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Alstom : les liquidateurs! ... et la résistance!

Alstom

Lien publiée le 10 septembre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.frontsyndical-classe.org/2016/09/alstom-les-liquidateurs.html?utm_source=flux&utm_medium=flux-rss&utm_campaign=not-for-profit-charities-causes

Alstom : les liquidateurs! ... et la résistance!

« On défendra bec et ongles notre usine »

Inacceptable pour Pascal Novelin, délégué CGT du site. « La direction dit On vous proposera quelque chose. Est-ce qu'on va déraciner 450 familles ? » interroge le syndicaliste. Et de promettre : « On défendra bec et ongles notre usine. Par la grève, par tous les moyens. On ne va pas laisser se faire mettre a la porte comme des moins-que-rien. »

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Source : le site de Canaille le Rouge

La direction d'un des principaux groupes industriels du pays dont l'état détient 20% du capital, qui vit depuis 40 ans de commandes publiques détruit un secteur décisif de l'économie, va se délocaliser. Que fait le gouvernement ? 

Il proteste? Menace-t-il? Demande-t-il à la commission production du parlement de se réunir et de convoquer la direction du dit groupe ? 

Non, vous n'y êtes pas .

Titre du journal de révérence de ce soir : 

Bercy demande à Alstom « d’engager une phase de négociation » concernant l’usine de Belfort.
 

 On peut lire ce texte complètement surréaliste au regard de la situation :

Le PDG d’Alstom a été reçu jeudi 8 septembre à Bercy après l’annonce, la veille, de la fin de la production des locomotives et trains sur le site historique de Belfort d’ici à 2018. Lors de cet entretien, le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue, ont demandé à Henri Poupart-Lafarge « d’engager une phase de discussion et de négociation avec l’Etat, les partenaires sociaux, les élus locaux et l’ensemble des parties prenantes » avant toute décision définitive sur une éventuelle fermeture de l’usine.

Vous imaginez Jaures dire aux patrons des mines de Carmaux "je vous demande d'engager une phase de négociation"?

Déjà, en 2014 quand s'annonçait le dépeçage du groupe par le hold up de général Elecrique sur une partie d'Alsthom, Cambadélis déclatait :

 .« On ne sait pas quelles sont les intentions des actionnaires, qu'est-ce que propose General Electric, est-ce que Siemens est vraiment dans le dossier... ».

Insistant sur le fait qu'il n'y avait alors que des « rumeurs » (sic),  sur Radio J il  précisait : 

« cela nécessite de prendre son temps, d'étudier la véracité des choses, de ne pas sombrer dans la dépression politique immédiatement, à savoir que la France perdrait l'ensemble de ses industries. Il faut raison garder ».

Le 21 juin 2014, il déclarait dans un communiqué (voir sur le site du PS): 

Le PS salue l’action du gouvernement qui a su créer les conditions d’une opération réussie autour d’un projet industriel international d’avenir.

C’est donc une nouvelle étape de la politique économique qui s’ouvre avec l’entrée de l’Etat au capital de cette grande entreprise industrielle. Un Etat souverain, réactif et à même de participer à une nouvelle dynamique industrielle.

Il a pris son temps, les équarisseurs sont au boulot.

S'il fallait une image forte pour éclairer la nature ultra réactionnaire de ce gouvernement et la majorité qui le soutient vous l'avez devant vous.

RAPPELS:

C'est Macron qui a autorisé comme ministre de Hollande le rachat d'Alstom par General Electric.

Et qui affirmait dans un entretien à l'occasion en mai 2015 :

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vouloir "apporter des réponses industrielles, afin de maintenir les compétences et de préparer l'entreprise au redémarrage", . "Chez Alstom Transport, mon souhait est vraiment de tout faire pour parvenir à zéro licenciement".

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Réflexion de Jacques Sapir

La décision de la société Alstom de fermer son usine de Belfort (sauf les travaux de maintenance) a surpris dans le monde politique. D’Arnault Montebourg à Emmanuel Macron, les critiques ont été virulentes. Mais, en réalité, cette décision n’est pas réellement étonnante quand on considère l’état – à court terme – du marché de la construction ferroviaire. Elle est la suite logique du dépeçage d’Alstom, consécutif à la vente à General Electrics de l’ensemble de ses activités dans la production d’énergie. Elle symbolise aussi parfaitement la logique de gestion d’une entreprise ou l’intérêt immédiat de l’actionnaire domine, mais aussi une logique économique où une puissance, les Etats-Unis pour les nommer, impose par la voix d’une justice aux ordres ses impératifs aux autres pays. Il est vrai que l’on pourrait résister à ces pratiques, mais cela impliquerait de faire de la souveraineté nationale un impératif de notre politique et de le défendre becs et ongles. Or, de ceci il n’est plus question depuis des années, et c’est bien cela qui transparaît dans cette décision.

Une décision et ses conséquences

Cette décision apparaît aussi comme scandaleuse parce qu’elle survient au moment même où Alstom se félicite d’avoir remporté un contrat important (le TGV dit « américain ») et vient de signer avec le gouvernement français un pacte d’innovation pour la production du TGV du futur. On voit le scandale, alors que les perspectives dans le domaine du transport se développent, qu’il y a à sacrifier ce qui représente la base historique de la production ferroviaire pour Alstom, l’usine de Belfort.

Cette décision va avoir des effets très négatifs à moyen et long terme. On sait que des compétences hautement spécialisées et non transmissibles (du moins facilement) sont accumulées dans les usines qui produisent ce type de matériel. L’apprentissage par la pratique joue un rôle déterminant dans l’approfondissement de ces compétences et dans leur transmission. Quand ces compétences sont perdues, par le biais de licenciements par exemple, cela constitue une perte immédiate, une perte nette pour l’entreprise. Et il faudra plusieurs années pour reconstituer ce « stock de compétences » qui est en réalité un capital, certes immatériel, de l’entreprise.

De ce point de vue, si l’on considère l’avenir de l’entreprise à long terme, à 10 ans et plus, il y a un véritable intérêt à maintenir en activité des sites de production même si ils peuvent être, temporairement, en situation de faible charge de travail. La préservation des compétences industrielles implicites est à ce prix.

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"Mais, il faut rappeler que la décision de liquider le site de Belfort survient alors

que ce site est une pièce maîtresse dans l’histoire du développement

et de la construction du matériel ferroviaire à haute technologie"

...

"On ne peut penser le développement de l’économie « verte », la transition énergétique, le développement d’un véritable aménagement du territoire, dans le cadre d’une rentabilité annuelle ou de quelques années. Il faut pouvoir penser à 15 ou 25 ans. Et, pour cela, il faut se dégager de l’emprise de la finance et la mettre au service, s’il le faut par la contrainte, de ces priorités de développement. Cette dé-financiarisation passe, il faut le rappeler, par la sortie de l’Euro car, et on le constate tous les jours, l’Euro est un carcan fait pour imposer la domination de la finance sur nos économies"

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Suite de l'article à :

Alstom, la financiarisation et le scandale

https://russeurope.hypotheses.org/5224