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Sur le 17ème congrès de la FSM à Durban

syndicalisme

Lien publiée le 27 octobre 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Compte-rendu du Front syndical de classe (cela ne vaut bien sur pas approbation de notre part, mais nous le diffusons pour information)

http://data.over-blog-kiwi.com/0/94/60/80/20161026/ob_ad950b_fsc-congres-fsm.pdf

Du 5 au 8 octobre 2016 s'est tenu le 17ème congrès mondial de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) à Durban en Afrique du Sud, en présence 1200 représentant(es) de syndicats de 111 pays venant des 5 continents (la FSM est présente dans 126 pays et compte 92 millions de membres répartis en organisations internationales professionnelles (les UIS) et régionales : Europe, pays arabes, Afrique…).

Ouvert par le secrétaire général de la confédération sud-africaine COSATU en voie d'adhésion à la FSM, ce congrès, intense moment de fraternité et de mise en commun, marque une étape importante pour le mouvement ouvrier international, à des années lumières du syndicalisme officiel de collaboration représenté par la CSI (Confédération Syndicale Internationale à laquelle appartiennent les confédérations françaises, CGT incluse, née en 2006 de la fusion de la CISL créée avec le soutien de la CA et de la CMT créée par le Vatican) et sa branche européenne, la CES.

Dès le premier jour, le président sud africain J. Zuma a rappelé le rôle important de la FSM dans la lutte contre l'Apartheid et a mis en lumière certains traits de la période actuelle marquée par la crise du capitalisme et par la dégradation terrible des conditions de vie des travailleurs rendant ô combien adapté le slogan du congrès : oui la lutte internationale solidaire de la classe ouvrière contre le capitalisme est juste !

G. Mavrikos, secrétaire général de la FSM a ensuite développé dans son rapport d'ouverture l'analyse de la situation actuelle : crise générale du système capitaliste et ses conséquences terribles pour la classe ouvrière, pillage des pays pauvres, à commencer par le continent africain, guerres impérialistes et guerres civiles financées par les pays impérialistes, développement du fascisme, de la xénophobie, du racisme…

Il a rappelé les nombreuses luttes dans le monde, les succès obtenus comme la libération des Cinq de Cuba.

Concernant la FSM, les progrès sont constants depuis le dernier congrès d'Athènes : plus de 14 millions de nouveaux membres, objectif 100 millions d'adhérents au prochain congrès.

Mais les difficultés sont réelles : d'une part, la FSM est limitée financièrement, ses revenus provenant des seules cotisations. D'autre part, les efforts des impérialistes pour affaiblir le syndicalisme de classe sont permanents, avec notamment le rôle joué par la CSI (en soutien à toutes les interventions impérialistes comme aujourd'hui dans le monde Arabe) et le refus de reconnaître la FSM à l'OIT (où la représentation des travailleurs est monopolisée par la CSI).

Face à ces difficultés et à la situation de la classe ouvrière dans le monde, la FSM doit continuer à avancer à partir de nouveaux cadres qui ont la foi dans la lutte des classes, en s'appuyant sur le rôle essentiel de la classe ouvrière pour s'opposer à l'exploitation capitaliste et pour changer la société. Cela suppose de développer les aspects stratégiques et tactiques de la lutte de classe en s'appuyant sur les trois points : lutte, internationalisme, unité.

George Mavrikos, secrétaire général, a conclu son intervention par un vibrant :« vive la lutte de classes et le syndicalisme de classe » !!

Les nombreuses délégations prenant ensuite la parole pendant le congrès ont développé chacune les situations qu'elles affrontent, cernant nombre de problématiques contemporaines qui font l'actualité et déterminent la nécessité de la lutte des classes : coup d'Etat au Brésil qui met à mal toutes les mesures sociales en faveur des plus pauvres, occupation de la Palestine, tentative de coup d'Etat permanent de la droite vénézuélienne, financement de la déstabilisation de l'Ukraine par les Etats-Unis, destruction par l'impérialisme de nombre de pays (Irak, Libye, Syrie...) pour imposer leur hégémo,ie et tenter de sortir des contradictions du capitalisme, drame des 800.000 morts depuis 2011 de la guerre organisée par le capitalisme en République Démocratique du Congo, tout cela sous le silence complice de la "Communauté Internationale", offensive générale du système capitaliste contre le droit de grève, régressions sociales sans fin dans l'UE comme en Grèce….

Le rôle des organisations jaunes a été dénoncé à plusieurs reprises : certains syndicats font alliance avec le capitalisme, ce qui détourne la classe ouvrière du mouvement syndical en général. L'objectif véritable des syndicats « réformistes » est de barrer la route à la conscience de classe des travailleurs. Les intervenants français ont mis en lumière le rôle nocif joué par la prétendue « Confédération Européenne des Syndicats » qui n'est en réalité qu'un rouage de l'UE chargé de diviser les travailleurs et de leur vendre les lubies du dialogue entre partenaires sociaux.

