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Une loi veut supprimer l’égalité de temps de parole des candidats à la présidentielle

Lien publiée le 18 décembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.lefigaro.fr/politique/2015/12/16/01002-20151216ARTFIG00146-une-loi-veut-supprimer-l-egalite-de-temps-de-parole-des-candidats-a-la-presidentielle.php

Une proposition de loi sera discutée à l'Assemblée cette après-midi qui prévoit notamment la fin de l'égalité stricte du temps de parole des candidats, qui passerait de cinq à deux semaines. Une « honte », dénonce Nicolas Dupont-Aignan.

Une proposition de loi déposée par Bruno Le Roux et Jean-Jacques Urvoas sur la «modernisation des règles applicables à l'élection présidentielle» sera discutée cette après-midi à l'Assemblée nationale. Cette loi fait plusieurs propositions qui devraient changer sensiblement cette élection majeure, et surtout en limiter l'accès aux petits candidats.

• Vers une complexification de l'accès aux parrainages?

Pour mettre fin au «harcèlement des maires»- selon les mots de Jean-Jacques Urvoas - «les présentations - communément appelées «parrainages» - devront désormais être transmises au Conseil constitutionnel par leur auteur, par voie postale.». Auparavant, les candidats pouvaient aller chercher eux-mêmes les parrainages. Avec ce nouveau système, les petits candidats craignent que la récolte des signatures soit rendue plus difficile.

Autre proposition: la publicité intégrale de la liste des «parrains» de chaque candidat à l'élection présidentielle. Aujourd'hui, cette liste n'est rendue publique que dans la limite de 500 signatures. Ce qui créait une forme d'injustice: les «petits candidats», qui récoltaient à peine plus de 500 parrainages, devaient publier quasiment tous leurs soutiens, tandis que les «gros» étaient soumis à un tirage au sort.

• La fin de l'égalité stricte de temps de parole

Au cœur de la proposition, cette mesure veut mettre fin «aux règles baroques» (Urvoas) qui régissent le temps de parole des candidats à l'élection présidentielle. Selon la règle en vigueur, tous les candidats, de Nicolas Sarkozy à Jacques Cheminade, doivent avoir le même temps de parole médiatique cinq semaines avant l'élection. «Quand Jacques Cheminade fait 0,25 % des voix au moment du vote décisif (de l'élection présidentielle de 2012, Ndlr), il ne me paraît pas anormal qu'il n'ait pas exactement le même traitement» a argumenté Jean-Jacques Urvoas lors de la réunion de la commission des lois le 9 décembre dernier.

En février 2012, neuf directeurs de rédaction de chaînes de radio et de télévision avaient adressé une lettre ouverte au président du Conseil constitutionnel pour demander que la période de stricte égalité du temps de parole soit réduite à deux semaines. Cette proposition avait été reprise par la Commission de rénovation et de déontologie de la vie publique, présidée par l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin en 2012.

La règle d'égalité stricte sera donc remplacée par un «principe d'équité», fondée sur «la représentativité de chaque candidat» et sa «contribution à l'animation du débat électoral». La règle d'égalité stricte sera réservée aux deux dernières semaines avant l'élection.

• Le financement de la campagne passera de un an à six mois

La loi prévoit également de «ramener d'un an à six mois la période pendant laquelle les candidats à l'élection présidentielle doivent faire figurer leurs recettes et leurs dépenses électorales dans leur compte de campagne». Une mesure qui devrait avantager les gros candidats, qui bénéficieront de structures partisanes conséquentes pouvant prendre en charge la campagne avant cette période de six mois. En réalité, cette proposition pourrait permettre de doubler les budgets de campagnes des gros candidats.

• L'harmonisation des horaires de fermeture des bureaux de vote

Problème récurrent lors des élections: la divergence des horaires de fermeture entre les bureaux de vote conduit à ce qu'une partie de la population aille voter au moment où les résultats ont déjà filtré. Pour remédier à cela, la loi proposera de «mettre fin à l'étalement des horaires de fermeture des bureaux de vote entre 18, 19 et 20 heures.», et de fixer l'horaire à 19h pour tous.


Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Cheminade révoltés

Sans surprise, les «petits» candidats à l'élection présidentielle sont révoltés par cette proposition de loi. «Une loi scélérate» pour Dupont-Aignan. Joint par Le Figaro, le président de Debout la France,crédité de 4 à 7 points dans un récent sondage pour la présidentielle, dénonce une «fossilisation de la vie politique française.».

«Au lendemain du choc des régionales, nous assistons à une opération socialiste visant à institutionnaliser le tripartisme. Ils veulent rééditer le scénario des régionales en 2017», déplore-t-il.

Le maire de Yerres a d'ailleurs déposé un amendement proposant de supprimer la proposition de publication intégrale des parrainages. «Publier l'intégralité des noms des maires parrains risque de les dissuader de parrainer un candidat si celui-ci n'est pas dans la ligne du parti majoritaire des Elus de son département», argue-t-il.

Quant à Jacques Cheminade, il déplore dans le JDD une tentative d'«empêcher l'oxygénation de la vie politique française. À l'heure où l'on a besoin de renouvellement, on décide de fermer le jeu de la démocratie.  Avec cette proposition de loi, on prend un marteau-piqueur pour écraser un moustique», conclut-il, amer.

Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde est lui aussi vent debout contre la fin de l'égalité stricte du temps de parole. «L'Elysée et le gouvernement se cachent derrière le Parlement pour verrouiller 2017». Il dénonce un «mauvais coup porté à la démocratie, visant à installer le tripartisme PS/LR/FN dans le paysage politique». «Cinq semaines tous les cinq ans, on a une égalité stricte entre tous les courants politiques, on peut offrir un vrai choix aux Français. C'est déjà trop pour eux», peste-t-il.

En 2013, le Front national s'était dit farouchement opposé à la remise en cause de l'égalité stricte des temps de parole à la présidentielle, dénonçant «une menace grave pour la pluralité des opinions et le bon fonctionnement de notre démocratie.» Aujourd'hui, il n'a pour le moment pas bronché contre cette proposition de loi.