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Grève dans l’éducation nationale

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Lien publiée le 26 janvier 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

  PARIS, 26 jan 2016 (AFP) - Plusieurs milliers de professeurs sont descendus dans la rue mardi contre la réforme du collège ou une hausse des salaires: carton rouge à la main et slogans en latin, ces enseignants ont fait part de leurs griefs à la ministre.

      A Paris, beaucoup de professeurs du secondaire ont manifesté en brandissant un carton rouge, façon de signifier leur désaccord avec la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem prévue pour la rentrée 2016 malgré des mois de polémique.

      "Morituri non te salutant" (ceux qui vont mourir ne te saluent pas, en latin), indiquait une pancarte dans la foule des 4.000 manifestants, selon les chiffres du SNES, premier syndicat dans le secondaire, qui réclame l'abrogation de la réforme, avec d'autres organisations (SNALC, FO, CGT, SUD, etc.). La police a évalué le cortège à 1.700 personnes.

      Le défilé francilien des anti-réforme a rejoint après une trentaine de minutes celui des autres agents de la fonction publique, qui manifestent à l'appel de la CGT, FO et Solidaires pour réclamer des hausses de salaires.

      Les professeurs des écoles étaient eux aussi mobilisés. Une institutrice d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), près de Paris, qui préfère ne pas donner son nom, indique gagner 1.800 euros par mois avec huit ans d'ancienneté, et une prime annuelle de 400 euros. "Avec cette somme, à Paris, c'est compliqué", dit-elle. Des collègues avec "un crédit sur le dos" ne peuvent pas se permettre de perdre une journée de salaire en faisant grève, ajoute-t-elle.

      Côté grève justement, le ministère de l'Education a annoncé 12,24% de professeurs des écoles absents mardi, un taux évalué à quelque 30% par le SNUipp, principal syndicat dans le premier degré.

      "C'est une journée de mobilisation significative", assure Sébastien Sihr, secrétaire général du syndicat, qui rappelle que les salaires des instits français sont régulièrement pointés par l'OCDE comme étant bien moins élevés que chez les voisins européens.

      

      - 'Qu'ils réfléchissent' - 

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      Pour l'ensemble des enseignants, le ministère recense 11% de grévistes. Pour le seul collège, la rue de Grenelle donne 22,32%, soit le taux le plus élevé après le premier mouvement de grève contre la réforme en mai dernier. Le SNES déclare plus de 50% de grévistes sur la France. "Il serait irresponsable de ne pas rouvrir les discussions", selon Frédérique Rolet, co-secrétaire générale. 

      "On ne gagnera pas l'abrogation" de ce projet, "mais on peut gagner qu'ils réfléchissent un peu mieux à certaines choses", espère un prof de physique venu de l'Essonne. Il souhaite notamment que la ministre renonce à introduire les nouveaux programmes de la sixième à la troisième simultanément, en même temps que la réforme du collège, comme c'est prévu.

      Des enseignants ont aussi défilé en province.

      A Marseille, la grève a fait une heureuse: Romane, 5 ans, scolarisée à l'école maternelle Saint-Pierre dans le 5e arrondissement. "On a dû préparer un pique-nique à cause de la grève de cantine, mais Romane était contente: elle adore les pique-niques!", raconte Amélie, sa mère.

      Parmi les syndicats représentatifs, le Sgen-CFDT et le SE-Unsa, favorables à la réforme du collège, n'ont pas appelé à la grève.

      Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen-CFDT, rappelle que des négociations salariales sont d'ores et déjà prévues en février avec les ministres concernés et qu'il ne souhaite pas la perte d'une journée de salaire.