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    Anti-K : Appel à comprendre la crise pour engager le combat

    économie NPA

    Lien publiée le 13 février 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Nous relayons l'appel important d'Anti-K, le site du groupe de travail économique du NPA

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    http://www.anti-k.org/2016/02/13/anti-k-appel-a-comprendre-la-crise-pour-engager-le-combat/

    Appel à comprendre la crise pour engager le combat

    Nous entrons dans une nouvelle phase critique de ce que certains nomment « la crise financière ». Il conviendrait de parler de la « crise du capitalisme » qui désigne un ensemble assez large de désordres à l’échelle de la planète, dont le désastre écologique et les guerres font intimement partie. Le précédent violent épisode peut être daté des années 2007/2008.  Il semble aujourd’hui qu’il se passe quelque chose d’important et de grave car l’accumulation des risques systémiques, comme ils disent, s’est fortement accrue ces derniers mois. Nous devons y être très attentifs, sans oublier toutefois que les crises économiques ne sont pas directement corrélées avec des crises révolutionnaires. Mais comme disait Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». 

    Quel va être le scénario de ce nouvel épisode, comment définir cette nouvelle période dans laquelle nous entrons ?  La question est posée !  

    Ce texte est ouvert à la critique, à la correction, aux amendement des lectrices et des lecteurs d’Anti-k, nous en tiendrons compte pour l’améliorer et en faire notre « manifeste »,en toute modestie …

    Qu’est-ce qu’un krach ?

    Une crise boursière, un « krach », c’est une purge de capital fictif. Elle manifeste l’écart devenu insoutenable entre les profits dans l’économie réelle et la valeur des titres financiers, qui représentent des droits de tirage sur la valeur produite dans l’économie réelle, les bénéfices escomptés.

    Il y a trop de capital fictif, mais aussi trop de capital réel, par rapport à la plus-value qui est extraite. Tout capital investi doit permettre un retour sur investissement mais surtout récupérer notablement plus de capital que celui placé initialement, pour permettre la poursuite de l’accumulation. Pour que l’accumulation redémarre, le capital réel et fictif excédentaire qui ne peut être « valorisé » doit donc être purgé. Cela passe par une vague de faillites et une destruction des moyens de production excédentaires, et donc une explosion du chômage.

    Aux origines de tous les krachs

    Dans la quête du profit maximal, les capitalistes substituent des moyens de production, des machines, à la force de travail des travailleurs qui est la seule source des profits capitalistes. C’est la grande contradiction du capitalisme : la recherche de compétitivité,  avec toujours plus d’investissement en biens de production, conduit à la baisse tendancielle du taux de profit. Cette baisse n’est que tendancielle car la bourgeoisie essaie en permanence de la contrer en augmentant le taux d’exploitation.

    La financiarisation est une autre tentative désespérée pour faire de l’argent à partir de l’argent sans passer par les aléas de la production et la vente de marchandises.

    Mais cette illusion ne peut que finir par se dissiper : c’est le krach, la dévalorisation massive du capital fictif.

    Les deux aspects de la mondialisation

    La nouvelle mondialisation, en allant chercher une main d’œuvre toujours moins chère dans les pays de la périphérie, provoque un chômage de masse dans les pays du centre. La fabrication cynique d’une armée de chômeurs de réserve dans ces pays est parfaitement organisée. Mais elle a aussi ébranlé le vieil ordre social des pays émergents et y a créé de puissantes classes ouvrières qui s’y sont mises en mouvement, avec une multiplication des grèves de conquête (sur les salaires, les retraites, la sécurité sociale, les conditions de travail, etc). Sans le surgissement de ces grandes classes ouvrières en mouvement, il est difficile de voir comment les difficultés – et les opportunités – surgissent dans la phase actuelle de la grande crise.

    « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes »

    Jamais cette réalité n’a cessé d’opérer et elle est le fruit des deux grandes classes en présence qui rendent coup pour coup. Les grandes grèves et conquêtes des classes ouvrières d’Asie et leurs répercussions économiques, sociales, idéologiques et politiques dans le monde ont réduit encore plus les marges de manœuvre du capital qui avait réussi à faire reculer les classes ouvrières des vieilles métropoles capitalistes.

    Centre et périphérie

    A cette poussée des classes ouvrières des pays émergents s’est également rajoutédans ces mêmes pays les mêmes autres processus de baisse de rentabilité du capital que ceux connus en Europe et aux USA alors que les pays du centre, les grandes citadelles du capital comptaient sur la « croissance » des pays de la périphérie pour les tirer de la crise et de la dépression.

    Les économies des pays du centre comme celles de la périphérie convergent aujourd’hui vers une crise de sur-accumulation de capital à l’échelle mondiale, des capitaux qui ne savent plus où s’investir. Elle ne sera pas résolue par la planche à billets pour alimenter les centaines de milliards des plans de relance, au seul bénéfice des soi-disant investisseurs, en fait plutôt spéculateurs, immensément enrichies par la monnaie déversée sans contrepartie.

