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    Venezuela : Ce n’est pas aux classes populaires de payer la crise

    Venezuela

    Lien publiée le 31 mai 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://npa2009.org/actualite/international/venezuela-ce-nest-pas-aux-classes-populaires-de-payer-la-crise

    Les classes populaires vénézuéliennes subissent depuis plusieurs mois une situation dramatique : pénuries alimentaires et de médicaments massives, inflation annuelle à trois chiffres… La vie quotidienne est gravement impactée par cette crise économique multiforme.

    Parmi les causes de ce marasme, on peut noter la chute mondiale des cours du pétrole dans une économie rentière dépendante de l’or noir, mais pas seulement. Depuis le blocage de l’économie par le patronat en 2003, le gouvernement contrôle les changes. Les entreprises détournent ce système avec la complicité des hautes sphères gouvernementales en surfacturant leurs importations. Depuis treize ans, 457 milliards de dollars auraient ainsi été volés au pays selon les économistes. La monnaie s’effondre, la faible production agricole oblige le pays à importer l’essentiel de son alimentation, et les pénuries se multiplient.

    Maduro incapable de mettre fin aux pénuries

    Dans ce désastre, le gouvernement de Nicolás Maduro, successeur d’Hugo Chávez, est incapable de mettre fin à cette spirale de privations. Il augmente le prix de l’essence qui grèvera encore un peu plus le pouvoir d’achat déjà laminé par l’inflation galopante. Il continue de payer une dette extérieure qui pille les derniers fonds qui restent dans les caisses de l’État. Au même moment, il continue de maintenir le pouvoir d’achat d’une seule catégorie de personnes, les militaires, et laisse la corruption gangrener l’État, notamment par le détournement du système de change. La nomination d’un dirigeant patronal, Miguel Pérez Abad, à la vice-présidence pour l’aire économique révèle cette volonté conciliatrice face aux élites économiques.

    La combativité dont manque le gouvernement face au patronat ou pour mobiliser les classes populaires, il la garde pour se maintenir au pouvoir coûte que coûte. Nicolás Maduro a adopté un décret sur l’état d’exception et d’urgence économique qui lui permet de prendre des mesures contournant l’Assemblée nationale, acquise à l’opposition de droite (MUD) depuis les élections législatives de décembre dernier. Ce décret autoritaire a été avalisé par le Tribunal suprême de justice, acquis à la majorité présidentielle.

    La droite vénézuélienne à l’offensive

    Face à cela, l’opposition cherche à instrumentaliser une disposition constitutionnelle, l’organisation d’un référendum révocatoire pour sortir Nicolás Maduro avant le terme de son mandat constitutionnel en 2019. Si le référendum est tenu avant 2017 et que les Vénézuéliens en décident, le président serait obligé de céder la place et de nouvelles élections auraient lieu. En 2017 ou 2018, il serait simplement remplacé par son vice-président, du même bord politique que lui.
    Quelle que soit l’issue de ces querelles politiciennes, les classes populaires n’ont rien à gagner à l’accession au pouvoir de la droite toujours inscrite dans le cadre néo-libéral. Depuis quatre mois qu’elle détient la majorité à l’Assemblée nationale, la MUD n’a été d’aucune utilité pour mettre fin aux pénuries, contrairement à ses promesses de campagne, mais menace le service public du logement et l’application de la loi du travail.


    Pour un avenir d’émancipation

    Cette offensive de la droite vénézuélienne s’inscrit dans un contexte continental. De la victoire de Mauricio Macri à l’élection présidentielle argentine au coup d’État parlementaire de Michel Temer au Brésil, partout en Amérique latine, la droite sonne l’heure de la revanche sociale après une décennie de programmes sociaux qui ont fait diminuer la pauvreté à défaut de changer structurellement les sociétés. L’horizon d’un « socialisme du 21e siècle », longtemps promis par Chávez, semble désormais lointain, confisqué par une minorité bureaucratique qui finit par adopter une politique conservatrice à l’instar de ses épigones du 20e siècle.

    Nous affirmons notre solidarité avec les classes populaires vénézuéliennes face aux épreuves qu’elle straversent et avec toutes les forces politiques, sociales et syndicales du pays qui essaient de proposer un avenir d’émancipation, contre la bipolarisation stérile entre une opposition aux projets réactionnaires et un gouvernement Maduro incapable de mettre fin aux pénuries et d’affronter les offensives du patronat.


    Pedro Huarcaya