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Chat d’Olivier Besancenot

Lien publiée le 7 septembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.20minutes.fr/politique/1679911-20150904-posez-questions-olivier-besancenot

Le mot de la fin :

Hasta la victoria siempre…

Ludovic : Que pensez-vous du système électoral en France ? Le problème ne viendrait-il pas de là plutôt que des personnes qui sont élues ? Avez-vous conscience que les gens ne se sentent plus du tout représentés par ceux pour qui ils votent ?

Oui Ludovic, j’en ai bien conscience. Je crois même que le discrédit de la représentation politique est le problème majeur. Maintenant, laisse-moi te poser une question : Combien de temps encore allons-nous laisser des politiciens professionnels parler en notre nom pour décider de nos vies qu’ils ne connaissent même pas, pour la plupart ?

C’est à nous tous de nous mettre une aiguille dans le derrière, nous faire violence, pour nous représenter nous-même, en arrêtant de nous lamenter sur des politiciens qui ne nous représentent plus, si tant est qu’ils ne nous aient jamais représentés.

Julie : Bonjour monsieur Besancenot. Où en est votre conflit avec La Poste ?

On en est à mi-chemin et pas très loin de remettre les couverts. Dans les quartiers populaires, comme dans les zones rurales d’ailleurs, la Poste ferme les guichets et généralise l’automatisation.

Or, sans présence humaine, la mission essentielle du service public postal ne peut plus être assurée, ne serait-ce qu’auprès des personnes les plus âgées ou auprès des personnes qui ne savent pas lire ou écrire.

Si La Poste et le gouvernement veulent exclure ces populations, il faut l’affirmer ouvertement, ce sera plus clair.

Lu849n : Que vous inspire la démission d’Aléxis Tsípras ? Est-ce la fin pour la Grèce ?

Ce n’est pas la fin. D’abord parce que le 3e mémorandum qu’a accepté Tsipras ne sera pas plus applicable que les précédents. De plus, de nombreuses forces sociales et politiques existent en Grèce pour continuer à faire vivre la légitimité du « Non » qui s’est exprimé lors du référendum début juillet.

Espérons qu’au-delà des débats, les forces anticapitalistes réussiront à se fédérer autour par exemple d’Unité Populaire.

Hugo75018 : Pourquoi n’êtes-vous pas un peu plus sur le terrain ? Notamment pour soutenir les délégués locaux qui luttent chaque jour car des emplois sont menacés.

Car le terrain est grand et que comme mes camarades, je participe au combat quotidien en plus de mon boulot qui me prend du temps et qui m’appelle aussi à lutter pour sauvegarder nos emplois contre la fermeture de nos guichets.

Pour contrecarrer notre manque de temps, seul le collectif permet de compenser cette faiblesse. Maintenant si tu as une demande précise, n’hésite pas.

Julie : Pourquoi la gauche n’a-t-elle jamais réussi à se rassembler en France ?

Il y en a un avec qui il ne faut pas me demander de me rassembler, c’est le Parti socialiste, si tant est qu’il soit encore de gauche.

Pour fédérer la gauche radicale, il faut régler par la pratique les divergences qui existent, et notamment l’épineux problème du rapport au PS.

En Grèce et en Espagne, les fortes mobilisations sociales qui ont secoué ces pays pendant des mois ont été un cadre contraignant qui a permis d’unifier les forces et de créer de nouvelles représentations politiques.

Téonaute : Quelles solutions face aux événements concernant les migrants ?

La solution ne peut être répressive ou sécuritaire, car rien n’empêchera jamais un être humain de fuir les flammes de l’enfer.

Je suis pour l’accueil, la liberté de circulation et l’installation. Pourquoi dans cette Europe, seuls les capitaux auraient le droit de circuler librement ?

Joe : Que devons-nous faire, nous, chômeurs de longue durée âgés de 50 ans, pour être pris en considération ?

Combattre collectivement et ne pas baisser les bras, même si la situation peut être terrible et participer à un mouvement global de tous les chômeurs avec les salariés pour imposer les mesures qui nous permettraient d’en sortir, comme le partage du temps de travail par exemple.

C’est le sens de la lutte que mènent plusieurs associations comme AC !, le MNCP, la CGT Chômeurs ou l’APEIS.

JFP : Le problème des réfugiés est-il réellement soluble ? On parle beaucoup des réfugiés par rapport à la guerre en Syrie, on oublie trop de parler des réfugiés climatiques. Ils seraient 250 millions dans le monde en 2050…

Il s’agit de prendre en compte le sort de l’ensemble des réfugiés qui migrent dans un monde qui change, que ce soit pour des raisons économiques, écologiques ou politiques.

Contrairement à ce qui se dit, l’immense majorité des réfugiés se dirige d’abord vers les pays voisins et l’immense majorité des déplacés ne quittent pas leur pays et sont des déplacés en interne. L’Union européenne est loin d’accueillir toute la misère du monde

Theogau38 : Vous êtes très doué dans les débats politiques. Pourquoi ne pas revenir à la tête de votre parti ?

