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Espagne: 80 % des jeunes de moins de 30 ans vivent chez leurs parents

Espagne

Lien publiée le 9 janvier 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.la-croix.com/Actualite/Europe/En-Espagne-80-des-jeunes-vivent-chez-leurs-parents-2016-01-03-1399311

La crise, le chômage, l’impossibilité d’accéder à un logement compromettent les possibilités d’émancipation, selon une étude réalisée pour le Conseil espagnol de la jeunesse.

Les jeunes restent les grands laissés-pour-compte de la reprise en Espagne. C’est ce que montre l’étude de l’Observatoire de l’émancipation publiée le 28 décembre. Réalisée pour le compte du Conseil espagnol de la jeunesse (1), elle est titrée : « Près de 80 % des moins de 30 ans continuent à vivre chez leurs parents. »

Il y a bien sûr une constante culturelle, qui explique que dans les pays du sud de l’Europe, les jeunes partent tardivement du domicile familial. L’âge de départ est de 28,9 ans en Espagne, 29 ans en Grèce, 29,9 en Italie, contre 26 ans pour la moyenne européenne. Les jeunes Suédois, les plus précoces, partent à 19,6 ans en moyenne, et les Français à 23,7 ans, selon l’agence européenne Eurostat.

29 % DES EMPLOIS SONT À TEMPS PARTIEL

Mais l’âge moyen d’accès à une vie d’adulte indépendant avait entamé une baisse en 2006 en Espagne pour atteindre 28,3 ans en 2009. Il est reparti depuis à la hausse. Car la crise s’est érigée en véritable obstacle pour l’émancipation, analyse le Conseil espagnol de la jeunesse. La situation des jeunes n’a, de fait, cessé de se dégrader. Les 28 % de moins de 30 ans qui étaient au chômage en 2009 sont devenus 39 % en 2015.

La situation de ceux qui travaillent s’est, elle aussi, dégradée. Plus d’un emploi sur deux (52 %) des moins de 30 ans est temporaire et près de la moitié de ces contrats sont d’une durée de moins d’un an. De plus, 29 % des emplois sont à temps partiel.

Enfin les jeunes sont de plus en plus contraints d’accepter des emplois sous qualifiés par rapport à leur niveau de formation. C’était le cas de 55 % de ceux qui avaient un emploi en 2014 et de 57 % l’an dernier.

DES « TANGUY » MALHEUREUX

La proportion des jeunes surqualifiés par rapport à l’emploi occupé augmente de 5 % par an. « L’exclusion du marché du travail et la précarité des emplois sont les principales causes de l’impossibilité pour les jeunes de s’émanciper », conclut Hector Saz, président du Conseil qui réclame une politique pour l’emploi des jeunes et pour l’accès au logement.

Car dans ces conditions de précarisation croissante, le logement reste un eldorado inaccessible et l’émancipation, une utopie. Même si les prix des logements ont baissé après l’éclatement de la bulle immobilière, les jeunes devraient consacrer 60 % de leurs revenus pour acheter un logement. Un taux qui grimpe à 63 % à Madrid, 69 % à Barcelone ou 72 % dans la province de Biscaye au Pays basque. Des chiffres « alarmants » selon l’étude. D’autant que l’Espagne est un pays de propriétaires (c’est le cas de plus des trois quarts des ménages), dans lequel le marché locatif est peu développé.

Les jeunes Espagnols ne sont vraiment pas des « Tanguy » heureux. Ils sont d’ailleurs nombreux à avoir renoué avec les pratiques migratoires de leurs parents ou grands-parents pour tenter leur avenir ailleurs. Le solde migratoire des 16-34 ans est négatif en Espagne (– 9 pour 1 000). Il atteint même les – 20 pour 1000 pour les jeunes de 30 à 34 ans dans la région de Madrid.

Marie Verdier