    Critiquer le capitalisme ou bien la finance ?

    Se contenter de dénoncer la financiarisation de l’économie, c’est ne voir que la partie émergée de l’iceberg , c’est dénoncer un symptôme sans vouloir s’attaquer aux causes. Réclamer un meilleur partage des richesses en voulant convaincre les capitalistes que des augmentations de salaires leur seraient aussi profitables en permettant une relance et une croissance plus dynamique, sans remettre en cause le capitalisme, c’est refuser de voir qu’il n’y a aujourd’hui, devant la montagne des dettes publiques et privées, aucune marge de manœuvre pour des réformes en faveur des travailleurs dans un capitalisme en crise structurelle de sur-accumulation (trop de capitaux), et aussi de surproduction de marchandises.

    Cette volonté forcenée de produire toujours plus de marchandises inutiles voire nuisibles avec un gaspillage éhonté et des conséquences toujours plus catastrophiques pour l’environnement mène tout droit aux désastres. Aujourd’hui, la question de l’irréversibilité des catastrophes écologiques en cours se pose à l’humanité tout entière. Des questions qui ne seront pas résolues, mais aggravées par la fluctuation des cours des bourses et la guerre des monnaies.

    Le capitalisme vert va sauver le capitalisme…

    Avancer l’idée d’un « capitalisme vert » (parfait oxymore) créateur d’emplois et de richesses est sa dernière planche de salut pour trouver d’autres marchés subventionnés par la collectivité, comme pour l’armement ou le nucléaire. Le capitalisme ne crée de la valeur que par l’exploitation du travail pour la production de marchandises vendues à d’autres producteurs /consommateurs et par le pillage des ressources naturelles. L’action globale des capitaux nombreux et concurrents qui constituent le Capital ne peut respecter les cycles écologiques, leur rythmes, et la vitesse de reconstitution des ressources naturelles. Le passage impératif aux énergies renouvelables et la réduction de la consommation énergétique sont liés et nécessitent des investissements importants, inconcevables si les décisions restent subordonnés au dogme de l’efficience-coût. Or, l’alternative à l’efficience-coût ne peut être qu’une planification démocratique axée sur les besoins sociaux et écologiques. 

    Les prix supérieurs à payer pour satisfaire les exigences écologiques et de meilleurs services seront fatalement soutirés des revenus des producteurs les plus pauvres aux profit des classes les plus riches pour maintenir les impératifs incontournables de la valorisation du capital.

    Le « capitalisme vert » n’est qu’ un leurre et une illusion, un moyen pour prolonger jusqu’au gouffre la gabegie capitaliste.

    La souveraineté comme solution…

    Choisir le protectionnisme en se plaçant du point de vue d’un capitalisme national qui n’a jamais existé, contre l’internationalisme, c’est un renoncement particulièrement grave. Il ne s’agit pas d’accepter la libre circulation des marchandises et des capitaux, mais le capitalisme ne devient pas un bon système une fois à l’abri des frontières nationales. Les peuples doivent d’abord pouvoir choisir ce qu’ils veulent produire pour satisfaire leurs besoins sociaux soutenables, en dehors des lois du profit et de la marchandise et échanger en dehors des lois du capital. Ils doivent se protéger des lois du profit capitaliste, pas des travailleurs étrangers.

    L’arme de la crise

    Régulièrement le capital produit une crise boursière, chacune avec ses particularités, en laissant se mettre en place tous les éléments de son déclenchement, tout en feignant de la subir. Il faut bien faire savoir à toutes et à tous, qu’il n’y a plus d’argent disponible dans le cadre du capitalisme pour créer des biens publics et assurer une vie meilleure à tous. Les as de la finance, qui ne sont pas sortis de leur dernière crise, à laquelle ils n’ont toujours rien compris, vont nous expliquer doctement avec tous les médias à leur service, qu’il faut mobiliser tous ces milliers de milliards pour restaurer un système capitaliste et financier pourri jusqu’à l’os. Pour ce faire il faut bien mettre en scène une « Crise » et même un « état de guerre ».

    Crise globale: « tous seront frappés » sauf les responsables

    Les responsables de la dernière crise dite des « subprimes » sont restés impunis et les mécanismes de la finance folle qui l’ont permise n’ont pas été modifiés, alors que leurs forces destructrices sont toujours à l’œuvre. Elles provoqueront forcément la « crise » suivante, plus ravageuse encore.

    Pire, la libre circulation des capitaux et la suppression de toutes les entraves aux manipulations financières ont contaminé les pays dits émergents. Soumis aux lois des marchés financiers, leurs ressources et leurs monnaies sont manipulées, ils sont précipités eux aussi dans l’explosion des dettes publiques et dans la dépression.

    Conséquences d’un krach

    Les conséquences d’un krach sont bien connues : des banques au tapis, des caisses de retraites et d’assurance vie en faillite, des petits épargnants ruinés, de nouvelles fermetures d’entreprises, des millions de chômeurs supplémentaires, toute une humanité en guenilles jetée dans des centres de rétention indignes.

