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L’incinérateur d’Ivry évacué… mais pas encore relancé

Khomri

Lien publiée le 21 juin 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Parisien) La pluie tombait à fines gouttes quand la sono qui crachait les paroles de « Purple Rain » s’est tue. Il était autour de 10 heures ce mardi matin lorsque les grévistes qui bloquaient l’accès à l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine depuis le 30 mai ont été contraints de plier bagage. Plus tôt dans la matinée, les forces de l’ordre étaient arrivées en nombre dans le but de procéder à l’évacuation de la plus grande usine de traitement de déchets de France.

« Nous étions près de 200 dès 5 h 30 du matin », assure Olivier Garret, technicien supérieur à la mairie de Paris et représentant du personnel CGT. Face à ces agents territoriaux opposés à la loi Travail et retranchés derrière les grilles cadenassées, des dizaines de CRS ainsi que des pompiers, venus éteindre un feu de palettes. La tension est quelque peu montée après 8 heures, moment choisi par les forces de l’ordre pour scier les cadenas. « Il y a eu de la bousculade mais ça s’est passé de manière fair-play », note Olivier Garret. Scène étonnante, certains grévistes ont entamé la conversation avec des CRS qui tenaient une bombe lacrymogène à la main !

Les grévistes de la CGT démontent leur barnum lors de l’évacuation de l’incinérateur d’Ivry. (LP/A.A.)

L’évacuation a pris fin vers midi, le temps pour les manifestants de démonter le matériel installé depuis trois semaines à l’entrée du site. Dans le calme, toujours. « Par les temps qui courent, c’est bien de montrer que les militants CGT ont le sens des responsabilités », estime le maire (PCF) d’Ivry Philippe Bouyssou, présent aux côtés des grévistes comme plusieurs élus communistes du département.

Au Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers, on se satisfait de ce « retour à la normale ». « On se cassait la tête depuis trois semaines pour garantir la continuité du service, indique Patrice Furé, le directeur de cabinet du président. Nous avons dû enfouir plus de 20 000 t de déchets sur cette période, contre 1 000 t en temps normal. »

Dans le meilleur des cas, la reprise de l’activité de l’incinérateur n’interviendra que jeudi. « Le temps que les 800 t de bois nécessaires au redémarrage arrivent, il faut compter au moins 48 heures », explique un technicien d’IP 13, la société qui exploite l’usine. Le « retour à la normale » pourrait toutefois être reporté : les employés d’IP 13 se réunissent ce mercredi matin en assemblée générale pour se prononcer sur un mouvement de grève.