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Pour l’Insee, la «personne de référence» est toujours un homme
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.slate.fr/story/118525/enquetes-insee-personne-de-reference
Vous êtes une femme dans un couple hétérosexuel? Vous avez beau gagner plus que Monsieur et prendre les trois-quarts des décisions, pour l’Insee, vous n’êtes pas (toujours) la «personne de référence» du ménage. Une discrimination mal vécue par les personnes sondées.
«Ça m’a semblé tellement moyenâgeux, je n’ai pas voulu poursuivre»: telle a été la réaction de Clothilde, une femme vivant en couple avec une autre femme, lorsque l’Insee l’a appelée pour une enquête, commençant l’entretien en lui demandant si elle était bien«le chef de famille». Ou plus précisément, si elle était bien la «personne de référence du ménage», ce qui, devant l’étonnement de Clothilde, a été traduit par «chef de famille»:
«La personne au téléphone m’a à peine caché qu’elle voulait parler à un homme. J’ai essayé d’expliquer que c’était complètement daté, qu’il n’y avait pas forcément de “chef” dans une famille, mais en vain. J’ai préféré arrêter là. Cela me parait tellement correspondre à une société qui n’existe plus. Et c’est c’est très irrespectueux», complète Clothilde.
Les témoignages comme celui-ci sont nombreux. Certains ont refait surface après un tweet de la journaliste et activiste Alice Coffin relatant l'expérience d’une de ses amies qui a eu l'échange suivant avec un enquêteur de l'Insee:
«Êtes-vous la personne de référence de votre foyer?
–C'est à dire?
–Habitez-vous avec un homme?»
Par la suite, nous avons récolté trois autres témoignages similaires, confirmant que l’Insee discrimine effectivement pour ses enquêtes en fonction du sexe. Bertille Reynes-Seguin affirme avoir eu la même expérience, il y a moins d’un an:
«On m’a demandé “Êtes-vous la personne de référence?” et je leur ai demandé ce que cela signifiait pour eux. Ils m’ont alors déclaré que dans un couple hétéro, c’était l’homme, et sinon le plus âgé. J’étais choquée, et la personne au téléphone aussi, mais elle me disait qu’elle n’avait pas le choix. Je ne vois pas l'intérêt de cette définition, on n’est plus à l’époque où quelqu’un prend les décisions seul! C’est archaïque et patriarcal.»
Un outil pour déterminer les CSP des ménages
Quelle est l'utilité pour l’Insee d’avoir une personne de référence? Cheffe de l'unité des études démographiques et sociales, Marie Reynaud nous explique que ce concept sert par exemple à classer les ménages selon des catégories socio-professionnelles (PCS, autrefois appelées CSP). Puisqu’il n’est pas possible de faire une «moyenne des catégories socio-professionnelles» des foyers (par exemple, si la femme est cadre et l'homme employé), il faut donc choisir une seule personne. D’où cette idée de «personne de référence», qui sera la personne qui déterminera le profil socio-professionnel du foyer.
Et dans certaines enquêtes, si l’Insee identifie un couple hétérosexuel, alors c’est pour elle l’homme qui est la personne de référence. L'institut affirme pourtant avoir adopté en 2004 une nouvelle définition de cette notion, «qui ne tient pas compte du sexe des personnes composant ce ménage». «Seuls importent le fait d'apporter ou non des ressources au ménage, le fait d'être actif ou non, et l'âge», complète l’organisme. Les critères déterminants sont donc ici l’activité et en dernier ressort, l’âge. Cette définition s’applique à «la grande majorité de ses enquêtes auprès des ménages».
Toute la nuance réside dans ce petit bout de phrase: «la grande majorité de ses enquêtes». Car il y a bien des enquêtes où l’organisme continue d’utiliser une définition discriminante. Et pas des moindres: le recensement et l’enquête emploi, les deux plus importantes. Pour le reste, elle est passée à la nouvelle définition.
Une opération qui prendrait des mois
Si l’Insee n’a pas adopté cette nouvelle définition pour toutes ses enquêtes, c’est parce que c’est une «opération très lourde», nous explique Marie Reynaud. Chaque année, environ 8,5 millions de personnes sont interrogées. Changer la méthode aurait donc un impact sur«tous les traitements statistiques en aval de la collecte du recensement».
Avec des conséquences complexes sur les autres enquêtes de l'Insee. Car peu le savent, mais le recensement sert «à caler» les autres sources de l’institut, où l’on interroge moins de personnes. Il est en quelque sorte l’étalon, qui permet d’ajuster ensuite les autres enquêtes, si par exemple la proportion de femmes recueillies parait trop faible ou si une catégorie d’âge est en surnombre.
Marie Reynaud estime donc qu’une telle opération prendrait «des mois» et demanderait énormément de moyens, impliquant de nombreuses équipes de l’Insee. «ll faudrait d’abord faire l’opération à blanc pour estimer l'impact du changement, puis tout recalculer».
A quand la révolution statistique?
Pour autant, la responsable de l’Insee estime que la méthode actuelle n’est «pas satisfaisante». «Nous sommes tous d’accord ici pour dire que cela ne peut pas durer comme cela. Ce n’est pas en phase avec l’évolution de notre société», affirme-t-elle.
Quand donc aura lieu cette grande révolution statistique vers plus d’égalité? «On a l’intention de le faire, mais je ne peux pas m’engager sur un délai», répond Marie Reynaud. Peut-être quand la pression de la société sera plus forte, et qu’elle ne restera pas cantonnée à la seule sphère des Twittos. Ou quand l’Insee aura une petite rallonge budgétaire...