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Une leçon de journalisme sur Arte, par Renaud Dély

Lien publiée le 11 novembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.acrimed.org/Une-lecon-de-journalisme-sur-Arte-par-Renaud-Dely

Chapeau bas à Elisabeth Quin. Dans l’édition du 30 octobre 2015 de l’émission « 28 minutes » qu’elle présente sur Arte, l’un de ses chroniqueurs, Renaud Dély, nous a donné une petite leçon de journalisme en utilisant la rubrique – bien nommée – « le duel de la semaine » pour soigneusement éviter le débat de fond proposé et le transformer en une question de personne mesquine et superficielle …

Au cœur de la discussion, cette question : en éditant Mein Kampf en version annotée, la maison Fayard publie-t-elle une œuvre à la portée historique, contribue-t-elle à un salutaire travail d’analyse historienne, ou tente-t-elle un coup éditorial fumeux ?

Avant de laisser les invités du plateau répondre à cette question, la parole est donnée à Renaud Dély qui « pose » le débat en donnant la biographie de la directrice des éditions Fayard, puis en revenant sur le désaccord exprimé par Jean-Luc Mélenchon concernant cette publication. Ou plutôt, en infligeant au téléspectateur une série de jugements à l’emporte-pièce sur le caractère du dirigeant du Parti de gauche. Extraits : « Le patron du Parti de gauche [qui] on le sait est un homme plutôt impulsif » et dont la« dernière colère » concerne la publication de ce livre, s’est « fendu » d’une lettre « courroucée » contre cette publication [1], avec le titre « Non ! pas Mein Kampf quand il y a déjà Le Pen ! »« Titre peu subtil » et « raccourci audacieux » selon le journaliste.

La voie tracée est suivie avec force gourmandise et sourires complices par les débatteurs pour lesquels il ne sera presque question que de Mélenchon. Et l’un d’expliquer que « faute de Grèce », Mélenchon se rabat sur ce combat, Dély de surenchérir que cela peut venir de la « germanophobie de l’homme politique » (comme si répudier les écrits d’Hitler, c’était être germanophobe !) et un dernier de balayer d’un revers de main la question, puisque ce livre est déjà publié par une maison d’édition d’extrême droite.

La seule chose que l’on aura apprise au cours de l’émission d’Elisabeth Quin est que « comme on le sait », Mélenchon est colérique, qu’il a lancé cette polémique parce qu’il n’avait rien d’autre à se mettre sous la dent, mais aussi, en raison de sa détestation viscérale de l’Allemagne et des Allemands. Les téléspectateurs qui veulent en savoir plus sur le fond devront aller se renseigner ailleurs pour connaître les tenants et les aboutissants de la discussion : entre autres sur le blog de Jean-Luc Mélenchon pour connaître ses arguments, ou en consultant par exemplecette tribune de l’historien du nazisme Christian Ingrao pour prendre connaissance d’une réponse étayée loin des procès en impulsivité et en germanophobie.


Annick Brigot