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Le point sur les premiers résultats des élections législatives en Iran
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) Une nouvelle donne politique semble se dessiner en Iran. Les alliés réformateurs et modérés du président Hassan Rohani ont fortement progressé face aux conservateurs lors des élections législatives de vendredi. Cependant, d’après les résultats partiels, publiés 28 février, aucun des deux camps n’obtient de majorité claire.
- 60 sièges prochainement pourvus
Les réformateurs et modérés disposent pour l’instant de 89 sièges sur les 290 que compte le Parlement. Les conservateurs en ont, quant à eux, obtenu 86. Dix candidats indépendants ont également été élus, mais ils sont pour l’instant inclassables. Enfin, les résultats pour une soixantaine d’autres sièges devraient êtreannoncés d’ici mardi.
D’ores et déjà, les alliés de M. Rohani peuvent se targuer d’avoir trois fois plus de représentants au Parlement : ils en comptaient trente jusqu’à présent contre environ 200 pour les conservateurs. Ils ont notamment réalisé une percée remarquable à Téhéran, la capitale, raflant la totalité des 30 sièges qui étaient jusqu’alors détenus en grande partie par leurs rivaux.
- 51 sièges remis en jeu en avril-mai
Un second tour devra, quoi qu’il en soit, être organisé en avril ou en mai pour départager les candidats briguant 51 autres : aucun d’entre eux n’a récolté suffisamment de voix pour être élu dès lors du premier scrutin.
- Le rôle de l’accord sur le nucléaire
Plusieurs figures des conservateurs étaient de farouches opposants à l’accord conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances et l’Iran sur son programme nucléaire. Le texte, entré vigueur mi-janvier, a entraîné la levée de la plupart des sanctions économiques qui asphyxiaient le pays.
Religieux modéré, le président Rohani misait sur cette avancée majeure et les investissements étrangers attendus par son application, pour engranger un maximum de députés favorables à sa politique au Parlement. Il entend, en effet, mettre en place une série de réformes économiques et sociales avant la fin de son premier mandat de quatre ans en 2017.
- MM. Rohani et Rafsandjani élus à l’Assemblée des experts
Autre motif de satisfaction pour M. Rohani : son élection et celle de son allié, Akbar Hachemi Rafsandjani, ancien président de la République islamique, à l’Assemblée des experts. Le vote pour son renouvellement s’est déroulé vendredi, en même temps que les législatives. Le taux de participation aux deux scrutins a été d’environ 60 %.
Cette chambre, composée de 88 religieux élus pour huit ans, est chargée de nommer le guide suprême et pourrait être amenée à jouer un rôle déterminant durant son mandat puisque le guide actuel, Ali Khamenei, est âgé de 76 ans.
Deux conservateurs connus pour leur hostilité envers les réformateurs, les ayatollahs Mohammad Yazdi, actuel chef de l’Assemblée des experts, et Mohammad Taghi Mesbah Yazdi, ne seraient d’ailleurs pas en position d’être reconduits, selon des résultats partiels portant sur la quasi-totalité des bulletins dépouillés. En revanche, l’ayatollah Ahmad Janati, chef conservateur du puissant Conseil des Gardiens de la constitution, serait élu.
- « Une nouvelle atmosphère », selon le président
« Le progrès du pays est l’objectif principal » et le « prochain Parlement aura de lourdes charges », a jugé dimanche le guide suprême Ali Khamenei, dans un message lu à la télévision. Il a cependant mis en garde contre une avancée « superficiel[le] sans indépendance ni intégrité nationale ».
Le président Rohani a, pour sa part, affirmé dans un tweet que « les électeurs ont créé une nouvelle atmosphère » en Iran. Son allié, M. Rafsandajani a affirmé dans un message sur le réseau social que « personne ne peut résister à la volonté de la majorité du peuple et ceux dont il ne veut pas doivent se retirer ».
La percée des proches de l’actuel chef de l’Etat est d’autant plus notable que la plupart des grandes figures du camp réformateur avaient été écartées de la course aux législatives par le Conseil des gardiens de la Constitution, qui a un droit de veto sur les candidatures.