    Certains services sociaux ( santé, culture, éducation, loisirs) à la périphérie des centres bourgeois de reproduction du capital seront aussi sacrifiés ainsi que leurs agents, publics ou privés rejetés dans la précarité.

    Ce grand chambardement, avec ses victimes symboliques, présentera un contexte favorable pour un renforcement de la grande offensive en cours des forces du capital contre les prolétaires mis à la rue, élargie à toutes les masses populaires.

    Encore plus de petits commerçants, d’artisans, de paysans, ou de cadres, seront broyés par le système capitaliste qu’ils ont pourtant soutenu depuis toujours pour la plupart.

    Les capitalistes vont nous présenter ces événements comme un ordre naturel qu’ils subissent et auquel ils ne peuvent rien. C’est un mensonge, le capitalisme de la mondialisation et de la finance folle porte en lui la crise et aussi la guerre comme la nuée porte l’orage.

    La fuite en avant dans les guerres

    La mise en scène de cette extrême violence économique et des désordres de tous types qu’ils vont générer seront les prétextes à la démonstration et à la légitimation de la violence de l’Etat. La politique sécuritaire actuelle au nom de la lutte contre le terrorisme que tous les impérialismes actionnent et manipulent partout dans le monde a pour but de détourner les masses populaires, avec la complicité des médias, des vrais problèmes : les inégalités croissantes et la précarité généralisée.

    La mise en place de l’état d’urgence en France et tous les dispositifs policiers en sont les prémices.

    L’explosion des dépenses d’armement payées par l’impôt au profit du complexe militaro-industriel est un bien mauvais signe et rappelle de bien mauvais souvenirs. A chaque crise économique, les conflits ont servi de diversion et nous assistons à leur multiplication. Le mot d’ordre des capitalistes devient alors : que les victimes se battent entre elles !

    Ils ne sont pas seulement des exploiteurs mais aussi des pillards et des fauteurs de guerre, quand les peuples, eux, exigent la paix.

    « Non à la guerre » doit être écrit sur tous les mûrs !

    Notre camp

    Les responsables et les complices de ces désastres portent tous un nom, ils sont à la manœuvre dans les infrastructures du système, dans toutes les institutions bourgeoises au niveau national et international et dans les directions des multinationales. Les professionnels de la politique leur doivent leur ascension. Sans réels pouvoirs, ils sont à leur service, quel que soit la couleur de leurs casaques.

    Mais, nous, les révolutionnaires, nous les dénonçons clairement. Nous pouvons dire au peuple qui sont ses véritables ennemis, et ce ne sont pas le chômeur, l’immigré ou le réfugié.

    Nous sommes du côté de l’immense masse des victimes du capitalisme, les 99%. Nous les appelons à l’unité dans l’organisation, la mobilisation, l’action et la révolte car il n’y a pas d’autre chemin.

    Nous sommes du côté des travailleuses et des travailleurs exploitéEs, du côté des chômeuses et des chômeurs, du côté des précaires, du côté des quartiers populaires, du côté des « roms » et de tous les réfugiéEs parquéEs dans les camps.

    Avec elles et avec eux, nous allons organiser à partir de chaque village, de chaque quartier, de chaque immeuble, de chaque bureau et chaque atelier, l’unité d’action la plus large, pour résister, pour exiger des conditions de vie décentes, et pour organiser de grandes manifestations populaires pour bien se faire entendre.

    Il ne suffit plus de s’indigner, c’est seulement la résistance, la riposte, puis l’affrontement généralisé qui feront rendre gorge aux oligarques, aux spéculateurs et aux voleurs, à commencer par les banquiers…

    Nos tâches

    Pour en finir avec la régression sociale, avec l’austérité, et désormais avec la baisse de l’espérance de vie, il faut qu’un gouvernement des travailleurs/euses engage un processus de rupture avec l’ordre capitaliste en :

    – Fermant les bourses

    – Expropriant les banques et en constituant un monopole public bancaire qui émettrait une nouvelle monnaie (inconvertible sur les marchés internationaux) contrôlée par les travailleurs/euses

    – Socialisant sous contrôle des travailleurs/euses l’ensemble des grands groupes financiers, industriels et commerciaux (sans aucune indemnité ni rachat).

    – En annulant la dette publique,

    – En prenant le contrôle du crédit pour que les populations puissent choisir les investissements qui sont prioritaires pour satisfaire leurs besoins sociaux et non pour satisfaire les lobbies, adeptes des grands travaux inutiles et de la consommation de masse de toujours plus de marchandises inutiles et nuisibles

    – En interdisant les licenciements pour le partage du travail et la baisse massive jusqu’à en finir avec le chômage ; tous les travailleurs/euses doivent avoir un statut de producteur qui leur assure un salaire à vie.

    – En établissant un monopole du commerce extérieur pour permettre au nouveau système de production et d’échange de fonctionner à l’abri des lois du profit capitaliste

    L’équipe d’anti-K