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Comment l’exécutif veut « sauver » Alstom Belfort

Alstom

Lien publiée le 3 octobre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0211354802939-comment-lexecutif-veut-sauver-alstom-belfort-2032123.php

Le gouvernement devrait annoncer ce mardi qu’il achètera pour la première fois des rames TGV en propre.

Après avoir repoussé plusieurs fois l'échéance, le gouvernement va enfin dévoiler son plan pour empêcher la suppression de 400 emplois sur les 480 que compte l'usine Alstom de Belfort. Les représentants syndicaux ont été invités ce mardi à participer à une « réunion de travail » programmée pour 10 heures à la préfecture de la ville, aux côtés des élus locaux, du PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, et du secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue. Ce dernier tiendra une conférence de presse dans la foulée.

« Mardi, nous allons sauver le site d'Alstom », n'a pas craint d'affirmer durant le week-end Manuel Valls. Pour cela, Belfort doit pouvoir engranger des commandes susceptibles de combler le trou d'air dans son plan de charge prévu de 2018 à 2021. Et pas n'importe quelle commande, car l'usine est spécialisée dans la fabrication de locomotives de fret (aujourd'hui sinistrée, en tout cas en France) et de motrices TGV.

La SNCF sera très probablement mise à contribution

Si les acteurs de ce dossier se refusent à tout commentaire pour laisser au gouvernement le bénéfice des annonces, la SNCF sera très probablement mise à contribution . Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, avait déjà évoqué il y a une quinzaine de jours une négociation entre la compagnie publique et Alstom pour l'acquisition de 6 rames destinées à la ligne Paris-Turin-Milan, ce qui représenterait 12 motrices à construire pour Belfort. Cette acquisition devrait être confirmée.

Mais l'Etat va également faire un geste inédit : il devrait, selon une source syndicale, faire l'acquisition en son nom propre de 15 ou 16 rames TGV. L'Etat ayant la haute main sur les lignes Intercités (les lignes nationales hors TGV), ces rames sont appelées dans un premier temps à circuler sur ces lignes (la liaison Marseille-Bordeaux est évoquée), même si il ne s'agit pas de lignes à grande vitesse. Elles pourraient ensuite être cédées à un opérateur alternatif à la SNCF, ou bien être rachetées par cette dernière pour compléter le parc de la future ligne TGV Bordeaux-Toulouse. Lundi, « Le Monde », évoquait déjà une commande 16 rames, soit 32 motrices pour Belfort. Cela représenterait un an et demi d'activité pour le site, selon un expert, et donc plus de deux ans en comptant les rames achetées par la SNCF.

Fabrication de bus électriques

Selon l'agence Reuters, le site devrait par ailleurs être partiellement reconverti dans des activités plus porteuses. Il pourrait être appelé à fabriquer des bus électriques, une solution à laquelle Manuel Valls avait fait allusion dimanche. Le groupe dispose effectivement d'une solution de recharge statique par le sol, baptisée SRS, qu'il avait présentée l'an dernier au Salon international des transports publics de Milan. Elle est applicable aux tramways, mais aussi aux bus électriques.

La production de l'usine pourrait être réorientée dans ce sens. Au-delà de l'effet d'annonce, il faudra toutefois trouver des clients pour cette nouvelle activité et être capable de remporter des appels d'offres face à une concurrence chinoise qui s'annonce redoutable.

Alstom Belfort pourrait, enfin, être transformé en centre européen de la maintenance ferroviaire. Cela nécessiterait un investissement que Reuters chiffre à 70 millions d'euros et qui symboliserait le fait que le groupe ne se contente pas d'attendre des commandes de l'Etat, mais participe lui aussi au sauvetage du site.

Ces annonces, si elles sont confirmées mardi, permettront au gouvernement de tenir sa promesse : Alstom Belfort ne fermera pas, en tout cas pas à moyen terme. Mais l'exécutif n'en aura pas fini pour autant avec la crise du ferroviaire. Car d'autres sites français d'Alstom, comme Ornans (Doubs), Reichshoffen (Bas-Rhin) et Valenciennes (Nord, lire ci-dessous), connaissent les mêmes problèmes de sous-charge et pourraient eux aussi sonner le tocsin dans les mois à venir si de nouvelles commandes ne sont pas rapidement enregistrées.