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Mélenchon, la Syrie, et les bavardages

Mélenchon

Lien publiée le 15 octobre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Arrêt sur images) Les crimes de guerre en Syrie, des "bavardages" ? Dans une interview à l'émissionL'épreuve de vérité de la chaîne Public Sénat le 11 octobre, Jean-Luc Mélenchon avait, d'après une dépêche de l'AFP, qualifié les crimes de guerre en Syrie de "bavardages". Une dépêche que Mélenchon conteste, accusant les médias de faire du "bourrage de crâne".

"Des crimes de guerre en Syrie ? Mélenchon parle de «bavardages»". C'est le titre d'une dépêche de l'AFP, publiée le 11 octobre et reprise, souvent sans modification, sur les sites de nombreux médias : LibérationL'Express20 MinutesLe PointLe Parisienou encore Public Sénat. Dans cette dépêche, on peut lire des propos tenus par Mélenchon sur Public Sénat : "le cofondateur du PG [Parti de Gauche, ndlr] conteste-t-il la notion de «crime de guerre imputable à la Russie», lui est-il demandé. «Tout ça ce sont des bavardages», a-t-il répondu". Une formulation qui laisse penser que Mélenchon pourrait minimiser la gravité de la situation humanitaire à Alep.

Libé article Mélenchon

Dépêche de l'AFP, reprise par le site de Libération

Mélenchon s'était agacé dès le lendemain sur Facebook de ces articles, affirmant que ses propos avaient été déformés. "Je réponds hier que ce que dit Hollande de Poutine (l'envoyer au tribunal pénal international) ce sont des bavardages. Résultat ? Ils sont une poignée à répéter en boucle que j'aurais affirmé que déplorer les bombardements à Alep ce serait faire «des bavardages». Quelle criminelle machine à désinformer et bourrer les crânes que ce système médiatique !"

DES ARTICLES GÉNÉRÉS AUTOMATIQUEMENT

Que dit vraiment Mélenchon ? Dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube et qui s'en prend au "bourrage de crâne" médiatique, on peut entendre le passage incriminé. En fait, la question du journaliste est plus longue que ce que l'AFP a rapporté. Le journaliste rappelle: "vous contestez par ailleurs la volonté de la France d'engager une action devant la cour pénale internationale pour les crimes de guerre commis par la Russie, avec ces avions qui bombardent aujourd'hui encore Alep, faisant de nombreuses victimes civiles. Est-ce que vous contestez la notion de crime de guerre imputable à la Russie?". Son interlocuteur répond alors que "tout ça, ce sont des bavardages". Une réponse ambigue, dont on ne sait pas vraiment à quelle partie de la question du journaliste elle s'applique : l'action contre la Russie, la notion de crime de guerre ou les bombardements.

Le démenti du candidat à l'élection présidentielle a en tout cas conduit Libération à publier le 14 octobre une rectification sur "la bourde de l'AFP". Libération explique que la responsabilité de ses journalistes n'est pas engagée, car "il s'agit en réalité d'une dépêche AFP (et signée comme telle) publiée automatiquement sur un fil distinct non visible depuis notre page d'accueil, trouvable uniquement via moteur de recherche type Google". Effectivement, lorsque l'on recherche sur le site Liberation.fr le titre de l'article, on n'obtient aucun résultat :

Recherche libé mélenchon

Résultat de recherche sur liberation.fr

Cela vaut d'ailleurs pour d'autres dépêches AFP, qui sont générées automatiquement et ne sont pas retravaillées par des journalistes. Pour retrouver la liste des dépêches AFP publiées sans aucune modification des journalistes de Libération (mais sous la têtière Libération, et avec une URL de Libération) il faut passer par un moteur de recherche externe (comme Google). On peut alors atterrir sur deux pages, l'une intitulée "AFP" et l'autre "Dépêches", qui recensent exclusivement les dépêches non modifiées.

Si Libération admet l'erreur de l'AFP, elle reproche cependant à Mélenchon de ne pas avoir pointé directement l'agence comme responsable, préférant généraliser à tous les médias. Le candidat du Front de Gauche a de son côté salué la réaction du quotidien : "Pour une fois que Libération me rend justice", se réjouissait-il jeudi sur Facebook.