mise sur pied par la candidate démocrate, Bernie Sanders oppose la mobilisation citoyenne que soulèvent ses meetings et sur laquelle il mise pour se constituer, grâce à des milliers de petits donateurs, un trésor de guerre lui permettant de rester dans la course. Dans les prochains jours, le vice-président des Etats-Unis, Jœ Biden, 72  ans, qui a entretenu jusqu'à présent les doutes sur une éventuelle candidature, fera part de sa décision. Sa participation aux primaires affaiblirait sans doute encore plus Mme  Clinton pour le plus grand profit de M. Sanders. Mais elle est loin d'être acquise.

29  %

d'intentions de vote chez les démocrates pour Bernie Sanders

Selon un sondage CNN/ORC, publié mercredi 19  août, le sénateur indépendant du Vermont enregistre un bond de 10 points par rapport à juillet. Si elle reste en tête de la primaire démocrate, Hillary Clinton ne recueille désormais que 47  % de soutiens dans son propre camp, soit une chute de neuf points, passant pour la première fois sous la barre des 50 %. Le vice-président Jœ Biden, qui n'a pas encore annoncé s'il se lancerait dans la course, arrive en troisième position, avec 14  % des intentions de vote.