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Échec du putsch en Turquie : "Un cadeau de Dieu" ou de Washington ?…

Turquie

Lien publiée le 18 juillet 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://mobile.agoravox.fr/actualites/international/article/echec-du-putsch-en-turquie-un-182997

Le coup d’État de ce week-end, qui a secoué la Turquie, était un développement géopolitique particulièrement spectaculaire. Les théories abondent quant à savoir qui était derrière ce dernier, et de leurs motivations pour mener à bien, ce qui s’est finalement avéré être une tentative apparemment échouée pour éliminer le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan.

Pourtant, il est trop tôt pour dire, si les faits sont loin d'être imminents. Cependant, il est possible de discerner les possibilités les plus plausibles sur la base des actions ultérieures prises par les différents acteurs potentiels qui pourraient avoir été impliqués dans la tentative de coup d'État.

Les États-unis font face à de graves accusations 

La plus importante de ces actions sont les propres accusations du président Erdogan contre les États-Unis qu’il accuse d’avoir conçu le coup d’État en collaboration avec la figure politique turque auto-exilée, Fethullah Gulen.

Le journal UK Independent dans son article « Coup d’état en Turquie : les tensions entre les États-Unis et l’administration d’Erdogan sont montées d’un cran après l’échec du putsch »

Rendrait compte que :

Les tensions entre la Turquie et les États-Unis ont augmenté suite à la tentative de coup d’État contre l'administration Erdogan, avec le leader du pays demandant l'extradition d'un religieux américain accusé d'avoir orchestré cette violence. Un autre haut responsable a directement accusé les États-Unis.

En effet, le terme de tensions « montantes » pourrait sembler être un euphémisme si la Turquie croyait vraiment que les États-Unis étaient derrière la tentative de coup d'État. En substance, la Turquie accuse les États-Unis de soutenir une tentative d'assassinat du président de la Turquie, le bombardement du bâtiment du Parlement turc, le mitraillage des citoyens turcs par voie aérienne, et le déploiement de chars lourds dans les rues de la Turquie. En substance, la Turquie a accusé les États-Unis d'un acte de guerre manifeste et flagrant.

Les actions de la Turquie sont « courtes » vis-à-vis de l'échelle de ses accusations 

Toutefois, compte tenu de la gravité des accusations turques contre les États-Unis, ces actions ont été jusqu'ici modérées d’une façon totalement disproportionnée. Personne ne suggère que la Turquie voudrait « entrer en guerre » avec les États-Unis, mais même au milieu des lignes diplomatiques de bien moindres importances, des nations ont expulsé des diplomates et leur ont retiré leur droit d’utiliser leur territoire pour des utilisations spécifiques par les nations en question. La Turquie, à ce jour, n’a rien fait de tout cela en ce qui concerne les États-Unis.



Dans la semaine à venir, si la Turquie ne parvient pas à prendre les mesures punitives les plus fondamentales - même par précaution, il apparaîtrait que les accusations de la Turquie sont une distraction - mais une distraction par rapport à quoi ?

Coup d’état en Turquie : les tensions entre les États-Unis et l’administration d’Erdogan sont montées d’un cran après l’échec du putsch »

Rendrait compte que :

Les tensions entre la Turquie et les États-Unis ont augmenté suite à la tentative de coup d’État contre l'administration Erdogan, avec le leader du pays demandant l'extradition d'un religieux américain accusé d'avoir orchestré cette violence. Un autre haut responsable a directement accusé les États-Unis.

En effet, le terme de tensions « montantes » pourrait sembler être un euphémisme si la Turquie croyait vraiment que les États-Unis étaient derrière la tentative de coup d'État. En substance, la Turquie accuse les États-Unis de soutenir une tentative d'assassinat du président de la Turquie, le bombardement du bâtiment du Parlement turc, le mitraillage des citoyens turcs par voie aérienne, et le déploiement de chars lourds dans les rues de la Turquie. En substance, la Turquie a accusé les États-Unis d'un acte de guerre manifeste et flagrant.

Les actions de la Turquie sont « courtes » vis-à-vis de l'échelle de ses accusations 

Toutefois, compte tenu de la gravité des accusations turques contre les États-Unis, ces actions ont été jusqu'ici modérées d’une façon totalement disproportionnée. Personne ne suggère que la Turquie voudrait « entrer en guerre » avec les États-Unis, mais même au milieu des lignes diplomatiques de bien moindres importances, des nations ont expulsé des diplomates et leur ont retiré leur droit d’utiliser leur territoire pour des utilisations spécifiques par les nations en question. La Turquie, à ce jour, n’a rien fait de tout cela en ce qui concerne les États-Unis.

