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JO 2016 : le CRAN saisit le CSA en raison du "prisme colonialiste" de France 2

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Lien publiée le 8 août 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.metronews.fr/info/jo-le-cran-saisit-le-csa-en-raison-du-prisme-colonialiste-de-france-2/mphg!KWCLGVEq8ZqVc/

RACISME - Lors de la cérémonie d'ouverture des JO, les présentateurs de France 2 se sont laissés aller à quelques approximations historiques. Mais aussi à des commentaires concernant l'esclavage que le CRAN, qui va saisir le CSA, a qualifié de "révisionnisme".

Le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) est en colère contre France 2. Dans un communiqué daté du 6 août, il dénonce le "prisme colonial" de la chaîne publique, qui aurait "donné lieu à un véritable festival d'erreurs, d'inepties et de propos colonialistes" lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques (JO), le 5 août.

Le CRAN vise en particulier les deux présentateurs Daniel Bilalian et Alexandre Boyon, et donne à lire un "bêtisier non-exhaustif" de leurs commentaires. Pour "ces fautes, qui témoignent une fois de plus d'un mépris affiché", le CRAN entend bien saisir le CSA.

Christophe Colomb est espagnol

Le premier point qui chagrine le CRAN est le suivant : un des présentateurs explique "qu'en 1492, un petit peu avant que le Brésil soit découvert par les Portugais, il y a un Espagnol, Christophe Colomb, qui a découvert l'Amérique, mais pour être tout à fait précis, il a découvert les Bahamas".

Ce à quoi rétorque le CRAN : "Premièrement, [...] Christophe Colomb n'était pas espagnol, mais génois. Et deuxièmement, il n'a pas découvert l'Amérique, qui était déjà peuplée depuis des millénaires par quantité de peuples très nombreux. De même pour le Brésil, qui n'a pas été découvert par les Portugais."

Les Incas peuplaient le Brésil

Ensuite, deux autres remarques intéressent le CRAN. D'abord, l'utilisation du terme "exister". Pour les présentateurs, les Comores "essaient d'exister" et l'Azerbaïdjan "met beaucoup d'argent pour exister". Commentaire du CRAN : "On sent bien que ces pays n'existent pas vraiment aux yeux de nos valeureux présentateurs".

Puis viennent les "populations d'Incas" du Brésil, alors que les Incas vivaient plutôt vers la Cordillère des Andes, donc sur la côte ouest du continent. Et ce commentaire : "C'est vrai qu'on a parfois du mal, nous les Européens, à faire la différence entre l'Amérique du Nord (on se dit il y a deux pays, les Etats-Unis et le Canada) et l'Amérique du Sud. Mais entre les deux, il y a l'Amérique centrale." A cette réflexion, le CRAN demande de "ne pas insulter les téléspectateurs en supposant a priori que ceux-ci seraient aussi ignares que ceux-là".

"Révisionnisme concernant l'esclavage"

On sent, dans les mots utilisés par le CRAN, un rire jaune. Lorsque les commentateurs évoquent "le trafic d'esclaves qui a été nécessaire ici pour le développement industriel. [...] Un esclavage qui a duré jusqu'à la fin du 18e siècle [...]. Le Brésil a utilisé les services de ces esclaves africains qui venaient de l'ensemble du continent africain", le CRAN réplique : "Il s'agissait pour le Brésil non pas de développement industriel, mais agricole. Ensuite, cet esclavage a duré jusqu'à la fin du 19e siècle, et non pas jusqu'à la fin du 18e siècle. Enfin, les esclaves du Brésil ne venaient pas de l'ensemble du continent africain, mais principalement du Congo, de l'Angola et du Mozambique."

De plus, le fait de qualifier l'esclavage de "nécessaire" et les travaux forcés de ces esclaves de "services" offusquent au plus haut-point le CRAN. Ce dernier dénonce-là "une présentation maladroite, pour ne pas dire équivoque, qui tend à minimiser, voire à justifier l'esclavage, qui fut un crime contre l'humanité, rappelons-le."  Louis-Georges Tinil, président du CRAN, conclut ce communiqué en soulignant "un mélange d'ignorance, d'ethnocentrisme et de colonialisme tout à fait inacceptable".