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L’université de Reims supprime sa licence de psychologie à distance et laisse 1 200 étudiants sur le carreau

Lien publiée le 30 août 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.francetvinfo.fr/societe/education/l-universite-de-reims-supprime-sa-licence-de-psychologie-a-distance-et-laisse-1-200-etudiants-sur-le-carreau_1800817.html

La présidence de l'université justifie sa décision par des problèmes budgétaires et des négociations difficiles avec les enseignants.

"C'est du foutage de gueule, c'est un manque de respect total", s'énerve Caroline. Comme quelque 1 200 étudiants, elle a reçu un mail, lundi 29 août, dans la matinée, lui annonçant la fermeture de sa filière. Caroline travaille en Irlande et comptait s'inscrire en deuxième année de licence de psychologie au Service d’éducation permanente et à distance (Sepad) de l'université de Reims. Mais la présidence et le conseil d'administration de l'université ont décidé de fermer cette branche pour des raisons budgétaires.

Les étudiants n'ont pas vu arriver la mauvaise nouvelle. "Il y a quelques semaines, ils nous ont dit que les inscriptions étaient repoussées, puis que les frais allaient augmenter", reprend Caroline. "Je n'ai pas de bourse, pas d'aide financière, mes parents n'ont pas les moyens de financer mes études, donc la licence à distance c'est la meilleure solution pour travailler et étudier, tout en étant mobile", explique Caroline à franceinfo.

Ailleurs, "les inscriptions sont closes"

Comme elle, Marianna, qui vit à Troyes et comptait s'inscrire en troisième année, trouve "scandaleux" de n'être avertie que fin août. Dans le courriel envoyé aux étudiants, consulté par franceinfo, le président de l'université, Guillaume Gellé, les invite à "se rapprocher des autres établissements proposant cette formation à distance". "C'est bien gentil, mais soit les inscriptions sont closes et il n'y a pas de dérogation, soit il faut aller sur place. Et moi, je ne peux pas aller jusqu'à Toulouse comme ça", s'agace Marianna.

A l'université, chacun rejette la faute sur l'autre. Contacté par franceinfo, Guillaume Gellé se dit "désolé que les étudiants se retrouvent dans cette situation". Il a pris la présidence de l'université en mars 2016, "et pour le contexte, les exercices budgétaires 2014 et 2015 étaient négatifs, donc nous avions l'obligation de proposer un plan de retour à l'équilibre financier", rappelle-t-il. Il indique avoir proposé une solution "qui a été acceptée par la filière de philosophie à distance, mais rejetée par l'équipe pédagogique de la licence de psycho". A France 3 Champagne-Ardenne, il explique que la décision a été prise "dans un souci d'efficience" et rappelle "qu'il s'agit d'argent public".

Une fermeture "temporaire"

De leur côté, les enseignants affirment que la proposition de la présidence visait "à réduire la rémunération de moitié des enseignants" et se disent"profondément choqués qu'aucune concertation n'ait eu lieu". Dans un long texte envoyé aux étudiants et consulté par franceinfo, deux professeurs expliquent avoir prévenu l'université que "tout passage en force se solderait par [leur] désengagement pur et simple de l’enseignement à distance".

"Je leur ai laissé un mois de réflexion, c'est pourquoi les étudiants ont été avertis si tard. Finalement, sans équipe pédagogique, j'ai été contraint de fermer la filière", explique Guillaume Gellé. "Mais c'est une mesure temporaire, j'espère pouvoir rouvrir cette formation à distance l'année prochaine car elle fait briller notre université, il y en a très peu en France", assure-t-il. En attendant, les étudiants, regroupés sur Facebook, tentent de s'organiser pour ne pas perdre une année. Leur pétition, lancée lundi, rassemble près de 800 signatures, mardi midi.