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Etampes : ces postiers sont en grève depuis… 100 jours

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Lien publiée le 25 janvier 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://convergenceposte.wordpress.com/2016/01/24/etampes-ces-postiers-sont-en-greve-depuis-100-jours/

Etampes, jeudi matin. Les six postiers du centre de distribution des colis (ici avec un syndicaliste et un collègue les soutenant) refusent la réorganisation imposée par la direction depuis octobre 2015. Ils sont en grève depuis plus de trois mois.

Etampes, jeudi matin. Les six postiers du centre de distribution des colis (ici avec un syndicaliste et un collègue les soutenant) refusent la réorganisation imposée par la direction depuis octobre 2015. Ils sont en grève depuis plus de trois mois. (LP/C. Ch.)

Ils n’en sont plus à déployer leurs banderoles. Ce n’est pas non plus l’ambiance saucisses-merguez grillées sur les braseros comme le centre de distribution de la Poste située avenue de Coquerive à Etampes l’a déjà connu avec d’autres mobilisations. Ce vendredi, les agents du service colis entameront leur 100e jour de grève.

Du jamais-vu en Essonne. « La dernière grève la plus longue s’est tenue à Epinay-sur-Orge en 2014, confie Eric Fayat, de Sud Poste 91. Elle avait duré 59 jours.On craint que cela ne dure au moins jusqu’au 22 février, date du jugement qui sera rendu par la cour d’appel après notre recours et celui de la direction devant la justice. »

Les sourires d’octobre (date de début de la grève provoquée par la réorganisation du service vers le centre de La Norville, à 20 km) ont laissé place à des visages crispés, des yeux cernés et des mains gercées par le froid. Car même s’ils ne travaillent pas, Jiorgio, Arnaud, Paulo et les deux Christophe se rendent devant le centre de distribution tous les jours. « De temps en temps, on va se réchauffer en buvant un petit café au bar de l’hôtel d’en face », raconte Jiorgio. Loïc, le 6e agent du service, continue de leur tenir compagnie très régulièrement, même s’il n’est plus en grève car il est en cours de reconversion professionnelle.

« Ce n’est pas une gloire de faire grève, insiste Christophe.Si la direction ramène les casiers des colis à Etampes, on reprend le travail immédiatement. » « Réorganiser le service colis à La Norville est le projet le plus inutile, poursuit Jiorgio. Cela ne permet de réaliser aucune économie et cela rajoute 36 000 km par an aux agents avec les allers-retours entre La Norville et Etampes. Où est la logique ? »

« Financièrement, avec les fêtes, nos familles, ce n’est pas toujours évident »Au moins une fois par semaine, le directeur du centre de La Norville, plus moderne que celui d’Etampes, vient sur place pour « maintenir le dialogue social », comme le dit la direction de La Poste. Qui assure que « des propositions de postes ont été faites à chacun des cinq grévistes, restées sans réponse » et estime que cette organisation « permet d’améliorer les conditions de travail ».

« Ces pseudo-rendez-vous ne mènent nulle part, déplorent les grévistes. Le directeur en fait une question de principe. Nous, une question de survie. » Car même s’ils n’aiment pas trop s’épancher sur la question, le côté financierde cette grève au long cours les mine. « On gagne environ 1200-1300 euros, précisent-ils. Depuis trois mois, cette somme est divisée par un peu plus de 3. Avec les fêtes, nos familles, ce n’est pas toujours évident. Mais nos proches comprennent et nous soutiennent. »

Un appel à la solidarité a aussi été lancé par Sud Poste 91. « Nous sommes très touchés de recevoir des messages de soutien des usagers, insiste Christophe. C’est aussi pour eux et pour une qualité des services que l’on se bat. Et on ira jusqu’au bout. » Quelle que soit la durée du bras de fer.

Soutenus par un millier d’usagersRien que sur le centre-ville d’Etampes et quelques rues du quartier Saint-Martin, plus de 1 000 personnes ont signé la pétition soutenant la grève des postiers du centre de colis de la cité royale. « Je l’ai même fait signer à des clients, confie Dorothée, gérante de La Retouch’. Je les soutiens car je trouve scandaleux ce que la direction veut leur imposer. La plupart des gens se foutent des autres, mais le jour où on leur demandera d’aller chercher leur colis à La Norville, ils comprendront. »

Colère encore plus vive chez Sandra, de la boutique Tatouages Rémy à Etampes : « Avec eux, on avait des postiers en or. Depuis qu’ils sont en grève, donc remplacés, on a sans cesse des ennuis dans nos livraisons de colis. La dernière fois, on m’a livré trois colis alors que j’en attendais cinq. On en est pour 500-600 € de pertes. Cela n’était jamais arrivé avec les facteurs du centre d’Etampes. On a vraiment senti la différence et on les regrette. »

(source : le parisien)