[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Mort au boulot à 19 ans

Lien publiée le 21 janvier 2016

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.anti-k.org/2016/01/19/mort-au-boulot-le-jeune-avait-19-ans-19-ans/

(chronique « Au boulot » n° 274 a lire dans l’Humanité dimanche chaque semaine)

Il faut être à la fois prétentieux et ignorant pour prétendre « ré écrire » à froid bureaucratiquement, un code du travail qui est l’expression des rapports de force sociaux à travers un siècle d’histoire de notre pays. Il faut surtout être animé d’intentions malsaines, ce qui est le cas dans le rapport commandé par Valls et Macron, à des représentants de l’oligarchie qui ignorent tout de la souffrance au travail et la dignité des travailleurs.

Leur but est de casser le droit du travail pas d’être indignés ni de réfléchir en partant, par exemple de l’accident mortel survenu récemment à un jeune de 19 ans sur le chantier de rénovation (entreprise ANTOINE, 95 Argenteuil) d’un immeuble d’habitation de 4 étages à Asnières-sur-Seine.


Le jeune avait 19 ans, 19 ans !

Il effectuait des travaux de couverture, il a chuté de 15 mètres depuis la toiture. L’échafaudage avait été installé sur une façade mais aucune protection n’avait été mise en place sur les pignons. Un harnais était à disposition mais inutilisable du fait de l’absence de point d’ancrage.

Il y a 500 accidents mortels, dont 1/3 par chute, 4500 handicapés, 700 suicides, 650 000 accidents avec arrêts par an et 150 000 accidents cardiaques et vasculaires directement liés au travail.

Le code du travail n’est ni « obese », ni « illisible », au contraire, il n’est pas encore assez détaillé, pas assez fort, ni précis, ni assez contrôlé, ni assez appliqué et les sanctions contre les employeurs ne sont pas assez draconiennes.

Il se distille dans ce pays un « air du temps » anti droit, anti sécurité, anti protection des salariés.

Il y a la course au fric, le donneur d’ordre est exigeant et intraitable avec son sous-traitant, l’état du droit du travail n’est pas assez protecteur, il y a trop d’intérimaires et de précaires.
La mentalité du fric l’emporte tellement partout que l’insatiable Medef a exigé avec succès de Hollande et Macron que les jeunes apprentis puissent monter sur des échelles, des marches pieds, et des escabeaux des l’âge de 14 ans : ce qui a été accordé par un décret Rebsamen le 1er mai 2015.
Le substitut du Procureur a ouvert une enquête pour « homicide involontaire » pour le jeune mort de 19 ans à Asnières.
Mais les moyens des enquêteurs, des inspecteurs, des juges sont faibles.

Combien de temps faudra t il pour le jugement ?

Quand la faute inexcusable du patron sera t elle condamnée ?

En général, les peines de prison pour les patrons sont inexistantes ou faibles, qu’en sera t il dans ce cas là ?

On peut même hélas, pronostiquer, que la casse du droit pénal du travail délibérément, sciemment opérée par les lois de M. Sapin (14 juin 20123) et par M. Macron (8 août 2015) crée une atmosphère telle que le responsable et son donneur d’ordre seront beaucoup moins condamnés que les salariés syndicalistes de Goodyear

Gérard Filoche