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Lien publiée le 1 octobre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.politis.fr/Mais-Dis-Donc-Christophe-Barbier,32559.html

Attends, Christophe Barbier : Tu Donnes Des Leçons D’Économie Au Monde Entier Et Tu Accumules 86 Millions D’Euros De Déficit En Huit Ans ?

Depuis de très (très, très) longues années, l’éditocrate Christophe Barbier, directeur, depuis 2006 (nous verrons plus loin que ce détail n’est pas sans importance), de l’hebdomadaire L’Express, dispense au monde en général, et aux Françai(se)s en particulier, d’incessantes leçons d’économie, dont une caractéristique essentielle est que jamais – au grand jamais – elles n’exposent leur auteur, thatchérien de stricte obédience, au risque de trop encourir les foudres de ses ami(e)s du patronat.

(Pour les contribuables hexagonaux, ces cours ne sont pas complètement gratuits, puisqu’aussi bien, tous les ans, L’Express se gave d’aides publiques : pour la seule période comprise entre 2009 et 2011, par exemple, cette publication a, selon la Cour des comptes, bénéficié de soutiens étatiques d’un montant total, relativement cossu, de 18,6 millions d’euros.

Et l’an dernier encore : elle a été nantie de 4,3 millions d’aides directes et indirectes.)

Récemment : c’est la Grèce, qui a mobilisé de gros bouts de l’attention de Christophe Barbier - et qui lui a par exemple fait proclamer qu’il fallait « que l’Europe participe à la remise en ordre de l’économie grecque »

…Ou que les Hellènes eux-mêmes devaient absolument « voter oui au référendum »organisé par Alexis Tsipras, et se soumettre donc à l’Europe austéritaire – non sans« corriger une part de leur culture pour devenir enfin un véritable État ».

Si des Grec(que)s ont lu ces mises en demeure, ils ont dû se frotter les yeux : sans doute n’imaginaient-ils pas que tant d’arrogante impudence paternaliste fût encore possible en 2015.

Mais nous autres, Françousques, sommes plus habitué(e)s aux prêches reaganistes – et autres vitupérations – de Christophe Barbier : nous n’avons, par exemple, pas oublié qu’étant aussi un peu médecin des grands corps, il avait, dès 2003 – après que des enseignant(e)s lui avaient fait l’affront de se mettre en grève – diagnostiqué que notre cher und vieux pays était atteint de « palu social ».

De même, nous n’avons pas oublié qu’il scandait, en 2005 : « L’impôt des riches – qui ne sont pas si riches que ça - doit baisser, parce qu’il y a trop d’impôts dans ce pays. »

De même, nous n’avons pas oublié que ce qu’il reproche à « la droite » est qu’« elle n’a jamais adapté l’État aux nécessités des entreprises, jamais placé l’économie publique au service de l’économie privée ».

De même, nous n’avons pas oublié que, tout récemment encore, il exigeait, dans une hallucinante prédication, que les fonctionnaires soient démis de leurs emplois à vie –« cette perpétuité si coûteuse pour le pays ».

Et bien sûr : nous n’avons pas oublié que le patron de L’Express est un émérite chasseur de gaspis.

En revanche : nous avons assez gravement négligé de nous pencher sur la façon dont lui-même gérait, entre deux admonestations au peuple grec ou au gouvernement français (liste non exhaustive), sa propre entreprise - et l’économie y afférente.

Il est vrai : nous n’y étions guère encouragé(e)s, car c’est un sujet que Christophe Barbier, de son plein gré, n’aborde guère – peut-être parce qu’il est trop occupé à réorganiser le « mode de production du porc français » ?

Mais heureusement : l’actualité peut aujourd’hui nous aider à mieux appréhender ses compétences.

Car en effet : elle nous apprend, via Le Monde, que la direction de L’Express « fait état », ces jours-ci, pour justifier le licenciement de 125 salarié(e)s, « d’un déficit cumulé sur 2006-2014 de plus de 86 millions d’euros et d’une perte attendue de 4 millions cette année, qui atteindra 10 millions avec le coût de la clause de cession ».

De surcroît : « Elle pointe aussi du doigt une organisation inchangée en dix ans et “tout à fait inadaptée“. »

Attends, Christophe Barbier ?

On te remplit d’aides publiques, et toi, qu’est-ce que tu fais, au lieu de t’astreindre à une gestion tout à fait adaptée ?

TU ACCUMULES 86 MILLIONS D’EUROS DE DÉFICIT EN HUIT ANS – ET TU CONTINUES À DONNER DES LEÇONS DE MAINTIEN ?