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Fortes tensions salariales dans l’automobile américaine

Lien publiée le 2 octobre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Les Echos) Les salariés de Fiat Chrysler ont rejeté l’accord négocié entre la direction et leur représentant syndical. Ceux de Ford menacent de faire grève.

Du jamais vu depuis un quart de siècle ! Les salariés de Fiat Chrysler ont massivement rejeté l’accord négocié entre la direction et leur représentant syndical , United Auto Workers (UAW). Après cinq ans de sacrifices, ayant permis aux constructeurs américains de renouer avec les profits, ils réclament des hausses salariales plus importantes que ce que le PDG, Sergio Marchionne, est prêt à leur accorder pour l’instant. La tension est également palpable chez Ford, menacé par un appel à la grève dans sa grande usine du Missouri.

Grille salariale à deux vitesses

Dans un cas comme dans l’autre, les salariés demandent que soit supprimée la grille salariale à deux vitesses. Instaurée pendant la crise, celle-ci permet de rémunérer les nouveaux salariés à un niveau bien inférieur aux autres. Ceux-ci gagnent 19 dollars de l’heure aujourd’hui, soit 9 dollars de moins que ceux embauchés avant 2008. Fiat Chrysler propose de rapprocher les deux grilles, sans les fusionner pour autant. A travail égal, les jeunes recrues resteraient donc moins bien payées que les anciens.

Cette double grille existe chez les trois constructeurs américains. Mais Fiat Chrysler en fait un usage intensif : plus de 40 % de ses salariés sont payés au bas de l’échelle – loin du plafond de 25 % que Chrysler s’était engagé à ne pas dépasser en 2009. C’est un gros avantage compétitif pour l’entreprise, qui offre une rémunération moyenne de 47 dollars de l’heure (droits sociaux compris), très inférieure à celle de GM (55 dollars) et Ford (57 dollars).

Les fruits du sacrifice

Au final, les salaires dans l’industrie automobile ont baissé d’un quart depuis 2003 aux Etats-Unis, calcule le Centre pour la recherche automobile, basé à Ann Arbor (Michigan). Ces sacrifices ont porté leurs fruits : le secteur est parvenue à maintenir, voire à rapatrier, des milliers d’emplois aux Etats-Unis. Mieux encore : il n’a jamais vendu autant de voitures depuis plus d’une décennie. Fiat Chrysler a encore annoncé, jeudi, une progression de ses ventes de 14 % en septembre, soit sa « meilleure performance depuis quinze ans », s’est félicité Reid Bigland, directeur commercial du groupe aux Etats-Unis.

Mais les constructeurs automobiles n’ont pas l’intention de lâcher les cordons de la Bourse. Les salaires sont certes inférieurs à ce qu’ils étaient il y a dix ans. Mais c’est plus que ce que perçoivent les salariés américains de Nissan (41 dollars de l’heure), de BMW (39 dollars) et de Volkswagen (38 dollars), fait valoir le Centre pour la recherche automobile. Les constructeurs américains ont beau avoir retrouvé la santé, ils ne représentent plus que 17 % des profits du secteur automobile mondial, contre 60 % il y a quinze ans.