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Réflexion pour construire une grève sociale transnationale

Lien publiée le 26 octobre 2016

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Une centaine de travailleurs précaires européens se sont rencontrés le week-end dernier à Paris pour réfléchir à de nouvelles formes de mobilisations transnationales. Une plateforme est née, inspirée par les mouvements de convergence des luttes rassemblant syndicats, organisations et collectifs.

Comment s’organiser au niveau européen pour mobiliser dans les multinationales ? Comment fédérer pour des actions communes les contractuels d’Amazon, les coursiers auto-entrepreneurs de Deliveroo de façon transnationale ?  Bref comment coordonner et rendre visibles les luttes sociales au niveau européen ? Ces questions étaient au cœur du rendez-vous le week-end dernier à Paris de la Plateforme pour une grève sociale transnationale. Dans l’esprit de la convergence des luttes issue des manifestations contre la loi Travail et de l’émergence de Nuit Debout, divers syndicats et organisations européens (Sud PTT, Coordination des intermittents et précaires, CNE de Belgique, Workers’ Initiative de Pologne, Coordinations de migrants en Italie…) se sont retrouvés pour la deuxième fois en un an d’existence pour réfléchir à de nouvelles formes de mobilisation. Douze pays étaient représentés.

Réunis dès la veille du meeting à Orléans, les travailleurs d’Amazon venus d’Allemagne, de Pologne et de France ont échangé sur leurs conditions de travail, réalisant les disparités de salaires et d’organisations entre les établissements et les pays. Très isolé, chaque entrepôt a du mal à évaluer les rapports de force, la capacité de mobilisation. Les travailleurs allemands se sont mis régulièrement en grève depuis trois ans et organisent des rencontres avec les employés Amazon d’autres pays : ils étaient à Rome le week-end précédent, se rendent à Amsterdam cette semaine, et envisage de partir en Chine l’année prochaine. Ces échanges transnationaux leur ont permis de mieux s’informer sur les stratégies du groupe, la désinformation en cours quand aux organisations impossibles (comme obtenir en Pologne un agenda prévisionnel au-delà d’un mois alors qu’ailleurs il peut se programmer sur l’année), ou les fables colportées (la robotisation de la maintenance soit-disant effective dans certains entrepôts). Une expérience que partage l’union syndicale Solidaires qui a mis en place en France une caravane pour aller à la rencontre des travailleurs des centres d’appel.

Les coursiers à vélo livrant de la nourriture essaient aussi de s’organiser comme ceux de Deliveroo en Grande-Bretagne ou Foodora en Italie. Si la grève britannique de cet été a été spontanée, elle a duré plus d’une semaine entraînant le revirement de la direction qui voulait changer unilatéralement les tarifs des livreurs. Si cette mobilisation a été un succès, ses organisateurs en ont souligné rapidement les limites : bouche-à-oreille et applications numériques ne peuvent remplacer des rencontres régulières, en vis-à-vis, en étant sûr des forces en présence prêtes à agir. Chez Foodora en Italie, les livreurs refusent depuis trois semaines de remonter en selle à Turin, à Milan dans le but, là encore, de lutter contre un changement soudain de tarif imposé par le donneur d’ordre aux livreurs indépendants, souvent issus de l’immigration et peu au fait de leurs droits.

Après ces rencontres de trois jours, la centaine de participants s’est donnée rendez-vous à Londres en janvier prochain pour discuter du Brexit et de ses conséquences sur les migrants. Un autre meeting est prévu à Lubiana en Slovénie pour mieux discuter des passerelles à construire entre travailleurs précaires et travailleurs migrants. Les employés d’Amazon, eux, ont prévu de se revoir à Wroclaw, en Pologne, début 2017.