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L’impossible réinsertion d’Adlène Hicheur, le «terroriste» franco-algérien du Brésil

Lien publiée le 17 janvier 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.20minutes.fr/monde/1766251-20160114-impossible-anonymat-adlene-hicheur-terroriste-franco-algerien-bresil

SECURITE Ce physicien emprisonné pour avoir préparé un attentat en France fait l’objet d’une campagne hostile au Brésil, où il vit désormais...

« Un terroriste au Brésil ». Le titre barre la une du magazine brésilien Epoca paru le week-end dernier. En photo, un homme aux joues creuses, l’air sévère. La mise en scène est inquiétante, la phrase en exergue encore plus : « Un physicien condamné pour avoir planifié des attentats au nom d’Al-Qaida en France est à Rio, où il a reçu une bourse du gouvernement et où il enseigne maintenant dans une université publique. » Le Brésil a peur.

Cet homme – il faut attendre les pages intérieures du magazine pour le savoir-, c’estAdlène Hicheur. Il est franco-algérien. En mai 2012, ce physicien né en 1976 a étécondamné en France à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir planifié des attentats sur le sol français. Grâce au jeu des remises de peine, il a finalement passé 949 jours en prison, dont 939 en détention provisoire.

« Il est parti pour tirer un trait sur le passé »

A l’époque, l’histoire avait passionné les médias, depuis l’arrestation de Hicheur jusqu’auprocès, en pleine affaire Merah. D’autant que celui qui travaillait alors pour le Cern, à Genève, a toujours nié être un terroriste et songé à passer à l’action. Son seul tort, selon sa défense : avoir consulté des sites djihadistes et échangé des emails avec un homme présenté comme un membre d’Al-Qaida. Dans son combat, il avait reçu le soutien de 600 scientifiques et de plusieurs associations défendant les droits de l’homme, qui dénonçaient sa détention provisoire. Condamné malgré tout, il avait quitté la France en 2013.

« Ici, il n’avait aucune perspective en raison de son casier judiciaire, qui le privait de tout emploi dans la fonction publique, se souvient Jean-Pierre Lees, le directeur de thèse et soutien de Hicheur. Alors il est parti pour tirer un trait sur le passé et vivre sa passion, la science. » Direction le Brésil, où des collègues du Cern ont réussi à faire jouer leurs relations. D’abord au Centre brésilien pour la recherche physique (CBPF) de Rio, puis à l’UFRJ, l’une des universités cariocas.

Machine médiatico-politique

Tout s’y passe bien jusqu’en octobre dernier. A la suite du signalement d’un homme défendant Daesh et les attentats de Charlie Hebdo, la police débarque dans l’appartement et le laboratoire où travaille Hicheur pour les fouiller. Ce dernier n’a pourtant rien à voir avec la personne recherchée, mais son casier et le fait qu’il fréquente la même mosquée suffisent à la police, qui ouvre une enquête dans la foulée. La fin de la tranquillité.

Vendredi soir, Epoca publie sur son site un long article relatant son histoire, sa photo à l’appui. Idem dans son magazine papier, malgré une mise en garde adressée par Hicheur au journaliste : « Si vous écrivez ou dites quelque chose, vous ne pouvez pas imaginer les conséquences pour vous et pour moi. » L’ensemble de la presse brésilienne embraye. La machine s’emballe.