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SNCF: grève reconduite, malgré les tergiversations de la CGT

SNCF

Lien publiée le 7 juin 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

SUD Rail refuse l'accord (cf. ci-dessous leur communiqué sous l'article du Monde), mais la CGT ne dit rien, et s'en remet aux AG pour décider de la suite, sans se positionner ! Saboteurs ! Malgré cela, les cheminots reconduisent partout la grève !

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(Le Monde) Le clap de fin était proche, mais s’éloigne de nouveau. Alors que la direction de la SNCF et ses quatre syndicats représentatifs avaient fini, au septième jour de grève, par trouver un compromis sur le futur accord d’entreprise, SUD-rail a rejeté ce projet. La grève à la SNCF a par ailleurs été reconduite pour mercredi par toutes les assemblées générales de cheminots, selon un nombre significatif de résultats recensés par SUD-rail et FO-cheminots, qui, insatisfaits du projet d’accord, ont appelé à poursuivre le mouvement. En moyenne, trois TGV sur quatre circuleront mercredi, un train sur deux sur les lignes Transilien et Intercités et six TER sur dix.

La CGT-cheminots a déclaré par un communiqué s’en remettre aux assemblées générales à qui « il appartient » de « déterminer les suites », sans donner de mot d’ordre. Le premier syndicat, sans donner de position définitive sur le texte, souligne néanmoins qu’il est « au niveau » de la règlementation actuelle.

Le projet d’accord sur l’organisation du travail à la SNCF « ne reprend pas les revendications des cheminots en grève », s’est justifié le troisième syndicat de la SNCF (17 %), estimant que le projet d’accord mis au point dans la nuit ne comportait que « quelques mesurettes » et allait « sur certains points dégrader le quotidien des cheminot(e) s ».

SUD-rail réclame ainsi la reprise des négociations au niveau de la branche ferroviaire, rejetant catégoriquement le projet de convention collective arrêté par le patronat. A défaut, il invite le gouvernement à améliorer le projet de décret fixant les règles d’ordre public dans le rail.

  • Une nuit de tractations, appels à cesser la grève

C’est à 4 h 30, dans la nuit de lundi à mardi, que les derniers négociateurs sont sortis de la salle, au siège de SNCF Transilien, près de la gare Montparnasse, à Paris. Après deux mois d’échanges intenses, il a fallu dix-neuf heures de négociation pour arriver au bout d’un texte qui doit régir le travail des cheminots du groupe public à partir du 1er juillet. Les syndicats ont jusqu’au 14 juin pour signer le document.

Quelques heures plus tard, le premier ministre, Manuel Valls, appelait les syndicats de la SNCF à signer « un bon accord, pour l’entreprise et pour la branche », ainsi qu’à cesser une grève devenue « incompréhensible » selon lui.

« Il y a un moment où, selon une formule célèbre, il faut savoir arrêter une grève », avait déjà rappelé François Hollande, le président de la République, mardi, dans La Voix du Nord« Il n’y a plus aucune raison qu’il y ait grève », avait de son côté abondé Guillaume Pepy, le patron du groupe public ferroviaire, dans la matinée, sur Europe 1.

Au gouvernement, on se montrait toutefois plus prudent. « On est optimiste, il y a un accord qui n’est pas la reconduction de l’accord précédent, ça a été très long à obtenir, mais la situation reste très fragile », confiait une source proche de l’exécutif.

« Nous sommes allés au bout de notre mandat et avons amendé et amélioré le texte, estimait pour sa part Benjamin Raigneau, le négociateur de la SNCF. Il y a désormais une vraie visibilité pour nos cheminots sur le futur cadre social, avec l’ensemble des trois textes qui régiront le secteur ferroviaire : le décret socle, qui sera vite publié, la convention collective nationale, mise à la signature jusqu’à mercredi, et, désormais, notre accord d’entreprise. »

Mardi, la SNCF prévoyait que deux TGV et TER sur trois rouleraient, ainsi que la moitié des TER et un Intercités sur quatre. Le taux de mobilisation des grévistes continuait de faiblir, à 8,5 % des salariés, mais une majorité de conducteurs restaient mobilisés.

