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Annecy. Un millier de personnes contre la répression chez TEFAL
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Vendredi 16 octobre, près d’un millier de personnes se sont mobilisées devant le tribunal d’Annecy, pour manifester leur solidarité avec l’inspectrice du travail Laura Pfeiffer et un informaticien de chez TEFAL, aujourd’hui licencié. Tous deux sont victimes d’un acharnement judiciaire mené de concert par TEFAL et ses complices au sein de l’appareil judiciaire, du MEDEF et des pouvoirs publics, jusqu’aux plus hauts sommets de l’État. À l’audience, le procureur a requis 5000 euros d’amende et une inscription au casier judiciaire de Laura Pfeiffer, pouvant conduire à sa radiation de la fonction publique ; ainsi qu’une amende avec sursis pour l’informaticien lanceur d’alerte. La justice a montré une fois de plus son caractère de classe au service du patronat.
Une répression finement orchestrée par TEFAL
A l’origine de cette escalade répressive engagée en 2013, la remise en cause par l’inspectrice du travail d’un accord sur les 35 heures chez TEFAL, jugé illégal. Pour faire taire la fonctionnaire qui risquait d’entraver TEFAL dans ses attaques aux conditions de travail des salariés, la direction du groupe a déployé l’arsenal répressif habituel du patronat : coups de pression, menaces, chantage, mutation forcée… Autant de mesures qui n’ont pas suffit à faire taire celle qui, courageusement, avait décidé de poursuivre son combat contre ces malfrats avides de dictature patronale. C’est alors la machine judiciaire que les accusés ont retourné contre Laura Pfeiffer, accusée en retour de « violation du secret professionnel et recel de courriels ». Une fois de plus, l’affaire montre clairement de quel côté se situe la justice : une justice de classe au service du patronat, qui peut tout se permettre pour écraser ceux qui prennent la défense des travailleurs.
Une mobilisation qui montre la marche à suivre
Mais cette fois-ci, c’était sans compter sur la mobilisation des travailleurs qui, à l’appel de l’intersyndicale CGT-SUD-FSU-FO-CNT du Ministère du Travail, ont manifesté par centaines leur soutien indéfectible à Laura Pfeiffer et l’informaticien licencié. Depuis toute la France, ils sont venus protester contre ce procès éminemment politique, qui vise à la fois l’inspection du travail dans son ensemble, et la lutte des équipes syndicales combatives. Pendant l’audience, des travailleurs combatifs de différentes boites se sont succédé à la tribune installée devant le palais de Justice d’Annecy, pour témoigner de leur soutien et de leurs luttes respectives. Les interventions étaient imprégnées du contexte social et politique qui, depuis plusieurs semaines, prend un parfum de résistance, autour de la lutte des salariés d’Air France contre les licenciements et la répression. Démonstration était faite que la répression des travailleurs n’est pas inhérente à TEFAL ni à la Haute-Savoie, mais qu’il s’agit bien d’une stratégie finement orchestrée par le patronat, le gouvernement et leur justice pour faire taire les résistances. C’est ce qu’a dénoncé Philippe Poutou, venu apporter le soutien du NPA, revendiquant la nécessité de se mobiliser à l’unisson contre la répression.
Face aux cordons de CRS déployés devant le tribunal, les soutiens n’ont pas manqué de créativité, à l’image d’un collectif de comédiens engagés, le LACSE (Laboratoire d’Artistes Créateurs Sympathiques et Engagés), venu mettre en scène le procès de TEFAL pour mieux dénoncer la parodie de justice à l’œuvre.
Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 4 décembre. D’ici là, les soutiens sont déterminés à rester mobilisés jusqu’à la relaxe de Laura Pfeiffer et du salarié licencié. La mobilisation des travailleurs doit s’étendre et se renforcer, pour mettre un coup d’arrêt à la répression et aux attaques qui s’abattent contre notre classe sociale, que ce soit chez Air France, TEFAL, PSA, Toyota ou partout ailleurs. Seule la convergence de nos luttes peut permettre une véritable riposte du monde du travail, à même de stopper la machine à broyer capitaliste.