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Ratonnade contre des migrants : «Ils m’ont frappé partout très fort»
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Libération) Sept hommes ont été placés en garde à vue jeudi à Dunkerque, suspectés de violences contre des Kurdes d'Irak. Des événements de plus en plus fréquents, s'alarment les associations.
Des cagoules, des barres de fer. Sept hommes sur un parking, venus casser du migrant la nuit. «Je n’ai jamais vu ça à Dunkerque», dit le procureur Eric Fouard. «C’est insupportable, et on ne laissera pas faire.» Dans la nuit du 10 au 11 février, la police a pris sur le fait sept hommes de 24 à 47 ans qui auraient agressé des Kurdes d’Irak, à Loon-Plage, près de Dunkerque, sur un parking où des migrants ont l’habitude de se cacher pour attendre un passage clandestin en Angleterre.
Ces hommes viennent presque tous du Pas-de-Calais voisin, certains sont actifs dans les mouvements «antimigrants», et l’un d’entre eux était présent à la manifestation Pegida du 6 février à Calais. La police n’a pas vu les violences, mais les a déduites. Elle a d’abord repéré leurs deux voitures, dans cet endroit insolite, puis a intercepté un groupe de cinq Kurdes d’Irak qui tentait de fuir les agresseurs. Elle a retrouvé deux barres de fer sur les lieux, puis une bombe lacrymogène et une troisième barre de fer dans une des deux voitures.
Monnaie courante
Sur les cinq migrants, tous entendus, trois ont été «frappés», selon le magistrat dunkerquois, et les violences sont «légères». Les sept agresseurs présumés, dont certains ont déjà été condamnés pour des faits de vols et de violences, ont été placés en garde à vue. Ils y étaient toujours ce matin à Coquelles, non loin de Calais. Le procureur Eric Fouard doit les présenter à un juge d’instruction cet après-midi.
Les violences sur des migrants sont devenues monnaie courante, surtout à Calais, à une trentaine de kilomètres de Loon-Plage. Mais c’est la première fois que la police tombe sur une ratonnade. Sans commune mesure avec le petit nombre de plaintes — «quatre à cinq» migrants ont déjà saisi la justice, selon le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean Pierre Valensi, au moins deux fois plus, selon les associations —, les témoignages affluent, au moins une cinquantaine, selon le centre juridique installé dans la «jungle» de Calais à l’initiative de l’Appel des 800 et de Médecins du Monde.
«Matraques et bâtons électriques»
Un homme raconte : «Un groupe d’environ dix personnes est arrivé avec des lampes de poche. Ils m’ont dit "retourne à la jungle". J’ai essayé de m’échapper. Ils m’ont frappé aux jambes avec une matraque, et sur la tête avec leurs poings. Je me suis recroquevillé. Ils m’ont donné des coups de pied et des coups de poing. Je me suis évanoui. Ils m’ont laissé là. Je suis rentré à la jungle comme j’ai pu.»
Une autre nuit, un autre migrant : «Deux personnes m’ont demandé une cigarette, de l’argent, un téléphone. J’ai répondu non. Ils m’ont demandé : "do you live in the jungle ?" Puis ils ont commencé à me frapper. Je suis tombé.» Un ado : «Une voiture nous a coupé la route et des hommes sont sortis avec des matraques, des bâtons électriques et des bombes lacrymogènes. Ils m’ont plaqué au sol, frappé avec leurs matraques sur mes jambes et ma main.» Et puis : «J’ai reçu un coup sur la tête, j’avais du sang plein le visage. Je criais de toutes mes forces. Pour me faire taire, un des hommes a écrasé sa chaussure sur ma bouche.» Les médecins ont constaté une contusion au cuir chevelu, de multiples hématomes et une blessure à la bouche. «J’ai encore très peur, je ne sors plus sans mes amis hors du camp et je ne sors plus la nuit.»
Ou encore : «Des gens sont sortis des buissons, et ont commencé à nous frapper très fort, pendant trois ou quatre minutes. Avec des matraques comme la police. J’ai reçu un coup sur la nuque. Je suis tombé. Ils ont commencé à me frapper partout très fort, sur les mains et dans le dos. Ma main a été cassée. Je me suis évanoui.» Des histoires circulent dans le campement. On parle de cinq ou six personnes disparues. Au moins un Afghan s’est évaporé, selon Médecins du Monde. Certains migrants racontent qu’ils partent désormais avec des pierres dans les poches pour se défendre au cas où.
L’affaire de Dunkerque est entre les mains de la police judiciaire de Lille, tout comme celles des violences commises à Calais ces dernières semaines, et pendant l’été 2015. Le centre juridique annonce une conférence de presse conjointe avec Médecins du Monde et Médecins sans frontières ce vendredi matin pour détailler ces agressions de la part de «milices», mais aussi de la police, «en augmentation considérable»,selon Lou Einhorn, de Médecins du Monde. «Les migrants ne parlent presque plus que de ça avec les bénévoles.» L’organisation dit avoir accompagné «une plainte contre des CRS, et une autre contre des gendarmes mobiles». Marianne Humbersot, directrice du centre juridique de la «jungle», en annonce neuf autres pour vendredi, quatre contre des civils et cinq contre des forces de l’ordre.