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Des SO syndicaux d’accord avec la police pour réprimer
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Alors que plusieurs milliers de personnes défilaient aujourd’hui à Paris contre la loi travail, la préfecture de police de Paris avait décidé de mettre le paquet pour dissuader les manifestants, et notamment les jeunes : fermeture de stations de métro, dispositif policier inégalé avec fouille des sacs, y compris à l’intérieur des stations, arrestations arbitraires... tout a été fait pour dissuader et retarder les manifestants. Par delà, le dispositif de répression, les services d’ordres des organisations syndicales semblent s’être donnés le mot pour contrôler étroitement le déroulement de la manifestation, empêchant, avec l’usage de la force, aux cortèges étudiants et jeunes de se mettre en tête et les obligeant à rallier celui de l’UNEF.
« Les flics voulaient empêcher les jeunes de rejoindre la manifestation »
Métro saint François Xavier, ligne 13. Destination obligée pour rejoindre le point de rendez vous de la manifestation à Ecole militaire, dont la station a été fermée administrativement par la préfecture de Paris. L., étudiante à paris 8, arrive avec un groupe de jeunes étudiants mobilisées et raconte comment les mesures d’intimidation de la police ont débuté dès la station de métro : « on montait les escaliers du métro pour sortir. Là, on se retrouve nez à nez avec des CRS : fouilles de sacs musclées, fouille au corps, également, plaqués au mur. Les flics cherchent à s’emparer de tout notre matériel de protection : lunettes, casque, tout y passe. » Les policiers cherchent principalement à intimider, à dissuader les jeunes de rejoindre les cortèges. Pour cela, ils n’hésitent pas à faire des arrestations arbitraires comme cette étudiante de Paris 8 qui a été arrêtée. « Quand on s’en est rendu compte, on a voulu attendre dans la station, à la sortie de la bouche jusqu’à ce qu’ils la libèrent. On criait ‘libérez notre camarade’. Là ils ont commencé à nous dire de dégager. Les flics sont arrivés depuis l’intérieur avec les boucliers pour nous sortir hors du métro. Ils nous ont menacé avec les gazeuses en nous disant qu’on bloquait la circulation. » A l’extérieur, un autre groupe de CRS rapplique. De peur d’être coincés dans les escaliers et finalement embarqués, on a décidé de partir. Clairement, ils voulaient tout faire pour nous empêcher de rejoindre le cortège ».
Quand le service d’ordre de Force Ouvière et de l’UNEF font offices de supplétifs
La Coordination Nationale Etudiante, qui structure le mouvement sur l’ensemble des facs de France mobilisées contre la Loi Travail, avait voté de se placer, comme à chaque manifestation depuis le 9 mars, en tête de cortège. Pourtant le service d’ordre de Force Ouvrière, placé en tête de manifestation en avait décidé autrement. « On ne vous laissera pas passer » ont-ils lancés aux étudiants mobilisés. Face à eux, un service d’ordre pour le moins musclé composé de 250 hommes équipés. « On ne vous laissera pas casser et bloquer devant » disaient-ils reprenant le discours de la préfecture et du gouvernement, assimilant « jeunes » et « casseurs ». Face à cela, une partie du cortège de la CNE est parvenu à s’insérer dans la manifestation, juste derrière FO et devant l’UNEF. L’UNEF, à son tour, a tenté de faire intégrer les étudiants dans son cortège de manière brutale et sans succès. L’objectif était clair : empêcher la jeunesse de manifester de manière auto-organisée et l’invisibiliser derrière le cortège de l’UNEF.
Les provocations policières et les tentatives de couper les cortèges.
Un échec total, puisque les cortèges syndicaux ont été rapidement débordés par près de 4000 personnes, défilant devant eux. En tête, une banderole, Nuit Debout et beaucoup de jeunes et d’étudiants. Au niveau du boulevard Raspail et Montparnasse, la police a profité d’une occasion de manifestation sauvage en direction de Matignon, finalement avortée, pour gazer à flot la tête de la manifestation. Des grenades de désencerclement lancées et énormément de gaz ont été lancés, l’objectif étant de diviser la manifestation, les cortèges auto-organisés des cortèges tenus par les directions syndicales. De nouveau un échec, puisqu’au niveau de Montparnasse, les rangs se sont reformés en direction de Denfert-Rochereau.
Arrivée sur la place, les manifestants ont été accueillis par des nuages de gaz lacrymogènes, destinés à vider les cortèges le plus vite possible. La police se serait alors glissé entre le cortège de Solidaires et de la CGT afin d’empêcher ce dernier d’avancer. Selon plusieurs témoins, des membres du service d’ordre de Force Ouvrière, armés de manches de pioche et de casques auraient pu rejoindre l’arrière du cortège pourtant délimité par une rangée de CRS qui les auraient laissé passer.