La purge 

Coup d’état en Turquie : les tensions entre les États-Unis et l’administration d’Erdogan sont montées d’un cran après l’échec du putsch »

Rendrait compte que :

Les tensions entre la Turquie et les États-Unis ont augmenté suite à la tentative de coup d’État contre l'administration Erdogan, avec le leader du pays demandant l'extradition d'un religieux américain accusé d'avoir orchestré cette violence. Un autre haut responsable a directement accusé les États-Unis.

En effet, le terme de tensions « montantes » pourrait sembler être un euphémisme si la Turquie croyait vraiment que les États-Unis étaient derrière la tentative de coup d'État. En substance, la Turquie accuse les États-Unis de soutenir une tentative d'assassinat du président de la Turquie, le bombardement du bâtiment du Parlement turc, le mitraillage des citoyens turcs par voie aérienne, et le déploiement de chars lourds dans les rues de la Turquie. En substance, la Turquie a accusé les États-Unis d'un acte de guerre manifeste et flagrant.

Les actions de la Turquie sont « courtes » vis-à-vis de l'échelle de ses accusations 

Toutefois, compte tenu de la gravité des accusations turques contre les États-Unis, ces actions ont été jusqu'ici modérées d’une façon totalement disproportionnée. Personne ne suggère que la Turquie voudrait « entrer en guerre » avec les États-Unis, mais même au milieu des lignes diplomatiques de bien moindres importances, des nations ont expulsé des diplomates et leur ont retiré leur droit d’utiliser leur territoire pour des utilisations spécifiques par les nations en question. La Turquie, à ce jour, n’a rien fait de tout cela en ce qui concerne les États-Unis.

La BBC dans son article « Les arrestations en Turquie suite au coup d’état ont frappé 6000 personnes alors qu’Erdogan élimine le 'virus' » rapporte que :

Les arrestations en Turquie après le coup d' État manqué de vendredi se sont élevées à environ 6000 personnes, le président Erdogan a promis de purger les organes de l' État du « virus » qui l'a causé. 

Lors des funérailles d'une des victimes, M. Erdogan a, à nouveau, blâmé le religieux turc américain Fethullah Gulen en l’accusant du complot. M. Gulen nie fermement toute implication. 

Des officiers supérieurs militaires et 2700 juges sont parmi les détenus.

Au-delà de l'Allemagne nazie ou de l'Union soviétique de Joseph Staline, il serait difficile de citer une purge politique de cette envergure. Malgré l'ampleur des arrestations massives - les médias occidentaux ont rapporté l’information, sans l'hystérie sensationnelle qui accompagne généralement l'arrestation d'un seul membre de l'opposition soutenu par les Américains dans toute autre nation. L'ampleur des arrestations est telle, que les préparatifs pour ces dernières doivent avoir été faits à l' avance, remettant en question la nature même du coup d'État lui-même.

Le coup d’État a été un « cadeau de Dieu » 

Un rapport de Reuters intitulé « La Turquie élimine les suspects du complot après avoir contrecarré le coup d'État contre Erdogan » énoncerait (soulignement ajouté) :

« Ils vont payer un lourd tribu pour cela », a déclaré M. Erdogan, lançant une purge des forces armées, qui ont utilisé la force pour un coup d'État victorieux, il y a plus de 30 ans. «  Ce soulèvement est un don de Dieu pour nous, parce que ce sera une raison pour nettoyer notre armée. »

Le Président Erdogan est à la tête d'un État membre de l'OTAN qui est un pilier allié des Américains, recevant un « don de Dieu » d'un présumé adversaire politique hébergé aux États-Unis, ce qui soulève de graves soupçons sur la véritable motivation derrière ce coup d'État, qui est apparu comme une tentative convaincante pour évincer le président Erdogan du pouvoir, et qui a finalement échoué, et lui a fourni à la place le cadre idéal pour déraciner l’« état profond militaire » que ses alliés politiques et les décideurs américains ont cherché à éradiquer depuis des décennies.

