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Quand Mélenchon infiltre la campagne de Sanders

Mélenchon Sanders

Lien publiée le 20 avril 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://gauche.blog.lemonde.fr/2016/04/20/quand-melenchon-infiltre-la-campagne-de-sanders/#xtor=RSS-3208

Avec le souverain pontife - "Vive le pape!", clame-t-il sur son blog -, Bernie Sanders est la nouvelle coqueluche de Jean-Luc Mélenchon. Pas une interview où le député européen ne se réfère au candidat à l'investiture démocrate. Ce qui a de quoi surprendre dans la bouche de celui qui a longtemps fustigé les Etats-Unis et ne jurait que par les expériences de gauche en Amérique latine. "L'élection américaine est super importante, confie-t-il. Pour moi, c'est une découverte. Howard Dean, je n'ai rien vu mais Bernie Sanders, j'ai vu. Ça a commencé avec Obama – un président afro-américain, c'est énorme."

Le sénateur du Vermont ayant le vent en poupe malgré sa défaite mardi dans l'Etat de New York, M. Mélenchon a voulu percer ses secrets de fabrication. Il a donc envoyé l'une de ses proches, Sophia Chikirou, qui était son attachée de presse lors de la campagne de 2012, en mission aux Etats-Unis. Son but : participer à la campagne de Bernie Sanders. Partie il y a un mois et demi, elle a d'abord atterri à Miami où elle a pu, explique-t-elle, intégrer le staff du candidat grâce à John Rick MacArthur, un Franco-Américain président de la célèbre revue Harper's Magazine."J'ai dans un premier temps choisi de voir comment la campagne se passait au niveau local, indique celle qui officie désormais comme conseillère de M. Mélenchon.Porte-à-porte, phone banking, texting, facebooking : j'ai participé à toutes les actions militantes de terrain."

"Vote révolutionnaire"

Direction ensuite New York afin de voir une autre réalité, notamment celle de Brooklyn où "la population est à la fois bobo et immigrée, ou descendant d'immigrés"."Je me mêle à toutes les actions militantes, me focalisant sur la base pour comprendre comment on prend la décision de voter pour un candidat 'radical', 'ousider', 'donné perdant par les médias', raconte Sophia Chikirou. Je veux comprendre comment on passe d'un vote  'social-démocrate' à un vote révolutionnaire. Le fractionnement du Parti démocrate dans le fief d'Hillary Clinton, à New York, est particulièrement révélateur de la puissance du discours de vérité de Bernie Sanders."

La jeune femme se rendra enfin en Pennsylvanie, un Etat plus rural. "Avec ces trois Etats, j'aurai une vision très précise des mécanismes à l'oeuvre pour que le rejet du système actuel, financiarisé et deshumanisé, se traduise par un vote de changement radical, ajoute-t-elle. C'est ce qui nous avait manqué en 2012, c'est ce que nous devons réussir en 2017 pour passer devant le candidat du gouvernement et être au second tour."

Communication directe

Après quelques semaines sur place, elle en retire déjà des enseignements notamment sur la capacité de Bernie Sanders "à rester focalisé sur ses thèmes de campagne et à imposer ses propositions dans le débat". "Il ne se défait jamais de son programme et évite les polémiques", note-t-elle. Sophia Chikirou compte également s'appuyer sur la façon dont le sénateur du Vermont se sert du numérique."L'utilisation des mails et des contacts directs avec les sympathisants (via les réseaux sociaux ou le téléphone) est d'une efficacité redoutable, constate la conseillère de M. Mélenchon. Une communication directe qui permet de mobiliser des millions d'activistes isolés pour un même objectif. L'idée est, par exemple, de dire : passons 2 millions d'appels téléphoniques en un week-end à New York." 

Un point commun relie déjà les campagnes des deux hommes : l'utilisation d'une plateforme Web interactive. Si M. Sanders utilise Blue State Digital, un concurrent de Nation Builder choisi par M. Mélenchon, le principe est le même. Cet outil propose d'"appuyer" la candidature de son champion en laissant ses coordonnées – ce qui permet au staff de campagne de se constituer un fichier de contacts –, de créer des"groupes d'appui" locaux qui sont autant de relais sur le terrain, de laisser des idées pour le programme ou encore de faire des micro-dons. De quoi amasser un véritable trésor de guerre. Avec jlm2017.fr, celui qui veut incarner la "France insoumise"revendique près de 100 000 soutiens, 900 groupes d'appui et assure avoir récolté, au 31 mars, 200 000 euros.