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M. Rubel est mort il y a 20 ans

histoire

Lien publiée le 28 février 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Hommage de Louis Janover il y a 20 ans :

http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1996_num_119_1_2830

Page Wikipedia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximilien_Rubel

Textes de Rubel à lire en ligne :

https://www.marxists.org/francais/rubel/index.htm

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http://democom.perso.neuf.fr/maximilienrubel.htm

Maximilien Rubel est mort il y a 10 ans, le 28 février 1996. Il était un communiste libre et iconoclaste, qui connaissait parfaitement les textes de Karl Marx - dont il a rassemblé une grande partie en quatre tomes pour La Bibliothèque de La Pléiade

Partisan, comme Marx, de l’auto-émancipation, il a été tout le long de sa vie révulsé par la politique anti-marxienne de trop nombreux "marxistes" (en réalité des léninistes). Il s’attachait à retrouver, sous les déformations et falsifications, la pensée originale de Marx. C’est pourquoi il passa des décennies à éditer les textes de Marx d’après les manuscrits orignaux. Rubel considérait que « chez Marx, l’adhésion au communisme, c’est tout d’abord l’adhésion à la cause de l’émancipation des travailleurs qui s’identifie à la cause humaine universelle »[1].

En tant que communiste, Maximilien Rubel combattait toutes les formes d’aliénation. Cela l’amenait naturellement à combattre le régime de l’URSS, qu’il analysait comme étant « une économie se trouvant, selon la théorie marxienne, au premier stade de l’accumulation capitaliste »[2]. Pour un partisan du socialisme et du communisme, la condamnation de l’URSS était double : d’une part car c’était comme tous les autres régimes mondiaux une société où le pouvoir était détenu par une infime minorité (à l’inverse des principes de la démocratie qui impliquent le pouvoir au peuple lui-même) et où régnait l’exploitation par le salariat, d’autre part car l’URSS vivait sur une mystification, un mensonge permanent qui assimilait l’oppression capitaliste au... socialisme ! Rubel écrivait ainsi en 1965 : « Il n’y a pas de socialisme dans le monde actuel. Ce qu’on appelle ainsi, par abus de langage, n’est en réalité qu’une forme nouvelle de l’exploitation et de l’oppression de l’homme par l’homme [...] ; on devrait l’appeler : capitalisme d’État »[3]. Maximilien Rubel avait déjà développé cette analyse dans un article de 1957 : La Croissance du capital en URSS (réédité dans Marx critique du marxisme), article fondamental où Rubel signale que les principes de Marx ont déjà amené des théoriciens marxistes à identifier le caractère capitaliste de l’URSS (Anton Pannekoek, Cornelius Castoriadis[4], Otto Rühle…). 

Rubel a ainsi fait partie des communistes qui, tout au long du 20e siècle, ont simplement ré-affirmé qu’un État capitaliste et policier était forcément à l’opposé des valeurs du mouvement démocratique et égalitaire qu’est le communisme. On retrouvait ainsi l’une des thèses de la pensée de Marx : ce n’est pas le type de capitalisme qui crée l’aliénation et l’exploitation, mais le capitalisme lui-même, l’organisation capitaliste et hiérarchique du travail et des rapports sociaux. 

Les écrits de Rubel, notamment Marx critique du marxisme (recueil publié en 1974, réédité en 2000), sont des plaidoyers vivants et argumentés pour l’auto-émancipation des êtres humains, qui nécessite d’abolir le capitalisme et ses fondamentaux (exploitation par le salariat ; culte de l’argent, de la compétition et de la forme marchandise) ainsi que toutes les formes de domination (et notamment les États). 


[1] Maximilien Rubel, Marx critique du marxisme, Payot, réédition de 2000, p. 355. 

[2] Marx critique du marxisme, p. 323.

[3] Marx critique du marxisme, p. 415.

[4] Cité sous son pseudonyme de l’époque, Pierre Chaulieu.