Malgré le « fossé » apparent entre les États-Unis et le président de la Turquie, il convient de noter que, pour les 5 dernières années en particulier, le président Erdogan et son gouvernement ont joué un rôle clé dans les opérations américaines visant un changement de régime dans la Syrie voisine. Ce sont des factions anti-laïques du président Erdogan, y compris des factions au sein des renseignements turcs et au sein de l'armée elle-même, qui ont formé, armé, équipé, et donné une couverture aux terroristes opérant dans, le long, et par-delà la frontière turco-syrienne.

Image : Un torrent de fournires traverse la frontière turque vers la Syrie à destination d’Al-Qaïda et de l'auto-proclamé « État islamique »... Les États-Unis et la Turquie ont fait peu pour exposer cela, sans rien dire de leur inaction pour l'arrêter. Il n'y a que des frappes aériennes russes le long de la frontière qui ont finalement réussi à réduire le torrent de fournitures à un simple filet.* 

Sans le soutien inconditionnel du président Erdogan, les plans américains pour la Syrie auraient été intenables avant même qu'ils aient commencé. Alors que les États-Unis se présentent comme « luttant contre les organisations terroristes en Syrie », il a toujours négligé toute tentative pour sécuriser la frontière turco-syrienne sur laquelle la somme du soutien matériel pour ces organisations terroristes passe. Il faut se rappeler que non seulement les États-Unis et la Turquie coopèrent en ce qui concerne la Syrie, mais les États-Unis ont des troupes stationnées en Turquie elle-même, qui sont engagées dans divers aspects de la violence continue en Syrie. Des agences de renseignements américaines ont opéré le long de la frontière turco-syrienne dès le début des années 2012, selon l'article du New York Times, « Les parachutages d’armes à destination de rebelles syriens s’étendent, avec l’aide de la CIA ».

Un test décisif crucial 

Si l'on prévoit que le monde croit les accusations de la Turquie concernant la participation des États-Unis dans la récente tentative de coup d'état, la Turquie doit concrétiser d'importants changements dans sa politique étrangère. Cela comprend l'expulsion des forces américaines à partir du territoire turc, y compris celles de la base aérienne de Incirlik, ainsi que le long de la frontière de la Turquie avec la Syrie.



L'expulsion des diplomates américains et la fermeture de la grande ambassade des États-Unis, et des complexes diplomatiques et militaires à Ankara seraient également attendus à la suite d'un acte de guerre de cette échelle. De plus, la Turquie serait tenue de réévaluer sa présence au sein de l'OTAN - une alliance qui n'a pas réussi lui venir en aide au milieu d'une attaque militaire par l'un de ses propres membres. On pourrait se demander quelle est l'utilité d'une alliance fondée sur la « défense collective », qui plus est susceptible d'éliminer l'un de ses membres, qu'un ennemi étranger.

Enfin, compte tenu des accusations de la Turquie contre les États-Unis, Ankara serait attendu de se réaligner géopolitiquement. Cela signifierait, entre autres, des liens plus étroits avec l'Europe, la Russie et l'Iran. Pour ce faire, cependant, la Turquie devrait mettre fin à son rôle dans la destruction de la Syrie, qui a eu pour effet de bord qu’un torrent de réfugiés inonde l’Europe, et a provoqué un conflit qui a coûté leurs vies aux Russes et aux Iraniens, alors qu’ils se battaient pour rétablir la paix et la stabilité sur le territoire de leur alliée, la Syrie.

La Turquie sera susceptible de changer sa politique étrangère pour le pire, pas le meilleur 

Selon toute vraisemblance, cependant, aucun de ces changements n’aura lieu - indiquant au monde entier que ce coup d’état a été mis en scène - pas contre la Turquie - mais en partie par celle-ci, avec l'aide non seulement des États-Unis, mais aussi de la faction politique de Gulen. Elle représentera un « incendie du Reichstag » menant à une « purge hitlérienne » du XXIe siècle supprimant les derniers obstacles au Président Erdogan et aux institutions corrosives qu'il a construites, dans leur tentative collective de saisir le pouvoir absolu sur la Turquie. Eh bien, au contraire de ces changements, on peut s’attendre à ce que la Turquie fasse, si vraiment les États-Unis ont fomenté ce coup pour chasser, et non pas aider Erdogan, la Turquie est très susceptible de doubler son hostilité envers la Syrie et ses alliés voisins. 

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