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Macron prône une modération des salaires pour poursuivre le redressement industriel
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(afp) Emmanuel Macron a estimé ce mardi que les entreprises devaient préférer les investissements productifs aux augmentations salariales, dans un entretien auxEchos.
« Sur la fonction production, nous avons rattrapé une bonne partie de notre retard compétitivité-coût des années 2000 via le pacte de responsabilité, le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) et la fin de la modération (salariale) allemande depuis 2013. Mais il faut tenir et maintenir l’impact de cette dévaluation fiscale. Et la clef, c’est la modération salariale », a affirmé le ministre de l'Economie.
Aller au-delà de la loi travail
« Je leur dis : "Ayez une préférence pour l’investissement et l’emploi-formation plutôt que pour les dividendes et les salaires !" », a-t-il lancé.
« Pour relancer l’industrie française, il faut du temps et il faut privilégier l’investissement productif. Pour les salaires, il faut privilégier des négociations salariales au plus proche de la situation de l’entreprise », a-t-il souligné.
Interrogé sur la nécessité d’aller au-delà de la future loi El Khomri, qui se limite essentiellement au temps de travail, Emmanuel Macron répond « oui ».
Macron persiste et signe sur la rémunération des patrons
« Il faudra élargir le champ de la négociation collective au niveau de l’entreprise à d’autres domaines. Plus on ira vers l’entreprise, plus ce sera efficace. On ne peut pas prétendre aimer l’industrie et refuser les conditions de son succès », argumente-t-il.
Concernant le débat sur la limitation des salaires des patrons, l’occupant de Bercy réitère son opposition au passage par la voie législative.
« Evitons la réponse réflexe consistant à dire : "Il y a un problème, faisons une loi." Il est hypocrite de déclarer "limitons la rémunération des dirigeants à 100 fois le SMIC", alors que suivant la Constitution la loi ne peut pas limiter la rémunération des patrons avec un plafond fixe », a-t-il dit.
Un débat qui pourrait s'étendre ?
« Pourquoi limiter le débat aux patrons par ailleurs ? Que ferait-on pour les artistes ? Pour les sportifs ? », a-t-il ajouté.
« C’est (…) la responsabilité des conseils d’administration de fixer le niveau acceptable. C’est ce que nous avons défendu chez Renault en tant qu’Etat actionnaire » en votant contre la rémunération du PDG Carlos Ghosn, a affirmé le ministre.
« Une des faiblesses françaises est que l’on a des conseils d’administration insuffisamment respectueux des actionnaires. On est trop souvent dans la connivence avec des administrateurs parfois trop proches des dirigeants », a-t-il estimé.