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Courbe du chômage : la perversion de l’inversion

économie

Lien publiée le 21 août 2016

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https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-eco/l-edito-eco-19-aout-2016

Le taux de chômage baisse sensiblement.

Il revient à 9,6%, pratiquement le niveau où il était à l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. Bonne nouvelle ?

Evidemment, bonne nouvelle pour la France, car le chômage était redevenu ces dernières années le premier problème économique du pays. Bonne nouvelle aussi pour le président, car il avait lié sa candidature à l’élection présidentielle de 2017 à la fameuse inversion de la courbe du chômage, promise fin 2012. Or cette fois-ci c’est indéniable : la courbe se retourne vraiment – le taux calculé chaque trimestre par l’Insee est un indicateur solide du chômage, meilleur que les volatiles demandes d’emploi en fin de mois recensées par Pôle Emploi.

Le président avait donc raison de dire que « ça va mieux »…

L’économie est repartie sur une pente de croissance voisine de 1,5%, c’est sans nul doute mieux que le 0,4% vu en moyenne sur les trois premières années Hollande. Mais côté emploi, c’est moins évident. Car les créations d’emploi semblent surtout venir des décisions du gouvernement. J’en rappelle quelques-unes : crédit d’impôt compétitivité-emploi, créations d’emplois-jeunes dans le secteur public, subvention aux nouveaux postes dans les PME. Il faut aussi rajouter les formations donnés aux chômeurs, qui ne créent pas d’emploi mais font baisser la statistique du chômage. En réalité, le gouvernement a déployé un arsenal de mesures sans précédent pour atteindre un seul objectif : l’inversion de la courbe.

Mais c’est un objectif louable, de vouloir faire baisser le chômage !

Oui, bien sûr, à condition que ce soit une vraie baisse, une baisse durable qui redistribue les cartes. Or il y a hélas des raisons d’en douter. J’en donnerai juste deux exemples. D’abord, les emplois jeunes dans le public : on sait maintenant par toute une série de travaux que ceux ont profité de ce genre de dispositif ont ensuite plus de mal à s’insérer sur le marché du travail. Or on ne peut pas passer toute sa vie en emploi jeune. Deuxième exemple, les chômeurs en formation : Pôle Emploi semble faire un forcing pour pousser ses ouailles à s’inscrire même si ça n’est pas très utile. Ca ne sera donc pas très utile.

Que risque-t-il de se passer ?

Les mesures du gouvernement devraient continuer à faire baisser les chiffres dans les prochains mois. Puis comme par hasard, la pression du chômage risque de revenir après l’élection présidentielle, d’autant que la croissance ne sera pas assez forte pour pousser les entreprises à recruter en masse. Mais ça sera le souci du prochain président.