Je n’ai jamais cessé de militer. Je suis toujours membre de la direction du NPA. Aujourd’hui, plusieurs personnes représentent publiquement notre parti (Philippe Poutou, Christine Poupin…).

C’est important de dire que notre parti n’est pas le parti d’un seul.

À la différence de beaucoup d’autres, nous sommes des militants et ce n’est pas la politique qui nous fait vivre. La politique professionnelle est la mort même de l’engagement militant.

Luc : La décroissance est-elle l’avenir de notre société ?

Nous avons des discussions politiques avec le mouvement de la décroissance. Celui-ci a le mérite d’aller à contre-courant du discours ambiant qui consiste à nous inviter à attendre le retour de la croissance comme on attend le retour du Messie.

La vraie question, ce n’est pas plus ou moins de croissance, mais quel mode de développement inventer. C’est comment en finir avec le logiciel de l’économie de marché et définir les moyens démocratiques d’établir la proportion de richesses nécessaire à la hauteur de ce que nous avons réellement besoin.

Math67 : Pourquoi le NPA et les divers courants de la gauche unitaire européenne ne militent-ils plus pour un SMIC européen ? Avez-vous abandonné cette revendication ?

Nous sommes toujours pour cette revendication. De manière plus générale, nous sommes pour nous appuyer sur le meilleur des législations sociales et démocratiques qui existent dans les différents pays pour en faire profiter à tous.

L’UE est calibrée pour faire exactement l’inverse et nous imposer que le partage de la misère, en nous imposant des politiques d’austérité. C’est pourquoi il est urgent que les forces anticapitalistes organisent une grande conférence européenne pour sortir de l’austérité.

C’est le sens d’un appel que j’ai cosigné avec Miguel Urban, eurodéputé de Podemos, Antonis Ntavanellos, membre de la direction d’Unité Populaire en Grèce.

Thomas : Qu’est-ce qui vous différencie de Jean-Luc Mélenchon ? Pourquoi n’avez-vous jamais envisagé une candidature commune à la présidentielle ?

Je n’ai pas d’adversaire dans ce camp là. Je pense toujours vital de fédérer les forces anticapitalistes. Deux obstacles majeurs s’opposent à ce rassemblement : les alliances maintenues de certaines composantes de la gauche radicale avec le parti socialiste ; Et les ambitions personnelles.

Bref, il y a du pain sur la planche mais je crois que la gauche radicale devrait moins regarder vers 2017 et plus regarder vers aujourd’hui.

Gégé26 : Hollande n’a toujours pas réussi à inverser la courbe du chômage. Que feriez-vous à sa place pour réussir ce pari ?

Je ne suis pas à sa place. Pour régler le problème du chômage, il faudrait commencer par travailler moins au sein des entreprises pour que tout le monde à l’extérieur ait un emploi.

Cela s’appelle le partage du temps de travail et cela passe par une réduction du temps de travail. Plus de 5 millions et demi de personnes recherchent un emploi, alors que les employeurs imposent aux salariés de travailler toujours plus longtemps en étant de moins en moins bien payés.

Marco : Serez-vous candidat à la présidentielle de 2017 ?

Pour être franc Marco, la présidentielle de 2017 est vraiment le cadet de mes soucis.

Je laisse le soin à ceux qui pensent avoir rendez-vous avec l’histoire, d’y penser tout le temps. Mais je suis candidat, comme d’autres, à changer les choses ici maintenant, aux côtés des salariés licenciés, de ceux qui résistent contre le démantèlement des services publics, aux côtés des réfugiés…

Balfour : Votre livre va-t-il réellement nous apprendre des choses et nous faire penser différemment ? Dénoncez-vous quelque chose impossible à combattre ?

Je l’espère. Il s’agit d’un répertoire illustré qui rassemble de nombreuses données sur la productivité des salariés, le coût financier social et écologique du capital.

Il ne s’agit que d’une contribution pour essayer d’inverser la tendance actuelle où le capital fait la loi au point de nous rebaptiser « coût du travail », alors qu’il y a peu nous étions considérés comme « force du travail ou monde du travail ».

Yves : Bonjour. Pourquoi ce livre ? A qui s’adresse-t-il ?

Il s’adresse à tous. J’étais un peu lassé de n’entendre parler que du cout du travail. Donc, avec des chiffres et des illustrations, je me suis penché sur celui du capital. En espérant au moins rappeler à tous que nous rapportons à nos employeurs beaucoup plus que nous leur coûtons.

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Présentation du chat

En retrait de la vie politique, Olivier Besancenot va-t-il faire son grand retour ? L’ancien porte-parole du NPA ne semble en tout cas pas avoir perdu son goût pour le débat économique.

Il sort en effet Le véritable coût du capital (Autrement), un livre pour dénoncer l’« obsession de la compétitivité », et qui entend démontrer que le capital a un coût « social, environnemental et humain ».

A cette occasion, il est l’invité de la rédaction de 20 Minutes.