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USA. 40 000 grévistes à l’assaut de Verizon

USA

Lien publiée le 14 mai 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.revolutionpermanente.fr/USA-40-000-grevistes-a-l-assaut-de-Verizon

Plus de 40 000 salariés de Verizon, le plus grand groupe de télécommunications aux Etats-Unis, se sont mis en grève le 13 avril. Malgré les pressions exercées par la direction de l’entreprise et la répression policière, ils restent toujours aussi déterminés à aller au bout de leurs revendications.

Près de 40 000 travailleurs sont actuellement en grève chez Verizon, le géant de télécom états-unien. Leur grève dure depuis le 13 avril et constitue à l’heure actuelle la plus grande grève ouvrière dans le pays depuis au moins 5 ans.

Au cœur du conflit se trouvent trois mesures que la direction de Verizon veut absolument imposer aux travailleurs afin d’aller encore plus loin dans sa restructuration interne. D’abord, elle compte délocaliser de nombreux emplois vers l’étranger dans des pays comme les Philippines ou le Mexique où le « coût du travail » est bien moindre qu’aux États-Unis, les syndicats encore moins tolérés. Selon la direction, ceux qui souhaitent garder leur emploi n’ont qu’à suivre leur poste à l’étranger, sinon au chômage ! Elle veut également pouvoir imposer des mutations forcées d’un état à l’autre. La plupart des réglementations du travail étant définies au niveau de l’état fédéré, elle compte jouer la carte de la concurrence entre les différents états dans une grande course à savoir qui aura les salaires les plus bas, les conditions de travail les plus précaires et les syndicats les plus faibles ! Enfin, la direction veut faire payer les travailleurs encore davantage pour leurs assurances santé.

La grève, organisée essentiellement par les syndicats Communication Workers of America (CWA) et l’International Brotherhood of Electrical Workers (IBEW), conteste tous ces points. La direction prétend qu’il faudrait économiser un peu pour sauvegarder la santé financière de l’entreprise. Pour les grévistes, il s’agit tout simplement de la cupidité des actionnaires de Verizon. Le géant de télécom récupère effectivement chaque mois environ 1,8 milliards de dollars en bénéfices et en 2015 ses profits s’élevaient à 18 milliards de dollars !

Les grévistes font régulièrement des piquets devant les bureaux de Verizon à travers le pays. Face à cette organisation, la direction n’a pas hésité à contre-attaquer, en essayant, en vain, de renvoyer les employés au travail. D’un côté, le 1er mai, la direction a annulé les assurances santé de quelques 36 000 travailleurs dans le but de diviser et de mettre fin à la grève. De l’autre, elle a entrepris une campagne diffamatoire contre les grévistes en les rendant responsables, auprès du public, de tous les problèmes éventuellement rencontrés : mauvaises connections, délais dans les livraisons, difficultés pour joindre le service après-vente...

Les grévistes ont dû faire face aux gouvernements locaux qui ont été plus que contents de rendre service à la direction de Verizon dans ses efforts pour briser la grève. Ainsi, la police est régulièrement envoyée pour protéger les jaunes qui veulent passer les piquets. A New York, un policier a même conduit le camion d’un jaune tout droit dans le piquet, roulant sur et blessant grièvement un gréviste. Dans le Maryland, un avocat de Verizon a bulldozé un piquet de grève avec sa voiture de luxe, écrasant un travailleur en grève.

Face à la détermination des grévistes, la direction a quand même proposé d’augmenter les salaires au cours des 5 prochaines années en échange de concessions sur les délocalisations et les assurances santé. Rien n’y fait : les travailleurs veulent garder leurs conditions de travail actuelles ! Et Verizon n’est pas prêt à voir la fin du conflit : la grève risque de s’amplifier et de devenir nationale dans les jours à venir. Même la campagne de diffamation à l’égard des grévistes n’a pas marché, la grève reste populaire dans les communautés locales où les grévistes, les syndicalistes d’autres secteurs et les habitants ont pris l’habitude de se retrouver sur les piquets de grève.

Dans un pays où les classes dominantes s’acharnent depuis des décennies pour démanteler le mouvement ouvrier organisé et pour détruire tout semblant de conscience de classe chez les travailleurs, la grève des travailleurs de Verizon pourrait être historique. Une victoire serait un véritable tremblement de terre dans la conscience de la classe ouvrière nord-américaine tout entière et deviendrait source d’inspiration pour des centaines de milliers d’autres travailleurs qui en ont tout simplement marre d’être de la chair à patrons !