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Mayotte : grève générale, silence colonial et répression

lutte-de-classe Mayotte

Lien publiée le 9 avril 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Brève d'un camarade du NPA

Au 8 ème jour de grève générale illimitée pour "l'égalité réelle et la justice" démarrée au lendemain des 2 journées de grève contre la loi travail les 30 et 31 mars, pas un seul journal télévisé, une seule radio, pas plus que la presse écrite quotidienne en France métropolitaine, n'en parlent, même pas une seconde. Mayotte est pourtant un département français depuis janvier 2011. 

En réalité c'est parce que c'est une des pires sociétés coloniales sous domination française où 82% de la population vit sous les seuil de pauvreté alors que le coût de la vie est de loin le plus élevé de tous les territoires français, le taux de chômage y est estimé à 20% (46,5% pour les jeunes) et que les coûts d’aménagement et de construction sont beaucoup plus élevés que partout ailleurs, tout cela sur le territoire le plus pauvre de la République.

Le taux considérable de chômage, associé à la violence policière qui amenait une peur considérable de perdre son emploi, avec une peur du chef, en particulier "blanc", peur du préfet espèce de gouverneur colonial ou féodal et de sa police ou justice, est en train de voler en éclat dans la mobilisation actuelle. 

Les grévistes et manifestants veulent l'application immédiate et intégrale à Mayotte du Code du Travail de droit commun, l'application immédiate à Mayotte des Conventions collectives nationales de branches ayant cours en France métropolitaine, l'alignement immédiat des pensions minimum au même niveau que la métropole, le reclassement avec reconstitution de carrière reprenant en compte la totalité de l’ancienneté de services des agents concernés par les intégrations dans les fonctions publiques, l'alignement au niveau de la métropole de toutes les prestations sociales. 

Face aux grévistes et à leurs barrages, le pouvoir sort les blindés, comme déjà en octobre-novembre (lorsque ce mouvement avait commencé, interrompu un moment par l'état d'urgence)  sa police avait tiré à balles réelles sur les jeunes mobilisés.
Rompre le silence sur la grève générale à Mayotte c'est non seulement le minimum des obligations pour des militants vivant dans la puissance coloniale, mais c'est aussi dans la situation actuelle de mobilisation des jeunes et des salariés contre la loi travail, lier nos combats à ceux des habitants de Mayotte, puisqu'ils le font eux-mêmes tout en l'amplifiant vers une "égalité réelle et la justice" qui nous concerne ici aussi, et enfin dans le cadre des "Nuits debout" ouvrir la parole de ses participants à une conscience internationaliste.