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    Censurer les arts de la rue : un mauvais coup porté au vivre ensemble

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    Lien publiée le 24 août 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Paris, le 16 août 2016


    COMMUNIQUÉ DE L’OBSERVATOIRE DE LA LIBERTÉ DE CRÉATION


    Censurer les arts de la rue : un mauvais
    coup porté au vivre ensemble
    Alors que l’état d’urgence a été prolongé une quatrième fois cet été, les
    manifestations d’arts de la rue font face à des exigences de sécurisation de plus en
    plus contraignantes. Malmenés, déplacés, redimensionnés, voire annulés, les
    spectacles dans l'espace public portent pourtant la capacité à ré-enchanter l'espace
    public aujourd'hui.
    Depuis l'automne dernier, des actes terroristes ont frappé plusieurs fois dans
    l'espace public.
    La gravité de cette situation historique conduit à une sur-sécurisation et à une forme
    de privatisation sécuritaire de l’espace public, contraire à sa nature de bien public et
    d’espace de partage par excellence entre les citoyens et les citoyennes.
    Dans ce contexte, les propositions artistiques dans l’espace public répondent par
    son ré-enchantement. Il faut reconnaître le savoir-faire des artistes des arts de la
    rue, spécialistes de l'intervention dans l'espace public. Leurs gestes poétiques
    participent à un mouvement du sensible, du festif, du fraternel et du pacifique.
    Malgré l'envie et les batailles menées par des organisateurs convaincus pour
    trouver des solutions, les spectacles d'arts de la rue font face depuis plusieurs mois
    à des annulations en cascade, sans concertation avec les compagnies concernées.
    Cela accroit la fragilisation d’un secteur, de ses emplois et de ses structures
    économiques.
    Cette multiplication des annulations s’appuie sur des motifs d’impossible
    sécurisation des espaces publics par manque d’effectifs suffisants de forces de
    police. Cela participe à une régression inacceptable des libertés d'expression et de
    création dans l'espace public.
    A Chalon dans la rue, la compagnie Les Batteurs de Pavé s'est vue signifier
    l'annulation de son spectacle Les Trois Mousquetaires. Au festival FARse 2016 à
    Strasbourg, c’est le spectacle Funambus de la compagnie Underclouds qui a été
    annulé. La compagnie Transe Express connaît l’annulation d’une représentation
    prévue à l’occasion de l’America’s cup à Toulon en septembre.
    Il importe de réaffirmer la responsabilité partagée entre les professionnels (artistes,
    organisateurs), les élu.e.s, les représentants de l’Etat et les citoyens-spectateurs :
    l’espace public appartient à tous et il appartient à tous d'assumer les conditions des
    manifestations artistiques dans l'espace public. La prudence est certes de mise,
    mais elle va de pair avec le courage de s'émerveiller ensemble et celui de ne pas
    céder à ceux qui veulent propager la peur.
    La présence vive de tous les arts dans l’espace public est une réponse riche aux
    inquiétudes qui pèsent sur notre société. Rester dans les rues pour y vivre les arts
    vivants est la seule réponse à l'instrumentalisation manichéenne de la peur. Il faut
    continuer d’affirmer nos valeurs : libertés d'expression, de création et de circulation
    dans l'espace public.


    En France et partout ailleurs, l'art est public : il doit continuer à s'épanouir en rue
    libre.