A l'inverse, tout au long du congrès, les interventions ont mis en lumière le dynamisme, malgré les obstacles, des organisations syndicales de classe, particulièrement en Asie, Afrique et Amérique Latine (en témoigne l'annonce durant le congrès de l'adhésion à la FSM de centrales syndicales russe, angolaise et états-uniennes).

Plusieurs intervenants ont également souligné le rôle déterminant des femmes dans la lutte d'émancipation sociale.

Le congrès a permis d'adopter des grandes résolutions pour les quatre années à venir :

  • Alliance sociale aux niveaux local, national et international.
  • Internationalisme et action anti-impérialiste.
  • Pour la dissolution de l'OTAN.
  • Pour les négociations collectives.
  • Pour la sécurité sociale pour tous.
  • Pour les droits syndicaux.
  • Contre la privatisation.
  • Pour le droit à l'éducation.
  • Pour le droit à la santé.
  • Pour le droit au logement.
  • Pour la protection des travailleurs sans emploi.
  • Pour les mesures de santé et de sécurité.
  • Pour de meilleurs conditions de vie et la protection de l'environnement.
  • Pour les droits de la jeunesse, des femmes et des immigrants.
  • La lutte permanente contre la corruption des consciences.

Dans son discours de clôture, le secrétaire général G. Mavrikos, après avoir remercié les congressistes pour sa réélection, a mis l'accent sur :

  • Les objectifs des 100 millions d'adhérents, avec des syndicats engagés sur le terrain, notre caractère essentiel.
  • Renforcer le mouvement de classe en Afrique, maintenant que le président est Africain (Un dirigeant de la COSATU a été élu comme président international).
  • Le renforcement de la place des femmes à la Direction fédérale.
  • Le développement de nouveaux bureaux régionaux, notamment en Russie.
  • La nécessaire contribution des organisations de base, même avec une somme symbolique.
  • Mener le combat sur le plan politique et connaître les vrais besoins contemporains.
  • Le respect de la ligne idéologique de classe : contre le capitalisme, contre l'impérialisme, pour la satisfaction des besoins humains contemporains.
  • La vigilance de tout instant avec l'un des adversaires de la lutte de classe : le réformisme.

Et le secrétaire général de la F.S.M. de conclure son discours : « Ils arriveront toujours à corrompre nombre d'entre nous mais jamais nous tous. Nous ne sommes pas des nostalgiques, nous sommes des combattants permanents pour le progrès social et humain !  Nous vaincrons ! »

La quatrième journée de Congrès était réservée à la marche commémorative des trente années du COSATU, du centre des congrès au lieu de naissance du COSATU dans la banlieue de DURBAN : 3000 personnes ont défilé sous les chants du COSATU pour se rendre à une cérémonie empreinte d'émotion au vu des sacrifices que la lutte contre l'APARTHEID a entraînés.

Quel premier bilan à l'issue de ce congrès ?

Indéniablement, celui du dynamisme de la FSM et de ses organisations affiliées, au premier rang et fers de lance de la lutte des classes dans le monde. Un monde dévasté par les ravages du capitalisme et de son cortège de crises, de guerres, de dévastations écologiques dont l'Afrique est un condensé saisissant.

Après une période de difficultés liées à la chute de l'URSS et au désarroi idéologique qui l'a accompagnée, le mouvement syndical de classe est en plein essor, s'appuyant sur les luttes des travailleurs et des peuples et sur une nouvelle génération de militants.

C'est dans les centres impérialistes que le mouvement syndical de classe a le plus de difficultés à se développer face au pouvoir des grands groupes capitalistes et aux « organisations syndicales » coupées des masses qu'ils subventionnent grassement.

En particulier, le continent européen reste le maillon faible de la FSM depuis notamment le départ de la CGT en 1995 qui a ensuite rallié la CES et la CSI.

Pour le Front Syndical de Classe, la priorité est désormais de tout faire pour renforcer la FSM en menant campagne permanente sur les dangers du syndicalisme d'accompagnement, les méfaits de la CES et la nécessité d'en sortir pour adhérer à la FSM et développer la solidarité organisée des travailleurs en lutte pour le changement de société.

Engagé depuis sa fondation dans la critique radicale de la CES, de l’Union européenne impérialiste et de l’union sans principe avec la CFDT, militant de la première heure pour le retour de la CGT dans la FSM, le Front syndical de classe, qui regroupe à l’échelle du pays des syndicalistes CGT et FSU de différents secteurs, est et demeurera en France un allié fidèle et dévoué du syndicalisme international de classe et de masse.

Compte-rendu des délégués du Front Syndical de Classe au congrès de Durban