  • La CGT signera-t-elle ce projet d’accord ?

Selon nos informations, si Gilbert Garrel, le secrétaire général de la CGT-cheminots, a mené la négociation dans la salle de réunion, c’est Philippe Martinez, le patron de la centrale, qui était à la manœuvre. Il a été l’interlocuteur unique côté CGT et la négociation, cette nuit, s’est faite surtout avec la SNCF, sous le regard d’Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat aux transports.

Mardi en fin de matinée, la CFDT a annoncé, via Facebook et Twitter, la signature de la convention collective nationale du ferroviaire et l’accord d’entreprise. Un peu plus tôt, un porte-parole avait assuré que le texte était conforme à celui négocié fin mai avec le gouvernement et qu’un communiqué suivrait dans la journée.

A l’UNSA, on ne cachait pas non plus sa satisfaction concernant ce texte. L’UNSA et la CFDT, qui représentent près de 40 % des cheminots du groupe public, apporteraient dans la journée leur soutien au texte.

A la CGT, le discours était plus neutre. L’organisation « souhaite prendre le temps d’évaluer le texte », selon un porte-parole contacté par Le Monde« La CGT ne semblait pas vouloir s’opposer à l’accord mardi matin, mais la situation à la SNCF est dépendante hélas du contexte national sur la loi travail. La grève à la SNCF reste la dernière arme dont dispose la CGT qui, au fil des jours, s’enfonce dans une impasse stratégique », estime-t-on au gouvernement.

  • Que se passera-t-il si la CGT et SUD refusent de signer ?

La position du premier syndicat du groupe est déterminante. Les deux organisations représentent 51,5 % du corps électoral du groupe public, plus que le seuil de 50 % nécessaire pour dénoncer un accord.

Cependant, si les deux syndicats bloquent ce texte, « il n’y aura pas de nouvelles négociations, prévient-on au gouvernement. L’accord obtenu cette nuit n’entrera pas en vigueur et il y aura des mesures unilatérales de la direction de la SNCF ».

De même, le premier ministre, Manuel Valls, attend de connaître la position des deux syndicats, avant de faire des annonces sur la future « trajectoire financière » du groupe SNCF et des mesures concernant la dette.

  • Sur quoi porte exactement le projet d’accord ?

Sur le fond, les débats ont été longs et pointilleux. « Normal, cela touche à la vie quotidienne de nos agents », justifie M. Raigneau, le négociateur de la SNCF. Selon lui, la direction a fourni explications et précisions techniques concernant, par exemple, la prise en compte (et les compensations qui vont avec) du travail de nuit, des trajets dans le temps de travail ou encore le régime juridique des contrôleurs, qui restera celui des « roulants » et non des « sédentaires », moins avantageux.

Le gros des débats a tourné autour de l’article 49, obtenu par la CFDT lors de sa négociation directe avec le gouvernement, fin mai. Cet article « a rendu folle la CGT ces derniers jours », confie un proche des négociations. SUD-rail dénonce « l’introduction d’un régime dérogatoire qui permettrait à la direction de remettre en cause chaque disposition reprise dans l’accord », assure Eric Meyer, du syndicat.

Selon ce texte, si un chef d’établissement local souhaite déroger à l’accord d’entreprise afin d’améliorer sa compétitivité, en baissant ses coûts lors de la renégociation d’une convention avec une région par exemple, il pourra le faire si une majorité des signataires de l’accord d’entreprise sont d’accord au niveau national.

Autrement dit : un refus de la CGT et de SUD-rail de signer l’accord d’entreprise national les mettra ensuite sur la touche. Ils ne pourront pas s’opposer à des dérogations locales. Lors des négociations, ces syndicats ont seulement obtenu une petite concession. « Avant une décision des syndicats signataires de l’accord national, les représentants du personnel de l’établissement pourront donner leur avis sur ce projet de texte », indique la SNCF.

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